Auteur : Jean-Philippe Blondel
Date de saisie : 25/03/2009
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : R. Laffont, Paris, France
Prix : 19.00 / 124.63 F
ISBN : 978-2-221-11149-9
GENCOD : 9782221111499
Sorti le : 08/01/2009
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Le choix des libraires : Choix de Catherine Demontpion de la librairie PAGES D’ECRITURE a SAINT-YRIEIX LA PERCHE, France (visiter son site) – 25/03/2009
Hugo a 17 ans, l’age ou l’on passe le bac et ou l’on doit aussi penser a son avenir. Mais Hugo ne sait pas du tout ce qu’il veut faire et, pour se debarrasser de sa mere et pouvoir reviser tranquillement, il decide brusquement qu’il fera des etudes de lettres a Paris. “Au bout d’un moment, excede, j’avais repondu “lettres” : je devinais qu’elle me ficherait la paix le temps d’encaisser le coup”. Apres tout, ce serait aussi le prolongement de sa passion pour la lecture qui l’a empeche depuis l’enfance de s’ennuyer dans sa famille. “Le probleme, c’est vraiment la lecture. J’ai par moments l’impression que les livres mettent une sorte de film plastique entre les autres et moi. S’ils reperent un roman dans mon sac, alors il y a dans leurs yeux un etrange melange de respect et de mepris”.
Le voila donc, debut septembre, a Paris, loge dans l’appartement de Jean Debat, cinquantenaire divorce, tranquille et discret. Aucune communication ne semble vouloir s’etablir entre Hugo et son logeur. Jusqu’au jour ou, dans la librairie de son amie Michele, Hugo decouvre un roman publie dans les annees 70, seul et unique roman d’un inconnu. Et si cet inconnu n’etait autre que le pseudonyme utilise par son logeur ?
D’une rencontre improbable entre un jeune homme “assoiffe de fiction et un “ecrivain oublie” va naitre un tres beau roman ou Jean-Philippe Blondel nous parle des ecrivains, du monde etrange de l’edition dans les annees 70 avec ses personnages hauts en couleurs et au fort caractere, de la difficulte pour les ecrivains devenus celebres de ne pas se laisser emporter par le succes au point d’en perdre l’inspiration. Mais il parle aussi de l’influence de la litterature dans nos vies de lecteurs surtout lorsque, comme Hugo, la fiction prend souvent le pas sur le reel.
Une belle ecriture au service d’une histoire ou les personnages s’ignorent dans un premier temps pour s’apprivoiser et devenir complices… grace a un livre !
- Le choix des libraires : Choix de Olivier Augier de la librairie Arts & LIVRES a Le Plan de Grasse, France (visiter son site) – 29/01/2009
Voici un auteur qui, au fil de ses livres : Un minuscule inventaire, This is not a love song, passage du gue, ne cesse de me plaire !
Et autant le dire tout de suite, je considere A contretemps, comme l’un de ses meilleurs romans et contenant quelques-unes des plus belles pages qu’il ait ecrites jusqu’ici !
Entre Paris et Londres, voici la rencontre aussi inattendue qu’attachante d’un jeune etudiant affame de fiction et d’un ecrivain oublie…
Jean-Philippe Blondel pose ici des questions essentielles pour nous qui aimons les livres : La place de la litterature dans nos vies… son emprise sur celles-ci… et ce qui peut arriver si l’ecriture nous quitte…
Lecture fortement recommandee…
- Les presentations des editeurs : 29/01/2009
A dix-huit ans, Hugo quitte sa province et debarque a Paris pour y suivre des etudes de lettres. Jean, son logeur, peu aimable, peu loquace, a toutes les apparences du personnage tristement passe-muraille. Et puis, peu a peu, a cause d’un roman tombe sur sa route presque par hasard et qui a eu beaucoup de succes dans les annees 1970, Hugo va percer la veritable identite de Jean : c’est lui l’auteur de ce roman. Et s’il le cache avec tant de soin, c’est parce qu’il n’y en a eu qu’un : il est, depuis, un ecrivain rate… Par-dela les plis du temps, le jeune lecteur va rendre son histoire a l’homme qui a perdu l’ecriture.
