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Absurdistan

Auteur : Gary Shteyngart

Traducteur : Stephane Roques

Date de saisie : 07/03/2008

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Ed. de l’Olivier, Paris, France

Collection : Litterature etrangere

Prix : 22.00 / 144.31 F

ISBN : 978-2-87929-544-2

GENCOD : 9782879295442

Sorti le : 07/02/2008

  • Le choix des libraires : Choix de Yann Le Bohec de la librairie ESPACE CULTUREL LECLERC a GUINGAMP, France – 17/09/2008

Micha Vainberg est russe, et riche, surtout depuis l’assassinat de son pere. Mais Micha n’est pas heureux en Russie. Il reve de pouvoir retourner aux USA ou il a fait ses etudes. Il aime le climat, la bouffe (Micha fait 150 kilos de graisse), et surtout il aime Rouenna. Mais voila, avant de mourir, son pere, mafieux de son etat, a flingue un homme d’affaires americain, ce qui s’avere compromettant pour Micha quant a sa demande de visa.

Cent pour cent loufoque, tres irrespectueux, ce roman vaut surtout pour la mise en abime de la propre condition d’immigre de l’auteur et pour la profonde derision cynique qui se degage de son personnage…

A mettre en relation avec “Le dernier amour du president” de Andrei Kourkov ou la pensee si particuliere russe est brocardee sans menagement, la aussi…

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

Citoyen russe heritier d’un baron de la Mafia, Micha Vainberg vegete a Saint-Petersbourg, entre soirees arrosees avec son complice Aliocha-Bob et repas gargantuesques.
En quittant New York (ou il avait emigre dix ans plus tot), il s’est eloigne de sa fiancee, la belle Rouenna, une prostituee qu’il continue d’entretenir. Malheureusement, elle s’est laisse seduire par Jerry Shteynfarb, auteur suffisant du Traite de branlette a l’usage des jeunes arrivistes… Micha decide de partir pour l’Absurdistan, un petit pays colonise par les compagnies petrolieres americaines.
Enrole dans une guerre civile montee de toutes pieces par les dirigeants sans scrupule de l’Absurdistan, Micha decouvre le cynisme economique et ses consequences catastrophiques pour l’avenir de l’humanite. Cette fable politique, dont le heros est un avatar moderne du Candide de Voltaire, regle, sur le mode loufoque, leur compte au capitalisme et a la mondialisation.

Gary Shteyngart est ne en 1972 a Leningrad (Saint-Petersbourg). Il quitte l’Union sovietique en 1978, arrive aux Etats-Unis en 1979 et s’adapte difficilement a ce pays dont il ne connait ni la langue ni la culture. Apres un diplome de sciences politiques, n’arrivant pas a surmonter son malaise identitaire, il choisit de voyager en Europe de l’Est. De retour a Manhattan, il se met a ecrire. Son premier roman, Traite de savoir-vivre a l’usage des jeunes Russes (Editions de l’Olivier, 2005) a ete traduit dans le monde entier.

  • La revue de presse Agnes Severin – Le Figaro du 28 fevrier 2008

Une rejouissante fable tragi-comique de Gary Shteyngart dont notre monde moderne ne sort pas indemne. Gary Shteyngart figure parmi ces jeunes prodiges de la litterature americaine, comme Marisha Pessl ou Jonathan Safran Foer, reconnaissables a leur imagination fantaisiste et a une meme verve intarissable…
La decadence des republiques petrolieres, une geopolitique cynique au-dela du caricatural et l’humanitaire, qui lui sert parfois de hochet, sont les cibles de cette rejouissante tragi-comedie. Comme chez Rabelais, la farce n’est qu’un jeu satirique fait pour dynamiter joyeusement les discours creux.

  • La revue de presse Andre Clavel – L’Express du 28 fevrier 2008

Gary Shteyngart denonce un ex-empire sovietique transforme en Absurdistan par le capitalisme sauvage. Hilarant…
Le decor de son roman ? Une version hilarante et bananiere de l’Azerbaidjan, que Shteyngart a baptise Absurdistan, pour depeindre un marigot squatte par les mafias. Ou l’on organise des revolutions d’operette, ou les escrocs se disputent barils de petrole et escort girls. C’est la, dans cette Sodome de l’ere postsovietique, que debarque le malheureux heros de Shteyngart, Micha Vainberg, un Prince Mychkine obese qui reve de retrouver sa fiancee americaine. Coince en Absurdistan, il sera la pitoyable marionnette de ce grand-guignol qu’est devenu le capitalisme sauvage…

  • La revue de presse Sabine Audrerie – La Croix du 13 fevrier 2008

Du cerveau de Gary Shteyngart, jeune ecrivain russo-americain de 36 ans, est sortie cette histoire burlesque multipliant les incongruites et les reparties hilarantes, qui mele pour le meilleur geopolitique, religions, morale et sentiments…
La couverture du livre dit tout de son propos : un lot de poupees russes sur un etal, figurant non des matriochkas mais les portraits de Lenine, Clinton, Winnie l’Ourson, Poutine ou Madonna… Un concentre marchand du monde contemporain : deux univers qui se revent en modeles, se toisent l’un l’autre, se nourrissent et se rejoignent en gigogne, ne revelant in fine que la vanite d’un concours de frustration et d’opulence, a l’issue duquel les perdants sont toujours les memes.

