Auteur : Jean-Claude Pirotte
Date de saisie : 22/02/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Table ronde, Paris, France
Collection : Vermillon
Prix : 16.00 / 104.95 F
ISBN : 978-2-7103-2903-9
GENCOD : 9782710329039
Sorti le : 11/01/2007
- Les courtes lectures : Lu par Francois Attia – 16/09/2008
Telecharger le MP3
Francois Attia – 02/03/2007
- Les courtes lectures : Lu par Celia Nogues – 16/09/2008
Telecharger le MP3
Celia Nogues – 01/02/2007
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
Au debut j’avais reussi a ecrire quelques mots dans ma langue, ou plutot les graver du bout de l’ongle sur un carton minuscule que j’avais trouve dans le noir en tatonnant, ils ont dit que j’avais ecrit le nom d’Allah et que c’etait de l’arabe, mais ils se trompaient, il n’y avait ni le nom d’Allah ni aucun mot d’arabe, c’etait le prenom de ma fiancee turque, et d’autres mots griffonnes que j’ai oublies apres qu’ils m’eurent enchaine les mains et les pieds, la main gauche au pied droit, la droite au pied gauche, et qu’ils m’eurent entoure le cou d’une laisse cloutee au moyen de laquelle ils me trainaient dans une galerie souterraine semee de tessons de bouteilles.
- La revue de presse Francois Busnel – L’Express du 22 fevrier 2007
L’un des plus beaux ecrivains de langue francaise est belge. Jean-Claude Pirotte, ne a Namur, etabli dans le Jura (ou l’on fait donc du vin et de la bonne litterature), signe un long poeme en prose aux accents baudelairiens. Absent de Bagdad (la Table ronde, 144 p., 14 euros) administre de facon magistrale la preuve que les ecrivains savent mieux que quiconque dire le monde, l’eclairer et en preserver les mysteres…
Dans ce texte superbe, poetique et politique, Pirotte renvoie dos a dos les deux fondamentalismes qui, selon lui, dechirent la planete : l’islam integriste et la democratie devoyee. Leur point commun ? L’absence de doute.
- La revue de presse Aude Lancelin – Le Nouvel Observateur du 11 janvier 2007
L’Irak s’impose alors comme abces. Et lui, le poete des pluies de Rethel, ou le soleil perce rarement, revet la cagoule d’un supplicie d’Abou Ghraib. Lui, l’amateur de bieres puissantes et de crus rares, se retrouve dans la cellule d’un chien maigre de l’Islam, a epouser les reflexions d’un homme enseveli vivant, humilie mais pas brise…
Mi-poete, mi-procureur, Pirotte signe ici un manifeste pour ceux qui veulent croire encore aux legendes millenaires, au triomphe dans l’ombre, a la defaite improbable des imbeciles.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
je ne saurai jamais pendant combien d’heures, de nuits et de jours, je fus enferme dans ma premiere cellule, et c’etait bien avant que je me decouvre ce don de lucidite qui me sauva de moi-meme durant les seances de jeux auxquels mes geoliers se plurent a se divertir avec moi
mais deja ma reserve de patience lentement se constituait
j’avais ete jete dans ce trou obscur la tete cagoulee et les mains entravees, j’etais etendu sur un sol de terre battue et de poussier qui ne me revelait rien, je me suis traine jusqu’a toucher de l’epaule une paroi contre laquelle j’ai reussi a me redresser d’abord, a m’appuyer ensuite
la cagoule etait nouee serre au bas de ma nuque, et d’abord j’ai tente par des frottements contre les asperites de la paroi d’attaquer ces liens dans l’espoir de les detruire ou du moins d’en attenuer la pression
peut-etre meme reussirais-je a dechirer le tissu, je n’avais rien de mieux a faire, et je ne voulais surtout pas reflechir, penser, me souvenir, dormir
or tous mes efforts n’aboutissaient a rien, sinon a deplacer la cagoule et a me priver d’air, car ce masque presentait une mince ouverture a hauteur de mes narines, je devrais dire plutot qu’elle avait ete decoupee, cette fente, juste assez pour laisser l’air s’insinuer