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Auteur : Simonetta Greggio
Date de saisie : 20/09/2012
Genre : Romans et nouvelles - français
Editeur : Stock, Paris, France
Collection : Bleue
Prix : 20.00 €
ISBN : 978-2-234-06496-6
GENCOD : 9782234064966
Sorti le : 22/08/2012
Deux frères vont tomber amoureux de la même femme.
Maria choisira Alexandre pour le meilleur et pour le pire...
Avec talent, l'auteur expose les sentiments amoureux, les passions et les méprises qui ont uni Maria, Alexandre et Yann durant 40 ans.
Un triangle amoureux inévitable.
Un excellent roman.
1) Qui êtes-vous ? !
Moi-même le plus souvent, mais parfois aussi quelqu'un que je ne connais pas, et là, ça devient compliqué... ! A part ça, sur ma pierre tombale j'aimerais qu'on grave «Elle aimait les hommes et les chiens».
2) Quel est le thème central de ce livre ?
Qui trahit-on quand on trahit ? Qui trompe-t-on quand on trompe ? Quelle est la différence entre trahir et tromper ?
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
Aime et fais ce que tu veux, une phrase de saint Augustin
4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
Brothers in Arms, Dire Straits
5) Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
L'écriture est ma passion. C'est ça que je voudrais qu'on ait en commun, mon lecteur et moi.
Deux frères, Alexandre et Yann, aiment la même femme, Maria, rencontrée au milieu des années 1960 alors qu'ils sont tous les trois étudiants : pendant plus de quarante ans, elle sera le pivot de leur vie et la spectatrice intime de cette histoire d'amour qui va se dérouler essentiellement à Paris, noyau politique, littéraire et artistique d'une France en mutation.
Alexandre, l'aîné, deviendra professeur de lettres, Yann, le cadet, après un passage à l'École normale supérieure, sera avocat. Maria écrira des biographies. Le mouvement pacifiste et hippie va laisser place aux paillettes du premier néolibéralisme puis aux différentes crises économiques qui aboutiront à la récession des années 2000, Truffaut tournera Jules et Jim, Lacan endoctrinera des cohortes de jeunes psychanalystes, Althusser étranglera sa femme, Jankélévitch et Levinas croiseront Derrida, Deleuze, et même Lagarde et Michard.
L'homme qui aimait ma femme est l'histoire belle mais terrible de ces quarante années d'amour - et de trahison.
Italienne, Simonetta Greggio écrit en français. Elle est l'auteur de quatre romans, parus chez Stock : La Douceur des hommes (2005), Col de l'Ange (2007), les Mains nues (2009) et Dolce Vita 1959-1979. Elle a aussi fait paraître une longue nouvelle (Étoiles, Flammarion) et un recueil de nouvelles (l'Odeur du figuier, Flammarion).
Il faut avoir du souffle pour balayer une période qui s'étend de la fin des années 1960 au début du troisième millénaire. Ou une assurance tranquille...
Elle convoque des noms connus, les penseurs, Deleuze ou Jung, les écrivains, Robe-Grillet et Sarraute, les cinéastes Godard et Truffaut, mais ils passent en coup de vent sans alourdir son texte. Car, comme le titre l'indique, elle raconte d'abord une histoire d'amour. Elle cite elle-même Jules et Jim de Henri-Pierre Roché...
Il faut suivre sans décrocher le fil que déroule Simonetta Greggio. Elle a pour elle une prose élégante qui sait ménager quelques jolis moments notamment lorsque ses héros s'échappent vers le Sud, font les ermites ou cabotent en Bretagne.
Quand deux frères aiment la même femme... Passions et rivalités font le miel du dernier roman de Simonetta Greggio, qui revisite le scénario de Jules et Jim. Une brillante géographie des sentiments...
Grâce à l'alternance habile des narrateurs, Simonetta Greggio aménage le suspense, chaque chapitre, riche en rebondissements, déclinant, sur fond de XXe siècle finissant, la vibrante symphonie des émotions.
Avec «L'homme qui aimait ma femme», Simonetta Greggio signe un roman d'amour construit comme une enquête criminelle. C'est Jules et Jim en 68...
Construit comme une enquête criminelle, le roman de Simonetta Greggio rassemble peu à peu les indices laissés par un coupable imprévisible et cruel, un coupable que Patrick Modiano a déjà croisé et dont il précise qu'il «commence toujours avec des roses rouges et finit souvent avec des lames Gillette extra-bleues». A vous de le découvrir.
L'homme qui aimait ma femme retrace le destin croisé de deux frères que tout oppose, et dont une femme se révèle être le seul point commun. Simonetta Greggio explore ici les affres amoureuses de personnages pris dans le tourbillon de la passion, conduits à la trahison et à la destruction...
Un drame moderne, au final imprévu.
Alexandre avait prié son petit frère de lui décrire cette fille de nouveau, car il avait adoré comment il parlait d'elle. Yann avait donc répété ce qu'il venait de dire, qu'il l'avait draguée à la sortie du cinéma où il était allé voir le dernier film de Godard, Pierrot le Fou. Visage de madone et corps voluptueux, Maria s'exprimait avec une candeur mâtinée de gros mots, gros mots dont on se demandait si elle connaissait le sens exact, des phrases qui, surgissant de cette bouche pulpeuse, faisaient déjà à moitié bander, et dont on avait honte pour elle, car ses yeux, et Yann l'avait rapporté plusieurs fois à son aîné comme pour s'en persuader lui-même, étaient ceux d'une petite fille qui aime les chiens et les chevaux, les enfants et les tartes aux pommes, mais qui envisage tout de même de laisser tomber ses études un an ou deux pour faire le tour du monde dans un bus de beatniks - c'est ainsi qu'elle nommait les hippies - avec un sac à dos et ses mains pour tout oreiller.
Je les vois attablés à la terrasse d'un café du boulevard Saint-Michel en cet automne 1965. Dans mon esprit, l'image des deux frères est aussi nette que si je regardais une photo, prise cette journée de novembre dans un tendre Paris couleur sépia. Ils sont là devant des tasses vides, cigarette aux lèvres et cheveux trop longs sur le cou, des étudiants s'efforçant d'avoir l'air décontracté alors que leurs pantalons portent encore la marque du fer à repasser imprimée par leur mère, un pli en lame de rasoir sans lequel elle serait horrifiée de les voir sortir.
Au printemps, les deux frères avaient assisté au concert des Beatles au palais des Sports. Depuis, ils tentaient de se conformer, avec des résultats inégaux, à la tenue vestimentaire étudiée sur les autres jeunes gens ce soir-là.
Je suis sûre que sur Twist and Shout, Alexandre hurlait. Yann, lui, devait se taire et observer.
Alexandre, l'aîné, tête ébouriffée, chemise blanche et fine cravate noire, avait suspendu au dos de la chaise de bistrot la veste courte, un peu serrée, qu'il portait sur l'épaule en marchant. Un sourire errait sur ses lèvres, une fossette creusait sa joue gauche, une barbe de quelques jours jetait de l'ombre sur son menton et sa lèvre supérieure. Il n'avait pas l'air tout à fait réveillé.