  • La revue de presse Natalie Levisalles – Liberation du 7 fevrier 2008

Le deuxieme roman du jeune Russo-Americain flingue, sans pitie et dans la bonne humeur, medias, compagnies petrolieres, multiculturalisme et grandes puissances. Sans oublier les petites…
Absurdistan est ecrit avec une fougue et une sensualite joyeuses. Le narrateur est timide en amour et en affaires, mais ni idiot ni soumis. Micha a des principes, des desirs et des aspirations, il sait composer avec la realite et se faire des amis, certains l’aiment pour sa fortune, d’autres pour ce qu’il est. A la fin, petit miracle, il s’en sort vivant, et la morale est sauve, ou a peu pres.

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

Extrait du prologue :

Devine d’ou je t’appelle

Le sujet de ce livre, c’est l’amour. Les 407 pages qui suivent, degoulinantes de ce sentimentalisme russe qui passe pour de la vraie chaleur, sont dediees a mon Papa Bien-aime, a la ville de New York, a ma douce et pauvre petite amie de South Bronx, et a l’INS (Service d’immigration et de naturalisation des Etats-Unis).
Le sujet de ce livre, c’est aussi le trop-plein d’amour. Son sujet, c’est l’art de se faire avoir. Autant le dire tout de suite : je me suis fait avoir. On m’a utilise. Exploite. Jauge. On a su au premier coup d’oeil que j’etais le pigeon ideal. Si pigeon est le mot qui convient.
Peut-etre toute cette histoire de se faire avoir est-elle genetique. La, je pense a ma grand-mere. Ardente stalinienne et fidele collaboratrice de la Pravda de Leningrad avant qu’Alzheimer n’emporte ce qui lui restait de raison, elle fut l’auteur de la celebre allegorie de Staline aigle des montagnes piquant dans la vallee pour cueillir trois blaireaux imperialistes representant la Grande-Bretagne, l’Amerique et la France, leurs miserables corps dechiquetes entre les griffes sanglantes du generalissime. Il existe une photo de moi, bebe, rampant sur les genoux de mamie. Je lui bave dessus. Elle me bave dessus. C’est l’annee 1972 et nous avons tous les deux l’air completement dement. Regarde-moi a present, mamie. Regarde mes dents manquantes et mon bas-ventre enfonce ; regarde ce qu’ils ont fait a mon coeur, ce kilogramme meurtri de graisse accroche derriere mon sternum. S’il s’agit de se faire dechiqueter en ce vingt et unieme siecle, je suis le quatrieme blaireau.
J’ecris ces lignes a Davidovo, petit village entierement peuple de soi-disant Juifs des montagnes, pres de la frontiere nord de l’ancienne republique sovietique d’Absurdsvani. Ah, les Juifs des montagnes. Dans leur isolement vallonne et leur devotion opiniatre au clan et a Yahve, ils me paraissent prehistoriques, premammaliens, meme, semblables a quelque dinosaure miniature doue d’intelligence ayant jadis arpente la terre, le Haimosaurus rex.
C’est le debut de septembre. Le ciel est d’un bleu inalterable, son vide et son infinite me rappellent, allez savoir pourquoi, que nous sommes sur une petite planete ronde frayant sa voie a travers un neant terrifiant. Perchees au sommet de vastes manses de brique rouge, les antennes paraboliques du village pointent vers les montagnes environnantes, et leurs cretes sont couronnees de blanc alpin. De legeres brises de fin d’ete mettent un baume sur mes blessures, et meme l’erratique chien perdu qui rode dans la rue prend une attitude satisfaite et paisible, comme s’il allait emigrer demain en Suisse.
Les villageois se sont rassembles autour de moi, vieillards desseches, adolescents adipeux, caids locaux aux doigts ornes de tatouages des prisons sovietiques (d’anciens amis de mon Papa Bien-aime), jusqu’au rabbin octogenaire borgne et deboussole qui pleure a present sur mon epaule, murmurant dans son mauvais russe combien c’est un honneur d’avoir un Juif aussi important que moi dans son village, combien il aimerait me gaver de crepes aux epinards et d’agneau roti, me trouver une bonne epouse locale qui me taillerait une pipe, me donnerait un petit coup de pompe au bas-ventre comme a un ballon de plage en manque d’air.

Je suis un Juif profondement laique qui ne trouve pas plus de reconfort dans le nationalisme que dans la religion. Mais je ne peux m’empecher de me sentir a l’aise en compagnie de cette etrange branche de ma race. Les Juifs des montagnes me dorlotent et me cajolent ; leur hospitalite est debordante ; leurs epinards sont succulents et gorges de leur ail et de leur beurre fraichement baratte.
Et pourtant je meurs d’envie de prendre mon essor.
De m’envoler a travers le globe.
D’atterrir au coin de la 173e Rue et de Vyse, ou elle m’attend.
Mon analyste de Park Avenue, le Dr Levine, m’a presque debarrasse de l’illusion que je peux voler. Gardons les pieds sur terre, aime-t-il dire. Restons dans le domaine du possible. Sages paroles, docteur, mais peut-etre ne m’entendez-vous pas tout a fait.