
Auteur : Virginie Lou
Date de saisie : 04/04/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : J. Losfeld, Paris, France
Collection : Litterature francaise
Prix : 10.90 / 71.50 F
GENCOD : 9782070787371
Sorti le : 01/02/2007
- Les courtes lectures : Lu par Charlotte Thomas – 16/06/2007
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Charlotte Thomas – 15/02/2007
- Les presentations des editeurs : 16/06/2007
Une mere seule, son fils unique : etrange couple, passionnel, fusionnel, mais dont la separation est programmee. Arno a reussi le concours d’entree dans la classe de violon du Maestro, a Toronto. Il quitte le sud de la France et Aurelie, sa mere. Quoi de plus naturel ? Elle cache sa douleur : illegitime, incorrecte. En apparence rien n’a change. Elle est photographe et met comme chaque annee son talent au service des archeologues en campagne de fouilles dans le Rhone. Arno fait de la musique. Mais le decompte commence, une semaine, cinq jours…
Et voila que, juste avant ce depart tant redoute, Arno l’entraine a Marseille puis a San Remo, histoire de prendre un bol d’air italien ! Quand, a Imperia, il propose de pousser jusqu’a Rome, la mere saisit au bond cette petite folie, occasion d’une ultime complicite avec son fils.
Mais la Ville eternelle est dans tous ses etats : un sommet rassemble les dirigeants de l’Empire. Et dans les rues, leurs opposants par centaines de milliers. Meme scenario qu’a Genes : les forces de l’ordre sement le desordre. Aurelie est assommee d’un coup de matraque. Lorsqu’elle reprend conscience dans la rue deserte et devastee, Arno a disparu. Hebetee, elle le cherche a travers la ville.
Virginie Lou, nee a Poitiers, est l’auteur d’une trentaine de titres pour la jeunesse. Ses romans Eloge de la lumiere au temps des dinosaures (1997), L’oeil du barbare (2002) et Guerres froides (2004) ont ete publies par Actes Sud. En 2005, De la vie et autres chienneries a paru aux Editions Joelle Losfeld.
- La revue de presse Martine Laval – Telerama du 4 avril 2007
Des destins malmenes, des esperances fracassees. Depuis Eloge de la lumiere au temps des dinosaures (ed. Actes Sud, 1997) et De la vie et autres chienneries (ed. Joelle Losfeld, 2005), Virginie Lou trace une route romanesque singuliere, celle qui fait cheminer ensemble l’intime et le politique. Allegro furioso plonge dans le contemporain, met a nu le lien unique mere-fils. Et c’est fascinant.
- Les courts extraits de livres : 16/06/2007
Ses jambes etaient trop engourdies pour qu’elle puisse se relever. Et si, au bout de l’interminable via del Corso, elle ne retrouvait pas Arno ? De Rome, elle connaissait comme sa poche le Forum antique, mais le commissariat de police ? Elle connaissait quelques-unes des blagues feroces des Romains contre les carabiniers mais pas la gendarmerie. Et ceux qu’on avait envoyes contre les manifestants, en etaient-ils ? Ou plutot des soldats ? De ces brigades cagoulees qui proliferent dans les fosses entre gouvernants et gouvernes ?
Ses bras remuaient, ses mains aussi, Aurelie palpait ses pieds. Froids. Les genoux froids, aussi. Le coeur au contraire bondissant sous les cotes, la sueur comme un glacon fondu le long des vertebres… Ils avaient de nouvelles armes. Les ministres de l’Interieur europeens s’etaient felicites a la tele de cette avancee scientifique. Ils avaient trouve un truc paralysant. Quoi, au juste ? Aurelie n’avait jete qu’un regard a l’ecran… De l’instant du coup, elle se rappelait le jet d’etoiles bleutees traversant son crane et sa lente glissade contre le mur, rien d’autre. Comment avait-elle pu se laisser entrainer la-dedans avec son fils ? Toutes les manifestations degeneraient maintenant. Quand il n’y avait pas de tetes brulees pour en decoudre, la police envoyait ses provocateurs. Mais celle-la ressemblait tellement a un carnaval, et l’allegresse…
Oui, l’allegresse… Elle avait gonfle sous leurs pieds et fait leurs corps legers a la crete de la vague nee de leur tristesse, jaillie du creux de leur tristesse, vague d’autant plus irresistible qu’avec le temps leur tristesse s’etait durcie, figeant leurs gestes, leurs regards… Ceux d’Aurelie, surtout. Et leur tristesse… celle d’Aurelie surtout, de jour en jour plus lourde jusqu’a, quand etait-ce ? leur depart precipite, leur caprice…