Auteur : Wallace Stevens
Traducteur : Claire Malroux
Date de saisie : 18/02/2006
Genre : Litterature Etudes et theories
Editeur : Corti, Paris, France
Collection : Litterature etrangere
Prix : 18.00 / 118.07 F
ISBN : 978-2-7143-0911-2
GENCOD : 9782714309112
- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
Rarement un poete se sera mis en scene de facon aussi nue a ce moment de son existence, aura livre avec autant de franchise les humeurs et les pensees de la vieillesse, plus detestee peut-etre par lui que par tout autre homme, sans pour autant ceder a la sensiblerie. Aux yeux de Stevens, Le Rocher (The Rock) constitue un point d’aboutissement. Apres la sortie d’Auroras of Autumn, en 1950, il n’etait pas presse de publier a nouveau, pressentant que le recueil alors en gestation serait le dernier. Pour cette raison, Le Rocher, outre le fait qu’il reunit seulement vingt-cinq poemes, n’a pas fait l’objet d’une publication separee. Il apparait a la fin des Collected Poems, publies a l’automne 1954, moins d’un an avant la mort de Stevens, le 2 aout 1955, et fait pendant a Harmonium, sur quoi s’ouvre ce livre. L’opposition des titres est eloquente. Au riche eventail d’investigations et de possibilites que proposait le premier recueil, s’oppose la vision definitive, fondamentale, epuree, donnee par le dernier. Le rocher est le symbole de cette realite a laquelle l’imagination ne cesse de s’enlacer pour lui donner sens, a la facon du feuillage qui le recouvre. Entre Le Rocher et les poemes posthumes, parus en 1957 dans Opus Posthumus, il n’y a pas de hiatus et c’est pourquoi nous les presentons conjointement. Nous completons cet ensemble par Adagia, une suite d’aphorismes sur la poesie ayant paru eux aussi, a la difference de l’essai structure The Necessary Angel, dans Opus Posthumus. Ils forment, s’etalant sur une longue periode, une sorte de contrepoint a celle, relativement courte, qui a vu l’elaboration des derniers poemes. Enfin, quelques extraits de la correspondance jettent un eclairage sur les dernieres annees de la vie de Stevens, temoignant a la fois de son declin physique et de sa vitalite intellectuelle intacte.
- La revue de presse Philippe Lancon – Liberation du 2 mars 2006
Pour comprendre les derniers poemes aujourd’hui publies de Wallace Stevens, l’un des grands poetes americains du vingtieme siecle, il faut d’abord imaginer le plus concretement possible un homme en gris marchant a l’aube, sous un ciel nu, etroit, dans un parc en hiver. C’etait il y a un demi-siecle ; ce pourrait etre aujourd’hui. Stevens vit a Hartford, dans le Connecticut, ou il meurt en 1955. Dans sa vie, il a peu bouge. Il a toujours ecrit, mais ne publie son premier recueil, Harmonium, qu’a 44 ans, en 1923… Apres avoir essaye le journalisme, il a etudie le droit, comme son pere. Profession et poesie sont des vases qui ne communiqueront pas. Chaque matin, il traverse le parc pour aller de chez lui… chaque matin, il observe le monde qui reste pour ensuite, chez lui, tenter de l’imaginer ; pour sentir sa place d’homme : Sa place etait ici. C’etait le lieu et la saison/ De l’annee. Ici, dans sa maison et dans sa chambre,/ Dans son fauteuil, la pensee la plus tranquille s’exacerbait…. Dans le parc, une voisine le voit souvent deambuler. Un jour, elle dit a ses enfants : Regardez cet homme, et ne l’oubliez pas. C’est l’un de nos plus grands poetes…
- La revue de presse Patrick Kechichian – Le Monde du 17 fevrier 2006
La poesie eloigne du reel et le roman y ramene. D’un cote les ailes du reve et de l’abstraction, de l’autre l’epaisse realite du monde. Rien n’est plus faux et illusoire, et surtout rien n’est plus paresseux que cette opinion repandue. Il suffirait pourtant de parcourir nombre de romans qui se publient aujourd’hui pour constater toutes les formes d’indifference, de mepris ou meme de fuite eperdue hors du reel – un reel reduit a l’etat de pretexte pour servir les pensees, avis et opinions de l’ecrivain.
“Il n’y a rien au monde de plus grand que la realite. Dans cette malheureuse conjoncture, il faut accepter la realite elle-meme comme le seul genie”, professait sobrement Wallace Stevens, l’un des deux ou trois plus grands poetes americains de la premiere moitie du XXe siecle. Assez grand en tout cas pour malmener cette paresse de l’esprit et sortir, par le haut, la poesie des cliches et des poncifs. Stevens affirmait aussi : “Le realisme est une corruption de la realite.” Et : “La poesie accroit le sentiment de la realite.” Le reel est donc cette chose dont on a le “sentiment” mais qui ne se laisse ni saisir ni enfermer et qui, neanmoins, demeure absolument desirable. Moderne, anti-romantique, fils naturel de Mallarme et d’Apollinaire – sans avoir jamais fait, comme ses contemporains Henry James, Ezra Pound ou T.S. Eliot, le pelerinage europeen -, Wallace Stevens savait d’experience que la realite n’est pas un paysage sans profondeur ni perspective devant lequel il suffit de poser sa toile et son chevalet pour le peindre au plus juste, sans erreur. “Le sujet de la poesie, ecrivait-il aussi, n’est pas cette collection d’objets solides et statiques etendus dans l’espace, mais la vie vecue dans la scene qu’elle compose ; la realite n’est pas une scene exterieure mais la vie qui y est vecue.” Phrase decisive qui forme comme le manifeste du genie de ce poete…
Dans The Rock, dernier recueil, en 1954, de Stevens, comme dans les poemes de l’Opus posthumus publie en 1957, c’est au contraire une sagesse lucide, certes automnale mais comme apaisee : “A l’interieur d’une seule chose, d’un seul chale/Serre autour de nous, car nous sommes pauvres, une chaleur,/Une lumiere, un pouvoir, la miraculeuse influence.”…
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