Auteur : Christian Eudeline
Date de saisie : 05/05/2006
Genre : Musique, Chansons
Editeur : Denoel, Paris, France
Collection : X-treme
Prix : 23.00 / 150.87 F
ISBN : 978-2-207-25731-9
GENCOD : 9782207257319
- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
Une version officielle voudrait qu’il n’y ait eu dans les annees 60 que Claude Francois, Sheila et Johnny Hallyday. Christian Eudeline rend justice a des dizaines de groupes et de chanteurs parfois moins connus aujourd’hui, mais dont l’importance creatrice a ete immense. Rockers, mods, beatniks, hippies ont forme en France la toile de fond de cette revolution du gout, du vetement, des valeurs dont nous sommes aujourd’hui les heritiers. Plus radicaux que le phenomene yeye grand public, ils se definissent comme le courant anti-yeye.
Des Lionceaux aux Somethings, en passant par Stone et Charden et les debuts de Polnareff, de Stella a Jean-Pierre Kalfon en passant par Pollux, Antoine et les Gipsys, jamais on n’avait retrace, avec autant de revelations et d’anecdotes, l’histoire de ce foisonnement musical qui s’arrete aux portes du punk, en interrogeant de nombreux musiciens (Ronnie Bird, Gerad Rinaldi, Jean-Pierre Kalfon) qui n’avaient jamais parle de cette periode de leur vie.
- La revue de presse Philippe Lacoche – Le Figaro du 20 avril 2006
On pense a tort que mai 68 ne fut l’oeuvre que des etudiants et des intellectuels. Christian Eudeline, dans un livre edifiant, nous rappelle le role joue par ceux qu’il nomme les anti-yeyes, ces chanteurs provocateurs, carrement subversifs, qui, avant l’heure, preparaient des cocktails detonants.
Les annees 60, les sixties plus exactement car cet anglicisme leur correspond mieux, furent une drole d’epoque. Tres mediatisee, mais finalement mal connue et surtout mal analysee. Elles ont ete percues comme la periode de la legerete agreable, sympathique, ludique, coloree. Leurs herauts ? Les yeyes, des chanteuses et des chanteurs gentils comme tout mais un peu nunuches, politiquement corrects avant l’heure, pompant les standards du rock et du rhythm’n’blues made in USA pour en faire des versions francaises approximatives, ornees de paroles au mieux amusantes, souvent insignifiantes.
Face a eux, il y avait les anti-yeyes. Qui etaient-ils ? Antoine, Hector, Michel Polnareff, les Lionceaux, Ronnie Bird, Gerard Rinaldi, Stella, et bien d’autres…
Les anti-yeyes revent d’un monde nouveau et de paix. Antoine deviendra leur porte-parole. C’est un rebelle. Chevelu, portant des chemises a fleurs, il ose repondre a sa mere, se gausse d’Yvette Horner, fustige le president de la Republique, denonce la guerre comme l’avait fait un certain Boris Vian quelques annees plus tot. Le tres hirsute et bien allume Hector (qui est assiste sur scene et dans la vie par un valet de pied) se fait cuire un oeuf sur la flamme du Soldat inconnu. Il prend son bain dans la fontaine de la place de la Concorde, arrive a l’un de ses galas a dos d’elephant. Marcel Duchamp n’eut pas fait mieux…