
Auteur : Enzo Traverso
Date de saisie : 10/05/2007
Genre : Histoire
Editeur : Stock, Paris, France
Collection : Un ordre d’idees
Prix : 20.99 / 137.69 F
GENCOD : 9782234059184
Sorti le : 24/01/2007
- Les courtes lectures : Lu par Melanie Couillaud – 16/09/2008
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Melanie Couillaud – 21/03/2007
- Les courtes lectures : Lu par Alban Guyon – 16/09/2008
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Alban Guyon – 15/03/2007
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
La premiere moitie du XXe siecle, de 1914 a 1945, fut une epoque de guerres, de destructions et de revolutions qui mit l’Europe a feu et a sang. Pour Enzo Traverso, la notion de guerre civile europeenne permet de rendre compte de cette terrible combinaison de guerre totale sans lois ni limites, de guerres civiles locales et de genocides, qui vit aussi l’affrontement de visions opposees du monde.
Dans une ample perspective solidement documentee, il en brosse les principaux traits : le melange de violence archaique, de violence administrative froide et de technologie moderne pour aneantir l’ennemi, la brutalisation de populations jetees dans l’exode ou l’exil, le dechainement emotionnel des conflits entre civils au sein de societes dechirees (URSS 1917-1923, Espagne 1936-1939, Resistance 1939-1945) ou encore l’irruption de la peur et l’effroi de la mort dans l’esprit des hommes. Restituant egalement leur place aux protagonistes engages, il analyse les positions de ces intellectuels de l’entre-deux-guerres qui, a partir d’un egal rejet du monde en l’etat, opterent de facon opposee pour le communisme ou pour la revolution conservatrice. Il revient de meme sur le combat des militants et resistants antifascistes, sans pour autant esquiver la question des liens avec le stalinisme ou celle de l’aveuglement face au genocide.
Ce livre s’inscrit ainsi contre une relecture de cette periode de l’histoire qui, sous couvert d’une critique des horreurs du totalitarisme, tend a rejeter les acteurs, fascistes ou antifascistes, dans le purgatoire indistinct des ideologies, comme si, derriere les victimes, aujourd’hui celebrees, tous les chats du passe etaient gris.
Enzo Traverse) est maitre de conferences en sciences politiques a l’universite de Picardie. Il a publie plusieurs ouvrages, parmi lesquels Le Totalitarisme. Le XXe siecle en debat et La Violence nazie. Une genealogie europeenne.
- La revue de presse Clemence Boulouque – Le Figaro du 10 mai 2007
Refusant de voir une opposition systematique des camps du stalinisme et du nazisme, Enzo Traverso prefere observer ce qu’il definit comme les zones grises, celles des individus sans ideologie qui, finalement, composent la majorite des populations europeennes. Par ailleurs, en se penchant sur la guerre civile et en y voyant un paradigme recurrent, il replace l’histoire du continent dans le temps long et il trouve des analogies entre l’Europe de 1914 a 1945 et celle de la guerre de Trente Ans, ou de la Revolution francaise. Et les reflexions d’Enzo Traverso sur les cycles historiques, les cultures de la guerre, le carnavalesque des conflits, la violence faite aux populations entre archaisme et nouvelles technologies, se revelent etre des horizons d’analyse feconds et sensibles.
- La revue de presse Andre Burguiere – Le Nouvel Observateur du 8 mars 2007
Encadree par deux guerres mondiales, la premiere moitie du XXe siecle a ete l’une des periodes les plus sombres de l’histoire de l’Europe. Et nul ne se risquerait a pretendre que la suite et la fin en ont ete idylliques. Mais le partage en deux blocs et l’equilibre de la terreur fonde sur la menace nucleaire ont permis a l’Europe d’exporter au loin les guerres d’extermination. Pour comprendre ce que la fureur du XXe siecle a eu de singulier, Enzo Traverso n’hesite pas a utiliser le concept de guerre civile europeenne formule sinon reinvente (Arno Mayer l’avait deja utilise pour la Premiere Guerre mondiale) par Ernst Nolte, un historien qui sent le soufre. Traverso rejette le raisonnement negationniste de Nolte selon lequel le genocide nazi n’aurait ete qu’une reponse catastrophique au genocide bolchevik pilote par des revolutionnaires souvent d’origine juive qui pronaient la liquidation des ennemis de classe. Mais il retient l’idee d’une gemellite du communisme et du nazisme.
- La revue de presse Jean-Baptiste Marongiu – Liberation du 15 mars 2007
Si la matiere de l’histoire est la memoire du passe, celle-ci est neanmoins selective et changeante, bref historique pour Enzo Traverso. D’ou une certaine fonction de sentinelle du temps qui doit revenir a l’historien…
Enzo Traverso (maitre de conferences en sciences politiques a l’universite de Picardie) est hante par l’Holocauste, par ce qui l’a rendu possible, et par ce qu’il devient depuis, au fil du temps qui s’en eloigne…
Comme Walter Benjamin, Enzo Traverso continue a penser que, si les nazis avaient gagne, les luttes des vaincus auraient ete effacees a jamais des tablettes de l’histoire. Or, comment continuer a temoigner pour les vaincus sans mentionner ceux qui les ont accables souvent jusqu’a leur destruction ? L’histoire fait des victimes innocentes mais elle est aussi faite de vaincus qui n’ont pas accepte de l’etre, victimes.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
Extrait de l’ouverture
Interpretations
Pendant la premiere moitie du XXe siecle, l’Europe a connu un extraordinaire enchevetrement de conflits : guerres classiques entre Etats, revolutions, guerres civiles, guerres de liberation nationale, genocides, affrontements violents surgis de clivages de classes, nationaux, religieux, politiques et ideologiques. Plusieurs observateurs contemporains et, dans leur sillage, de nombreux historiens ont essaye de restituer le sens de cet age turbulent en le placant sous le signe d’une guerre civile europeenne. Le caractere synthetique et la force evocatrice de cette formule lui ont assure un certain succes, mais son statut demeure flou, incertain. Son usage est assez courant, mais elle a rarement fait l’objet d’une conceptualisation rigoureuse ou d’une etude d’ensemble. Son inventeur fut sans doute le peintre allemand Franz Marc, dans une lettre ecrite du front, peu avant sa mort a Verdun. Contrairement a ce que pretendait la propagande, observait-il, la guerre mondiale n’etait ni une guerre contre un ennemi eternel ni un conflit de races mais une guerre civile europeenne, une guerre contre l’ennemi invisible de l’esprit europeen.
Des formules analogues apparaissent chez plusieurs auteurs de l’apres-guerre. Dans les premieres pages de son essai sur La mobilisation totale (1930), Ernst Junger soulignait le lien unissant la guerre mondiale et la revolution mondiale, deux phenomenes entre lesquels il existait une intrication profonde. Les deux, ecrivait-il, n’etaient que les versants d’un meme evenement d’envergure planetaire, […] correlatifs l’un de l’autre, tant en ce qui concerne leur origine que la maniere dont ils sont apparus. Au fond, la guerre de 14 n’avait ete qu’une apocalypse montrant l’Europe qui luttait contre l’Europe, dans un climat de guerre civile. En novembre 1942, Ernst Junger, alors affecte au haut commandement de la Wehrmacht a Paris, decrivait le conflit en cours, dans les pages de son journal, comme une guerre civile a l’echelle mondiale (Welt-burgerkrieg). Cette guerre depassait de loin le cadre d’un affrontement traditionnel entre puissances pour se transformer en un embrasement mondial terriblement devastateur.
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