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Auteur : William Giraldi
Traducteur : Mathilde Bach
Date de saisie : 27/01/2015
Genre : Romans et nouvelles - étranger
Editeur : Autrement, Paris, France
Collection : Littératures
Prix : 19.00 €
ISBN : 978-2-7467-3968-0
GENCOD : 9782746739680
Sorti le : 07/01/2015
L'Alaska est une contrée fascinante : espace sauvage par excellence, où la nature a conservé tous ses droits, espace reculé, soumis à ses propres règles. Keelut est un village aux confins de l'Alaska, accessible uniquement par de mauvais chemins, disparaissant sous la neige l'hiver. Cet hiver, particulièrement terrible, qui a fait descendre les loups de leur territoire. Ces loups, affamés, ont enlevé trois enfants. Parmi eux, Bailey, le fils de Vernon et Medora Slone. La mère, effondrée, décide de faire appel à un spécialiste des loups afin qu'il retrouve les os de son fils. Elle ne supporte pas l'idée de ne rien avoir à montrer à son mari lorsqu'il reviendra du front, de ne rien avoir à enterrer ! C'est ainsi que Russell Core débarque dans ce village si spécial, pour tenter de découvrir ce qui est arrivé à l'enfant. Mais parmi tous les animaux, ce n'est sans doute pas le loup le plus dangereux...
Ce roman noir à l'intrigue palpitante est aussi un roman psychologique sur les rapports que les hommes entretiennent avec la nature, les animaux et leurs pairs... William Giraldi crée une atmosphère pesante, froide et sombre, dont le lecteur ne ressort qu'avec peine. C'est un roman passionnant, un roman dérangeant, un roman impitoyable ! A lire de toute urgence !
Dans le petit village de Keelut, aux confins de l'Alaska, plusieurs disparitions d'enfants sont signalées. On les attribue à des loups que la faim aurait attirés là où vivent les hommes. Russell Core, spécialiste du loup, arrive à Keenut avec, en poche, la lettre que lui a écrite Medora, dont le jeune fils a disparu récemment.
Core va s'enfoncer dans les paysages désertiques et glacés de la toundra, à la poursuite de la meute, mais la vérité qu'il découvrira n'aura rien à voir avec ce qu'il aurait pu imaginer.
Un premier roman saisissant, violent autant que poétique, envoûtant, une véritable révélation.
Un village d'Alaska. Médora pleure son enfant qui vient d'être enlevé par un loup. C'est le troisième enfant victime des loups affamés. La jeune femme fait appel à Russel Core, un homme ayant vécu au contact d'une meute quelques années auparavant, devenu spécialiste de l'animal. "Aucun homme ni dieu" est un roman aussi passionnant qu'original. Il nous plonge dans une ambiance singulière, au contact du froid et de la neige, de la nature sauvage, des loups et des hommes. La vérité se dévoile au fil des pages de façon inattendue, dans un texte fort et rythmé, au suspense saisissant et à l'ambiance envoutante !
1) Qui êtes-vous ? !
Je m'appelle Mathilde Bach, je suis la traductrice d'Aucun homme ni dieu, de William Giraldi. J'ai un point en commun avec l'auteur : c'est notre premier livre publié en France.
2) Quel est le thème central de ce livre ?
L'irréductible part d'ombre des hommes, le loup tapi en chacun.
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
«Une fois que vous aurez barré la route aux loups, alors il faudra la barrer aux bêtes qui hantent les esprits des hommes damnés, et aux hommes qui se damnent eux-mêmes jusqu'à devenir des bêtes, vous savez faire ça ?»
4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
L'album In the silence, de Asgeir, un jeune Islandais de 21 ans, l'île où il a grandi est à peine plus grande qu'un rocher, et l'homme qui écrit ses paroles est son père de 74 ans, un grand poète islandais.
5) Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
L'écriture intense, hypnotique, pleine d'ombres de ce livre, la poésie entre chaque ligne, comme un interstice de lumière.
6) Avez-vous des rituels d'écrivain ? (Choix du lieu, de l'horaire, d'une musique de fond) ?
Traduire, ce n'est pas écrire, pas tout à fait, c'est peut-être plus studieux. Du silence, de la concentration, le vide autour et même en soi pour disparaître au profit de l'auteur, ne plus être qu'un porte-voix.
7) Comment vous vient l'inspiration ?
Contrairement à ce qu'on croirait d'après la réponse précédente, il faut de l'inspiration pour traduire. Mais il n'y a pas de mystère sur sa source. Ce qui inspire, c'est le livre à traduire, l'auteur.
8) Comment l'écriture est-elle entrée dans votre vie ? Vous êtes-vous dit enfant ou adolescente «un jour j'écrirai des livres» ?
Depuis que je me pose la question de ce que je veux faire dans la vie, la réponse a toujours été, des livres. J'ai été éditrice, je suis traductrice, je suis de plus en plus près de l'écriture, et de plus en plus proche de la chair des livres. Et cela ne doit rien au hasard.
9) Vous souvenez-vous de vos premiers chocs littéraires (en tant que lectrice) ?
L'écume des jours, de Boris Vian. Capitale de la douleur, de Paul Éluard. Annie Ernaux.
10) Savez-vous à quoi servent les écrivains ? !
À mettre des mots sur des rêves. À rêver le réel. À le réinventer. À l'accepter.
«Le premier enfant disparut alors qu'il tirait sa luge sur les hauteurs du village. Sans un bruit - nul cri, d'homme ou de loup, pour témoin.»
Quand Russell Core arrive dans le village de Keelut, la lettre de Medora Slone soigneusement pliée dans la poche de sa veste, il se sent épié. Dans la cabane des Slone, il écoute l'histoire de Medora : les loups descendus des collines, la disparition de son fils unique, la rage et l'impuissance. Aux premières lueurs de l'aube, Core s'enfonce dans la toundra glacée à la poursuite de la meute.
