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Au zenith

Auteur : Thu Huong Duong

Traducteur : Phuong Dang Tran

Date de saisie : 18/06/2009

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : S. Wespieser editeur, Paris, France

Prix : 29.00 / 190.23 F

ISBN : 978-2-84805-068-3

GENCOD : 9782848050683

Sorti le : 08/01/2009

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  • Le choix des libraires : Choix de Hubert Trouiller de la librairie LE MARQUE PAGE a SAINT- MARCELLIN, France (visiter son site) – 14/01/2009

Des les premieres lignes la nostalgie du temps qui est passe et la poesie du temps qui passe vous saisissent.
A la fin de sa vie Ho Chi Minh, l’oncle Ho, le pere de la nation se souvient.
Exile dans son propre pays, deifie pour l’empecher de parler, il contemple les ruines de sa vie : une revolution confisquee, une guerre interminable.
Il se souvient aussi avec douleur de son fils qu’il a du abandonner a la naissance, de la femme aimee assassinee par les sbires du pouvoir ; en parallele se deroule l’histoire d’un village de bucherons de la montagne dans laquelle un vieil homme se montre capable de s’affranchir de la tradition d’aimer et d’epouser une femme jeune et cette situation sera acceptee par la population car il a agit avec amour, honnetete et generosite.
Dans ce nouveau roman, beau et triste, on retrouve toutes les qualites d’ecrivain de Duong Thu Huong.
Cette finesse dans les descriptions, cette capacite a rendre les odeurs les plus tenues, les sentiments a peine ebauches, la magie de chaque instant de vie heureuse ou malheureuse.
Cette vision juste des raisons profondes qui poussent l’etre humain a agir.

  • Les presentations des editeurs : 30/11/2008

AU ZENITH. Au Zenith est le chef-d’oeuvre de Duong Thu Huong : voici un roman qu’elle portait en elle depuis plus de dix ans, ou convergent son combat politique et son talent litteraire.
En 1953, le president – c’est ainsi que l’auteur le nomme, mais on comprend tres vite qu’il s’agit de Ho Chi Minh – tombe eperdument amoureux, a plus de soixante ans, d’une tres jeune femme. Avec elle, il fonde une famille, qu’il installe a Hanoi des la reconquete de la capitale. Mais il n’est pas un homme ordinaire, il est le pere de la nation, et quand lui vient le souhait d’officialiser son union, les ministres, dont il a favorise l’ascension, lui font valoir que cette affaire privee le ferait descendre de son piedestal politique. Le president cede, croyant choisir une legitime raison d’Etat. De ce jour, sa vie bascule. Sa jeune compagne est assassinee, ses enfants recueillis par des proches, et le pouvoir effectif lui echappe : caches derriere sa figure tutelaire, ses anciens compagnons construisent un regime dont les fondements sont bien eloignes des combats de leur jeunesse commune.
Pour donner toute sa mesure a ce drame intime et politique, l’ecrivain deploie une construction romanesque epoustouflante, juxtaposant quatre points de vue narratifs.
Celui du president qui, a la fin de sa vie, pendant la guerre contre les Americains, avec pour seuls compagnons les soldats qui le surveillent et les bonzesses de la pagode voisine, tente d’eclairer les meandres de son propre parcours.
Celui de son meilleur ami, Vu, qui eleve son fils, et dont la propre femme, une ancienne revolutionnaire pure et dure comme lui, symbolise desormais la corruption au pouvoir.
Parenthese bucolique et contrepoint a l’intrigue principale : Duong Thu Huong raconte comment un vieil homme respecte dans son Village des bucherons est parvenu, non sans difficultes, a imposer son union avec une femme de quarante ans plus jeune que lui.
Dernier point de vue : celui du beau-frere de la jeune epouse sacrifiee. Fou de douleur, ce Compatriote inconnu ne survit que pour se venger.
Au long de cette fresque impressionnante, l’ecrivain – heraut des ideaux bafoues que le president a portes jusqu’au bout – elucide, sans jamais porter de jugement, un destin d’autant plus tragique qu’il s’est joue d’un etre bien reel et maitre du pouvoir.

