Auteur : Joseph McBride
Date de saisie : 20/12/2007
Genre : Biographies, memoires, correspondances…
Editeur : Actes Sud, Arles, France
Prix : 30.00 / 196.79 F
ISBN : 978-2-7427-6830-1
GENCOD : 9782742768301
Sorti le : 05/12/2007
- Les presentations des editeurs : 21/12/2007
Pour Ford, le cinema etait une facon de creer un monde privilegie qui fonctionnait selon ses propres regles.
Un monde ou il etait le “Patron” inconteste, le “Chef”, le “Vieux”, le “Pappy” d’une famille d’acteurs et de techniciens. Les Indiens Navajo l’appelaient “Natani Nez”, generalement traduit par “Grand Soldat”. De film en film, Ford utilisait les membres de sa troupe dans des roles semblables. Ses acteurs sont devenus de vieux amis pour des spectateurs qui les ont vus vieillir. Son oeuvre possede la resonance envoutante d’une memoire tribale.
” Un plateau de Ford, a ecrit le critique Andrew Sarris, c’est une communaute propre representant a l’ecran une communaute plus vaste et plus lyrique encore. ” Mari absent et parfois infidele, Ford fut un pere mediocre en raison de sa personnalite dominatrice et de son egocentrisme. Sa vraie famille etait celle du cinema. Le ” mystere John Ford ” n’est pas seulement celui de ces films delicats et emouvants, realises par un type mal degrossi.
C’est le mystere de sa personnalite. Dans L’Homme tranquille et The Secret Man (L’Inconnu), Ford revela quelque chose d’intime ; pour le reste, a quiconque essayait de penetrer les secrets de son art, il repondait par monosyllabes, des je ne sais pas hautains ou des remarques enigmatiques, avec une indifference calculee ou une attitude sarcastique. Ce qu’il faisait, c’etait simplement ” a job of work ” : un boulot.
(extrait). Apres Conversations avec Billy Wilder et Howard Hawks, le renard argente d’Hollywood, publies dans cette meme collection, voici un nouvel ouvrage consacre a l’un des grands cineastes d’Hollywood.
- La revue de presse Jean-Luc Douin – Le Monde du 21 decembre 2007
John Ford a passe sa vie a rester indechiffrable…
C’est dire l’enjeu du prodigieux travail entrepris par Joseph McBride (auteur de passionnantes enquetes sur Orson Welles et Howard Hawks). Ford, en effet, auteur de 137 films, fut, outre un mystere, une contradiction vivante qui se servait de ses films comme d’un exutoire, un artiste incompris. “Tenter de decouvrir comment ses grands films sont issus d’une intimite jalousement gardee” est le defi du livre. Captivant comme un roman, ce decryptage aborde sa ferveur pour l’Irlande et son malaise devant la sexualite (il est plus enclin a se coucher avec une bouteille qu’avec une femme), son enfance marquee par l’isolement et la maladie, les raisons pour lesquelles il se fabriqua des antecedents militaires ou decrivit souvent la perte d’une maison comme l’une des pires calamites, ses depressions et ses sautes d’humeur vis-a-vis de John Wayne.