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Al

Auteur : Agnes Clerc

Date de saisie : 24/08/2008

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Seuil, Paris, France

Collection : Cadre rouge

Prix : 20.00 / 131.19 F

ISBN : 978-2-02-097779-1

GENCOD : 9782020977791

Sorti le : 21/08/2008

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

L’alcool veut le jour – des l’aube, empoigner le jour. Il y avait eu, naguere, l’astuce des repas hyperboliques : le boire etreint, asphyxie par l’ouate epaisse des choses qui se mangent, qui, par la meme porte, entraient et sortaient. Il y eut les cuites plurielles, lucifuges. Or Al est singulier – et son secret, solaire. Ecarts, exces de l’ombre, remittence transie, vergogne : cette langue, Al et moi ne la parlons pas. C’est au coeur du soleil que je veux me cacher.
Al raconte une initiation esthetique et spirituelle par l’alcool, un voyage interieur et spatial. D’une petite ville de la vallee de la Loire a Chicago, en passant par la Provence, l’auteur invente la langue dans laquelle est ecrit ce livre. A la passion amoureuse, a celles de l’art, de la musique, des fleurs ou des disciplines martiales s’entremele la fascination pour le vin grave, dense, hante des ceremonies de l’ivresse, qui conduira au boire secret, a cela qui pilonne, vandalise, eclate le cerveau.
Parce qu’il revele la revolte, l’insolence, la solitude et l’humilite, l’alcool est le Maitre qui enseigne a vivre et a ecrire. Al est ce qui tue, abat, condamne et donne, par la meme, l’incandescent desir d’etre transfigure.

Agnes Clerc est docteur en philosophie. Elle a vecu a Marseille et a Chicago, ou elle a enseigne la langue et la litterature francaises a Northwestern University. Elle a publie au Seuil La Mouette aux yeux bleus, Le Dragon de Lawson, Phoenix.

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

Nous les croisions parfois, nous connaissions leurs chaines, leurs queues, des chasses d’eau attachees a la ceinture, et les queues de leurs rats en virgules sur leurs omoplates. Nous connaissions les cavecons qu’ils se mettaient au nez, les signes traces sur leurs blousons, leurs maillots noirs. Parler d’eux m’etait difficile, ma rhetorique bronchait. Ils sont, dis-je une fois a Claire, et je meprisai, aussitot formulee, la plus aberrante des comparaisons, ils sont marques, peints comme les arbres qui balisent les chemins de randonnee.
Nous les croisions, ils nous morguaient, se poussaient du coude, je flairais le complot. Peu troublee, cependant, je ne me retournais pas, je n’etais pas curieuse de ce qu’ils nous derobaient, ce que je devinais, leurs crises de bile, de vanite, de sexe, et quand, affirmais-je, ils ne se troussent, ne se vissent pas les uns les autres, les uns les autres ils se houssinent, ils s’esquintent a coups de godasses sales.
Claire m’ecoutait, les yeux baisses sur le masque qu’elle cousait. Elle m’ecoutait jauger ceux du dehors, ceux de notre age, haussebecquer le style de leur fievre. Je cousais aussi.
Caresser la panne de velours, les soies anciennes, envoiler d’organdi une tunique, faire osciller des pendants d’oreilles, gourmettes, croix empierrees de saphirs, d’emeraudes au-dessus des flammes des bougies, refermer doucement la main sur une poignee de perles noires, du doigt suivre les broderies d’un brocart etaient gestes de pure magie. Les accomplir abolissait ceux du dehors, ceux de notre age, l’idee meme d’avoir un age.

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