
Auteur : Olivier Adam
Date de saisie : 23/08/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Ed. de l’Olivier, Paris, France
Collection : Litterature francaise
Prix : 18.00 €
ISBN : 978-2-87929-584-8
GENCOD : 9782879295848
Sorti le : 23/08/2007
- Le choix des libraires : Choix de Natacha Kalbacher de la librairie CARACTERES a HOENHEIM, France (visiter son site) – 26/08/2007
Marie vit avec sa famille dans une petite banlieue paisible du nord de la France. La mer n’est pas loin. Un quotidien banal et sans histoire.
Jusqu’au jour ou tout bascule dangereusement : la prise de conscience de l’existence des “Kosovars”, ces refugies installes aux confins de la ville, va rompre le fragile equilibre de cette vie qui ne tient a presque rien. Marie va delaisser mari et enfants pour se consacrer corps et ame a ces hommes perdus, elle va tout leur donner sans comprendre elle-meme ce qui lui arrive.
Ce portrait de femme bouleversant risque d’accompagner vos pensees pour longtemps. Un livre indispensable.
Coup de coeur Rentree litteraire 2007 !
- La Radio des libraires : Emmanuel Delhomme de la librairie LIVRE-STERLING a PARIS, France – 28/08/2007
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Emmanuel Delhomme – 28/08/2007
- Le journal sonore des livres : Olivier Adam – 25/09/2007
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Olivier Adam – 25/09/2007
- Les presentations des editeurs : 29/06/2007
Marie se sent perdue. Son mari, ses enfants sont le dernier fil qui la relie a la vie.
Ce fragile equilibre est bouleverse le jour ou elle rencontre les Kosovars, ces refugies dont nul ne se soucie et qui errent, abandonnes, aux confins de la ville.
Negligeant sa famille, Marie decide de leur porter secours.
Et de tout leur donner : nourriture, vetements, temps, argent, elle ne garde rien pour elle. Entrainee par une force irresistible, elle s’expose a tous les dangers, y compris celui d’y laisser sa peau.
Avec ce roman, Olivier Adam nous rappelle que la violence qui frappe les plus faibles est l’affaire de chacun. Et trace le portrait inoubliable d’une femme depassee par la force de ses sentiments.
- La revue de presse Jerome Garcin – Le Nouvel Observateur du 8 novembre 2007
A l’abri de rien est ecrit a la premiere personne du singulier feminin. Olivier Adam reussit l’impossible. Il se glisse dans la peau frigorifiee et la tete chaviree de cette suicidee de la societe. Pendant 220 pages, pas une fausse note, pas le moindre artifice, pas trace de demagogie. La graisse du quotidien et des emmerdes n’est pas factice, elle impregne vraiment les pages. La depression, il l’exprime en connaisseur. La solidarite des damnes de la terre, on a l’impression de la toucher du doigt. Marie, c’est lui. J’ai lu dans le Figaro qu’on accusait mechamment Olivier Adam d’etre un romancier populiste. C’est bien vite oublier Carco, Guilloux ou Dabit, qui revait de vivre assez longtemps pour assister au triomphe des eternels vaincus. Et c’est ajouter, aux malheurs de Marie, le vain mepris des gens heureux.
- La revue de presse Alexandre Fillon – Lire, septembre 2007
Il est l’ecrivain des felures, des emotions a fleur de peau. Ses livres montrent des heros a bout de souffle, prets a basculer. Olivier Adam parvient comme personne a decrire des vies comme celles des autres, comme les notres. Avec l’etouffant et splendide A l’abri de rien, le voici qui risque d’agrandir une audience deja large. Certains verront la un roman sur Sangatte, le centre d’hebergement et d’accueil d’urgence humanitaire inaugure en septembre 1999, pres de Calais et du tunnel sous la Manche – Sangatte ou stationnerent pres de quatre-vingt mille refugies kurdes, afghans ou iraniens avant sa fermeture en 2002. D’autres liront dans l’histoire d’une femme qui fait l’experience du don et de la compassion jusqu’a la folie mystique un pendant litteraire a Europe 51 de Rossellini…
Austere et apre, A l’abri de rien est un roman qui descend a pic vers les eaux les plus sombres et ne se laisse pas oublier. Sans conteste, la plus grande reussite d’un ecrivain dont on sent qu’il n’a pas l’air de tricher.
