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Anna Pasquine ou La memoire de l’ame

Auteur : Marie Louisel

Date de saisie : 09/05/2008

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Demeter, Orleans, France

Prix : 19.00 / 124.63 F

ISBN : 978-2-916548-26-5

GENCOD : 9782916548265

Sorti le : 21/04/2008

  • Les presentations des editeurs : 10/05/2008

Paris au Moyen Age n’a pas fini de nous surprendre, a travers l’incroyable histoire d’Anna Pasquine qui, dans la lignee du precedent roman de Marie Louisel, nous emmene de l’Orleanais a la capitale, en passant par la Normandie.
Avec sa famille et ses amis, Anna Pasquine nous fait cotoyer les artisans aux petiots metiers, les montreurs d’ours ou les etudiants de la Sorbonne, tout un monde fait aussi d’intrigues et de mysteres.
Voici une fresque immense qui nous tient en haleine jusqu’a la derniere page.
Marie Louisel, apres nous avoir entraines au Moyen Age a travers le parcours de Martin des Loges qui deviendra compagnon fini a Coutances en realisant son reve, nous emmene dans de nouvelles peripeties dans le Paris medieval.

  • Les courts extraits de livres : 10/05/2008

Simon de Nogent

Les bles etaient rentres, il n’y avait eu aucun orage, les journees avaient ete chaudes, brulantes. Ecrasee de soleil la paille roussissait. Demain les serfs viendront pour couper les tiges reservees a leur usage : litieres des animaux, toitures, paillasses.
Simon se reposait apres ces durs travaux, mais il etait heureux. La moisson lui permettrait de donner a manger a toute la population des alentours, dans tout ce domaine que ses Ancetres avaient conquis a force de tenacite, de rachats de terres, de guerres, depuis tres longtemps.
Bien qu’il soit le seigneur de la region de Nogent, nul ne venait lui chercher querelle car il partageait ses biens, acquis peu a peu et ne laissait jamais ses voisins souffrir de la famine. Ses terres, bien cultivees par ses gens reconnaissants de ses bontes, de ses soins, avaient le meilleur rendement de toute cette region du Perche. La, les bles, l’orge, l’avoine etaient plus drus qu’ailleurs.
Ce soir, recru de fatigue il pensait :
Je ne suis plus tres jeune, mes grands garcons servent le roi de France Charles le Simple et apprennent a devenir de vrais chevaliers… J’espere qu’ils seront mes dignes successeurs !… mais je pense a mes deux derniers enfants, les derniers que j’aurai, des enfants merveilleux et beaux comme des anges… que deviendront-ils sans moi ?… bien sur, ils ont leur mere, tres jeune, trop jeune et sans defense… Dieu m’a comble en me donnant cette femme ramenee d’Orient et que j’ai recueillie et epousee, et qui m’a donne ces deux beaux enfants jumeaux.
Venez, enfants, il a fait si chaud ! Venez aupres de moi, allons sur la butte pres de l’Oratoire, il y fera un peu plus frais avec ce vent du soir, nous ecouterons les grillons et peut-etre un rossignol dans le bosquet, et nous regarderons les etoiles. Il n’y a pas de lune, venez voir ce ciel, il resplendit comme une coupe de diamants.
Leur mere dormait deja, fatiguee par les travaux de la journee : nourrir et abreuver les moissonneurs, donner les ordres pour laisser les portes des etables ouvertes, organiser les gardes pour la nuit, donner a boire aux troupeaux de chevres et moutons, et surveiller la traite.
La demeure de Simon, dans cette immense plaine de Beauce etait plus proche de la villa romaine que des chateaux seigneuriaux batis en bois, sur des buttes. Simon habitait en fait une vaste ferme carree bien enserree dans de bons murs de pierres trouvees sur place, et les toits etaient couverts de chaume. Au centre de la vaste cour, un puits profond, carre comme ceux que foraient les Romains, ombrage par un grand bosquet de sureau, donnait genereusement de l’eau pour tous les etres vivants de son domaine.
– Venez, enfants, tout le monde se repose… entendez-vous ?… Quelques brebis s’ebrouent, les boeufs secouent leurs chaines… les hommes, les femmes dorment, les bebes revent… c’est beau, reposant, ce calme apres un gros labeur…