A tous ceux pour qui la litterature est cette etrange life-supporting machine, comme disent les Anglais, ce refuge qui permet de rester en vie : a travers l’histoire de Hugo et de Jean, ce sont eux que raconte le septieme roman de Jean-Philippe Blondel. Pour la premiere fois, ce romancier qui est avant tout un grand lecteur nous entraine a sa suite sur un theme qui lui est crucial : quelle est la place de la litterature, son emprise sur nos vies, que se passe-t-il si l’ecriture nous quitte ? Au passage, A contretemps brosse avec une energie communicative un portrait gentiment satirique du petit monde de l’edition et de ses cruautes, dans lequel on rit de bon coeur.
Marie, pere de deux enfants, professeur d’anglais, Jean-Philippe Blondel vit a Troyes. Il est l’auteur de Acces direct a la plage (prix Quebec-France du premier roman), 1979, et, chez Robert Laffont, de Juke-Box, Un minuscule inventaire, Passage du gue (prix Gael et prix Fol’Lire), et This is not a love song (prix Exbrayat 2008).
- La revue de presse Philippe Lacoche – Le Figaro du 19 mars 2009
A contretemps de Jean-Philippe Blondel raconte la rencontre entre un etudiant en lettres et un vieil homme qui se croyait ecrivain…
Jean-Philippe Blondel conduit son roman avec brio et brosse le portrait d’un couple attachant : le jeune homme qui aime les livres et l’ecrivain rate que la deception a rendu misanthrope. Blondel a beaucoup plus de talent que son vieux heros, heureusement.
- Les courts extraits de livres : 30/01/2009
Je suis terriblement mal a l’aise.
En montant les escaliers du metro, j’essaye de ne penser a rien – mais j’entends les gargouillis dans mon ventre et je ne parviens pas a empecher le leger tremblement de mes mains. Je maudis mes parents. Ma mere, surtout. C’est elle qui a tout manigance. C’est a cause d’elle que je me retrouve la, au milieu de gens presses qui semblent tous courir vers une destination, un avenir proche fait de repas chauds, de soirees televisees, de spectacles programmes, d’enfants ou de conjoints a embrasser et a dorloter, tandis que j’avance d’un pas mal assure vers la sortie. Sans savoir s’il y aura quelqu’un a l’appartement.
Ca a commence au printemps. J’etais obnubile par les epreuves du bac qui se profilaient a l’horizon, mais ma mere, comme d’habitude, voyait plus loin. Elle ne cessait de me questionner sur ce qu’elle nommait la suite des evenements. Il faut etre pret, disait-elle. Le bac, ce n’etait qu’un tremplin, une etape un peu douloureuse dans le processus de recherche d’emploi et, plus generalement, dans la mise en place de ma future vie d’adulte. Quel metier voulais-je avoir ? Quelles etudes voulais-je suivre ? Dans quel environnement ? Universite, IUT, IUP, UTT ? DEUG, DUT, BTS ? L’existence semblait se limiter a des series de sigles pour formulaires de l’Education nationale.
Au bout d’un moment, excede, j’avais repondu lettres : je devinais qu’elle me ficherait la paix le temps d’encaisser le coup. Je ne souhaitais qu’une chose : qu’elle me laisse reviser sur mes fiches en bristol bleues, vertes et roses, qu’elle s’en aille.
Elle a eu de longues conversations avec mon pere, dans la cuisine, porte fermee. Puis elle a tente de me dissuader. Elle me revait en medecin, en ingenieur, voire, au pire, en professeur de mathematiques dans un lycee, parce que le college, maintenant, c’est l’horreur. Mais elle savait au fond d’elle-meme que j’allais avoir dix-huit ans, que je n’etais pas une lumiere en sciences et que si je decrochais le bac S cette annee, ce serait certainement grace aux matieres annexes. Elle etait egalement consciente du fait que je passais une bonne partie de mon temps libre plonge dans des bouquins, meme si elle ne voyait que la partie immergee de l’iceberg. Et elle se souvenait que, parfois, je pouvais faire preuve d’un tres mauvais caractere amenant blocages, brouilles et querelles. J’avais de qui tenir – elle etait fiere de ces traits de personnalite meme si elle s’en defendait.