Nee en 1947 au Vietnam, Duong Thu Huong, pour avoir defendu ses convictions democratiques, a ete emprisonnee en 1991. Elle a vecu en residence surveillee dans son pays jusqu’en janvier 2006, date de son arrivee en France pour la sortie de Terre des oublis (Sabine Wespieser editeur, Grand Prix des lectrices de Elle 2007).

  • La revue de presse Claire Devarrieux – Liberation du 12 fevrier 2009

Le president, c’est bien sur Ho Chi Minh. Au Zenith s’inspire d’un episode des annees 50 passe sous silence par les biographies : l’amour du fondateur de la republique vietnamienne pour une jeune femme qui lui donna deux enfants. Il avait 63 ans, l’age de Duong Thu Huong. Malgre tout, il avait ete heureux….
Le genie de l’auteur, dans Au Zenith, est d’avoir totalement evacue le melodrame. L’apercu que nous avons du sort reserve a l’amour du president arrive a la fin, au cours d’un chapitre intitule Le compatriote inconnu, qui nous mene parmi les soldats ou au coeur de la solitude la plus noire, au fond de la foret, en compagnie des tigres…
Terre des oublis racontait le poids de la tradition sur une histoire d’amour qu’elle entravait. Le regard de l’ecrivain n’est plus le meme dans Au Zenith, ou la vox populi se fait entendre avec toute la sagesse et l’humour necessaires. Odeur de cive et de perille, infusion de jambosier au gingembre, poisson a tete de serpent saute aux tiges d’oenanthe, concours de cueillette de champignons, festin du Nouvel An : contre la politique d’austerite, la population s’affaire, le lecteur s’emerveille. La nostalgie de l’auteur en exil a ravive les couleurs, les sensations.

  • La revue de presse Nathalie Crom – Telerama du 4 fevrier 2009

A travers le portrait inattendu et poignant qu’elle dresse de l’ancien revolutionnaire et pere de la nation vietnamienne, a travers aussi les trois autres fils narratifs qu’elle entrelace a cette biographie romancee, Duong Thu Huong parvient a construire un roman magistral, tout ensemble politique et poetique.

  • La revue de presse Andre Clavel – L’Express du 21 janvier 2009

Avec Au zenith, Duong Thu Huong signe une fresque monumentale qui est a la fois un roman historique sur les dramatiques impasses de la guerre du Vietnam et, surtout, un hommage inattendu a Ho Chi Minh, dont la romanciere brosse un portrait peu conforme aux poncifs vehicules par les communistes. Ce qu’on decouvre en lisant Duong Thu Huong, c’est que le vainqueur de Dien Bien Phu fut un homme d’honneur, victime a la fin de sa vie de son propre parti, qui fit de lui une marionnette et feignit de le venerer pour mieux le manipuler…
C’est un tres grand roman lyrique qui se deploie entre les tenebres du present et les douces lumieres d’un passe aureole de legendes bouddhistes, dont l’ame vietnamienne s’est toujours nourrie pour resister a ses fossoyeurs…
Jamais Duong Thu Huong n’a ete si poignante dans sa rage, dans sa tendresse, dans sa lucidite.

  • La revue de presse Daniel Rondeau – Le Figaro du 8 janvier 2008

Une fresque et une meditation magnifiques sur l’utopie et la maturite…
Le talent intact de Duong Thu Huong, l’auteur de Terre des oublis, dessine avec les abimes et les fulgurances de cette existence une fresque magistrale, qu’elle eclaire par trois contrepoints. Ces changements d’axe donnent de l’ampleur et du sens a son propos. Le portrait de Vu, le meilleur ami du President, son double d’une certaine facon, nourrit sa reflexion sur l’amour et la loyaute. La longue parenthese audacieuse sur le village des bucherons fait exister et parler le peuple. Elle jette un regard allegre sur la vie paysanne, sur le mariage, sur la complexite des sentiments amoureux. Le Compatriote inconnu, qui surgit dans la derniere partie du livre, est celui qui nous rappelle que les hommes demeurent en depit de tout des heros affames de vengeance et de justice. Ce personnage nous dit aussi que l’histoire, passionnante et monstrueuse, aime les surprises et qu’elle est toujours une tragedie…
Au zenith nous raconte le manteau de noblesse dont un homme de pouvoir s’enveloppe avant de mourir. C’est une magnifique meditation sur la politique, sur l’utopie, mais aussi sur la facon que peuvent avoir les hommes d’avancer dans leur age.