Aucun homme ni dieu nous entraîne aux confins de l'Alaska, dans cette immensité blanche où chaque corps qui tombe, chaque cri, semble absorbé par la splendeur silencieuse de la nature. Un roman envoûtant, poétique, inoubliable.
«Épique, implacable et magnifiquement maîtrisé.»
Dennis Lehane
William Giraldi est né en 1974 dans le Connecticut. Il enseigne à l'Université de Boston et écrit pour The New York Times Book Review et The New Republic. Aucun homme ni dieu, son deuxième roman, marque son entrée sur la scène littéraire française.
Dans son deuxième roman Aucun homme ni dieu, l'écrivain américain William Giraldi, traduit pour la première fois en français, suit son héros au coeur des paysages de l'Alaska...
Aucun homme ni dieu ressemble d'abord à un appel, une invitation à suivre son héros, improvisé détective, dans l'immensité blanche des paysages d'Alaska, avant de verser dans le polar avec la découverte de l'innommable, des lois naturelles dans ce qu'elles représentent de plus primitif et de plus cruel. Le lecteur comprend néanmoins dès les premières pages que ce récit ne s'apparentera en rien aux enquêtes dont il a l'habitude, et l'entraînera loin, très loin des repères propres à nos civilisations, vers une rencontre de l'homme avec l'animal. Sans verser dans le traité d'écologie, ce roman peut également se lire comme une condamnation de l'influence mortifère de l'homme sur la nature, des dérèglements qu'elle engendre et qui se retourne en dernier lieu contre lui, légitime vengeance.
Le premier roman traduit de l'Américain William Giraldi est une oeuvre en perpétuelle métamorphose...
Mais la force essentielle de ce roman est dans son rythme obsédant : celui du marcheur entêté qui se bat contre les éléments. Il avance d'un même pas vers une vérité qui change sans cesse, soumise aux événements, aux masques que chacun porte à son tour, mi-homme, mi-bête...
Primitif, bestial, lyrique, Aucun homme ni dieu est une inoubliable épopée blanche.
Les loups descendirent des collines et prirent les enfants de Keelut. Le premier enfant disparut alors qu'il tirait sa luge sur les hauteurs du village. La semaine suivante, une autre fut enlevée tandis qu'elle longeait les cabanes près de l'étang gelé. Et voilà qu'au milieu des volutes blanches de l'hiver, un troisième était arraché à leur village, celui-ci sur le seuil même de sa maison. Sans un bruit - nul cri, d'homme ou de loup, pour témoin.
Toutes les femmes étaient affolées, celles qui avaient perdu leurs enfants, inconsolables. La police arriva de la ville un après-midi. Ils griffonnèrent des lignes sur des blocs-notes. Semblèrent désireux d'aider, mais ne revinrent jamais. Hommes et femmes se mirent alors à patrouiller dans les collines, à la lisière du village, fusils à la main. Les aînés eux-mêmes escortèrent les enfants, pistolets au poing, jusqu'à l'école ou l'église. Mais il ne se trouva personne pour organiser une battue au-delà des vallées et aller chasser les loups.
Le fils de Medora Slone, six ans, fut le troisième enfant enlevé. Elle raconta aux autres villageois la soirée et la nuit qu'elle avait passées, arpentant les collines et la vallée jusqu'à l'aube rougeoyante, le fusil sur le dos et, noué à la cuisse, un cran d'arrêt de vingt-cinq centimètres. La vengeance qu'elle désirait avait le goût de l'acier. Les pistes des loups s'éparpillaient sous ses yeux, se mélangeaient, pour finalement disparaître dans les flocons qui voletaient telles des plumes dans le ciel. Plusieurs fois, elle tomba à genoux dans la neige, imaginant ses larmes transformées en balles de glace ricochant sur le givre et les rochers de la falaise.
Dans sa lettre à Russell Core, trois jours pile après qu'on lui eut pris son fils, elle écrivit qu'elle n'avait pas espéré le retrouver vivant. Son sang s'étalait en une traînée dentelée de l'arrière de leur porche jusqu'aux bois clairsemés qui s'étendaient dans les collines au-dessus. Mais elle avait besoin de son corps, ou au moins de ce qu'il en restait, même si ce n'étaient que des os. C'est pour cela qu'elle écrivait à Core, disait-elle. Elle avait besoin qu'il lui rapporte les os de son fils et peut-être aussi qu'il abatte le loup qui l'avait pris. Personne dans le village ne partirait chasser les loups.
«Mon mari doit revenir de la guerre très bientôt, lui écrivait-elle. Il faut que j'aie quelque chose à lui montrer. Je ne peux pas ne pas avoir les os de Bailey. Je ne peux pas ne rien avoir.»
Une chose l'avait frappé : cette lettre arrachée à la hâte à un carnet de notes n'avait pas été souillée par les larmes.
«Ravissement» par William Giraldi
Le mot préféré de la traductrice : J'aime bien les mots à double tranchant, le fait que le mot contienne à la fois l'idée d'extase, de félicité, et en même temps celle d'enlèvement, de rapt. C'est un double sens qu'on entend presque, l'attaque du mot est vorace, brutale, la suite glisse, siffle, chante presque, plus ample et plus douce.
C'est un bon mot pour traduire une impression de lecture, celle d'avoir été emporté et de s'être en même temps laissé faire parce que c'était irrésistible.
Et puis, cela me fait inévitablement penser au Ravissement de Lol V. Stein, de Duras, à l'écriture des lisières de la folie, à cette fascination pour le basculement, assez proche au fond des personnages de Giraldi, qui vivent à la frontière de deux mondes géographiques et émotionnels.
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