
Auteur : Madeleine Chapsal
Date de saisie : 10/10/2006
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Fayard, Paris, France
Collection : Romans
Prix : 14.00 / 91.83 F
ISBN : 978-2-213-62508-9
GENCOD : 9782213625089
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
Dans Affaires de coeur, trois jeunes gens dephases par l’apres-guerre entament un marivaudage qui va les emporter dans la valse dangereuse de sentiments hors du commun.
Ce roman, jusque-la demeure inedit, date des annees cinquante. Je ne serais plus capable d’ecrire avec cette insolente frivolite : c’est qu’apres les grands massacres tout n’etait bon qu’a etre gaspille, jete au vent, disperse, dissipe – puisque nos parents l’avaient fait du monde – comme notre jeunesse, comme nous. Comme tu es belle, me dit-elle, on pourrait en mourir… Il passa pres de moi et je retrouvai derriere son odeur, Vautre, plus affreuse, animale et parfumee, de l’amour.
L’amour n’etant qu’un lent moyen d’imprimer de la vitesse au temps afin qu’il nous tire vers une autre vie, vers aujourd’hui… Il ne m’en reste que ces quelques images, saisies dans l’eblouissement d’un geste, le fracas puissant de mots tendres, meurtriers et cruels.
M.C.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
Dehors m’attendait le brouillard, je m’y enfoncai, m’y reperdis. Cette exploration me paraissait autrement serieuse que celle de mon coeur. Avais-je un coeur ? J’avais cet age affreux : la fin de l’adolescence ou l’on croit avoir tout connu, tout gache, et se survivre.
Au reste, que desirer ? Ce jeune couple etait l’exemple qu’on me donnait du bonheur et de l’etablissement. Je comptais ne jamais les revoir.
Ce fut l’hiver. Nous nous invitames a diner, au cinema. De quelle voix composee on se telephone : Que faites-vous ce soir ? Puis aux autres : Je dine avec mes amis, les C. Tout semble dans l’ordre ; tout menace.
Des l’escalier, l’entree, une inquietude me travaillait. Impatience, me disais-je ; il faut, ma fille, apprendre a te maitriser. La porte s’ouvrait, pour la bonne j’etais la visite. Moi j’ouvrais les yeux, les mains… et rien, bien sur. On s’asseyait, on fumait. J’apprenais d’eux ce que je ne voulais pas savoir, leur emploi du temps. Je ne decouvrais pas ce que j’etais venue chercher et qui m’etait inconnu.
Odile avait deux enfants, ce qui me parut incongru. A-t-on des enfants a son age, a l’age de Philippe ?