  • La revue de presse Josyane Savigneau – Le Monde du 8 janvier 2009

C’est un grand roman de desillusion politique, d’amours souvent contrariees, de guerre aussi. Un gros livre qui mele passion et lucidite, detachement parfois, et volonte de rendre justice a quelques hommes, notamment Ho Chi Minh, designe comme “Le President”. ” Je n’ai pas le talent d’ecrire une fiction entierement tiree de mon imagination, precise d’emblee la Vietnamienne Duong Thu Huong dans un “avertissement”. Chaque livre que j’ecris est fonde sur une histoire vraie. Pour autant rappelons qu’un roman est un roman. Ce n’est pas une autobiographie ni l’assemblage de plusieurs biographies.”…
Cependant, Duong Thu Huong n’a pas fait de cette plongee dans un Vietnam dechire un roman a these, une lourde explication politique, un reglement de comptes ideologiques, mais une aventure qu’on suit avec enthousiasme, pour comprendre Vu, de plus en plus critique a l’egard du pouvoir et de son epouse, et son ami Le President, qui se souvient aussi, avec nostalgie, de ses annees de formation, a Paris. Duong Thu Huong a le sens des scenes, des descriptions, de la nature, des details qui retiennent le lecteur sans jamais l’ennuyer ou le perdre, en depit de la complexite de la construction.

  • La revue de presse Minh Tran Huy – Le Magazine Litteraire, janvier 2009

L’emprise des instances communistes – mais aussi des traditions – sur la vie privee des individus est un des themes majeurs qui traversent l’oeuvre de Duong Thu Huong…
Ample fresque menee de main de maitre, Au zenith pousse a son paroxysme ce theme de l’individu broye par la machine du pouvoir en soulignant l’impuissance de celui qui etait suppose se situer au sommet du systeme et s’est trouve reduit a l’etat de rouage : le President, dont le livre presente une image melancolique et dechiree, desesperement humaine, loin de son statut d’icone et de pere de la nation…
Entrelacant les perspectives, allant et venant avec aisance entre le passe et le present, la sphere intime et la sphere publique, les ragots d’un petit village et les coulisses du Bureau politique, Duong Thu Huong retrouve deux preoccupations qui structurent toute son oeuvre. D’une part, un propos moral et politique qui n’alourdit jamais ses intrigues, qu’il s’agisse de la denonciation des ravages de la reforme agraire dans Les Paradis aveugles, ou des ideaux trahis et de l’horreur de la guerre dans Roman sans titre. D’autre part, une langue charnelle, evocatrice, qui va de pair avec l’enracinement dans une tradition paysanne et populaire.

  • Les courts extraits de livres : 10/06/2009

Pere ! Pere !
Le cri du gamin reveille brusquement le president. Un etourdissement le saisit, comme s’il avait recu un coup sur la tete.
– Pere ! Pere !
Le cri provient du fond de la vallee, se repercutant sur les parois rocheuses, secouant les arbres, deferlant telles des vagues invisibles dans l’espace silencieux.
Egare une fraction de seconde, il reprend ses esprits :
Non, ce n’est pas sa voix, c’est un autre enfant…
La douleur dans sa nuque, ainsi que son desarroi, se dissipe lentement. Le president se leve, sort de sa chambre.
Il s’adresse au soldat en faction :
– Que se passe-t-il ?
– Peut-etre un accident dans la vallee, president… Quelqu’un a du tomber du haut de la falaise.
La sirene d’alarme de la garnison, situee en bas de la vallee, se met a hurler. Il n’y a pas un souffle de vent. Remue-menage des soldats partant a la rescousse.
– Pere ! Pere !