- La revue de presse Jerome Dupuis – L’Express du 31 aout 2007
Tout l’univers d’Olivier Adam y est : le fond de vent et de pluie, l’epoux chauffeur de car scolaire au Smic, les courses chez Ed et les collections de tortues en porcelaine sur les etageres…
Cette litanie de petits malheurs pourrait peser, mais, par le naturel de la phrase, l’ensemble sonne etonnamment juste. Une ecriture a ras d’homme, selon l’expression de Calet. Si c’est beau, cela ne peut pas etre deprimant, disait deja Richard Ford, auteur fetiche d’Olivier Adam. Une reflexion de Marie resume bien le destin de toutes ces vies minuscules : C’etait foutu d’avance. On se gardera bien d’en dire autant pour le Goncourt.
- La revue de presse Michel Abescat – Telerama du 22aout 2007
L’auteur de Passer l’hiver et de Falaises ne fait pourtant, cette fois encore, aucune concession. Le texte de son nouveau roman, A l’abri de rien, est taille au plus court, les phrases sont seches et rapides, l’emotion tenue a distance. Elle surgit pourtant d’un detail minuscule, d’un mouvement imperceptible, un signe ou un geste saisis en quelques mots…
Clinique, tranchant, cruel parfois, A l’abri de rien n’est jamais grincant ni complaisant. A l’affut de la moindre lueur, c’est l’humain que traque l’auteur au fond du precipice ou sombre Marie, a l’exemple de nombre de ses personnages. Car c’est la vie qui interesse Olivier Adam, juste la vie entre chien et loup, quand l’equilibre ne tient qu’a un fil entre lucidite et desespoir, revolte et tentation de disparaitre, nostalgie de l’enfance et peur du temps qui s’use. Fatigue et courage de vivre.
- Les courts extraits de livres : 29/06/2007
Comment ca a commence ? Comme ca je suppose : moi, seule dans la cuisine, le nez colle a la fenetre ou il n’y a rien. Rien. Pas besoin de preciser. Nous sommes si nombreux a vivre la. Des millions. De toute facon ca n’a pas d’importance, tous ces endroits se ressemblent, ils en finissent par se confondre. D’un bout a l’autre du pays, eparpilles ils se rejoignent, tissent une toile, un reseau, une strate, un monde parallele et ignore. Millions de maisons identiques aux murs crepis de pale, de beige, de rose, millions de volets peints s’ecaillant, de portes de garage mal ajustees, de jardinets caches derriere, balancoires barbecues pensees geraniums, millions de televiseurs allumes dans des salons Conforama. Millions d’hommes et de femmes, invisibles et noyes, d’existences imperceptibles et fondues. La vie banale des lotissements modernes. A en faire oublier ce qui les entoure, ce qu’ils encerclent. Indifferents, confines, retranches, autonomes. Rien : des voitures rangees, des facades collees les unes aux autres et les gosses qui jouent dans la lumiere malade. Le labyrinthe des rues aux noms d’arbres absents. Les lampadaires et leurs boules blanches dans la nuit, le bitume et les plates-bandes. La ville inutile, lointaine, et le silence en plein jour.
Donc, ca commence comme ca : moi, le ventre colle au plan de travail, les yeux dans le vague, une tasse de the brulant entre les mains, il est trop fait, presque noir, imbuvable. De toute facon je deteste le the. Devant la maison d’en face, deux femmes discutent. Elles ont les cheveux courts ou rassembles en queue-de-cheval, les jambes moulees dans ces calecons qu’on trouve au marche le dimanche. Elles attendent que leur homme rentre du boulot, leurs enfants de l’ecole. Je les regarde et je ne peux m’empecher de penser : c’est ca leur vie, attendre toute la journee le retour de leurs gamins ou de leur mari en accomplissant des taches pratiques et concretes pour tuer le temps. Et pour l’essentiel, c’est aussi la mienne. Depuis que j’ai perdu mon boulot c’est la mienne. Et ce n’est pas tellement pire. Le boulot au supermarche c’etait pas beaucoup mieux j’avoue.
J’avale juste une gorgee et je vide tout dans l’evier, le liquide disparait en eclaboussant les parois, aspire par le siphon. Ca m’angoisse toujours cette vision. Ca n’a aucun sens, je sais bien. Mais on est tous bourres de ces trucs qui nous bousillent l’existence sans raison valable.
Le silence, par exemple. Ce jour-la comme n’importe quel autre il emplissait tout, me coincait la gorge dans un etau. Je pouvais le sentir me figer les sangs, me creuser les poumons d’un vide immense. Un cratere sans lave. Un desert. Une putain de mer de glace.