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Autumn square

Auteur : Philippe Lacoche

Date de saisie : 01/07/2008

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Rocher, Monaco, France

Collection : Nouvelle

Prix : 5.00 / 32.80 F

ISBN : 978-2-268-06599-1

GENCOD : 9782268065991

Sorti le : 19/06/2008

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

Paulette Daim vint m’ouvrir. Paupieres legerement tombantes comme Charlotte Rampling, bouche sensuelle qui s’affaissait aux commissures, elle n’avait pas eu le temps de refaire sa teinture : trois ou quatre meches blanches depassaient de sa criniere de vieille lionne. Malgre son deshabille peche et ses mules a pompons roses, elle ne manquait pas d’allure.

Philippe Lacoche est romancier et nouvelliste. Il aime les romans des Hussards, deteste le Nouveau Roman. Mais, il aime aussi la peche a la ligne, la biere, le Saint Estephe et les lolitas brunes coiffees comme des baronnes au siecle des Lumieres…

Il a publie une quinzaine de livres, notamment HLM (Castor Astral 2000), recompense par le Prix Populiste. Il est aussi journaliste au Courrier Picard et critique au Figaro litteraire.

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

La compagnie d’assurances qui m’employait a cette epoque pratiquait des horaires a la carte. J’avais choisi de commencer tot pour pouvoir terminer vers 16 h 30. Pourquoi 16 h 30 ? Car cela me renvoyait a l’enfance, a cette heure douce et bienveillante, cette heure a couettes-de-Sheila qui symbolisait la fin de la journee scolaire. Sauf pour ceux qui allaient a l’etude qui, eux, rempilaient pour une heure et repassaient leurs lecons au cote de l’enseignant.
Cette annee-la, l’ete s’eteignait doucement, comme un souffle. C’etait presque l’automne. Le ciel etait d’etain mais il faisait doux. Une douceur etrange, un peu molle qui avait l’air de se demander ce qu’elle venait faire dans cette lumiere fade, grisonnante, qui plombait les mines des passants et alourdissait leur marche.
Mon travail ne m’interessait guere. On ne s’interesse pas au travail quand on a vingt ans, que la Nature vous a dote d’un physique agreable et d’un temperament de feu. Oui, je ne pensais qu’a courir les filles, qu’a me faufiler entre leurs draps, entre leurs cuisses, entre leurs reins, entre leurs levres. A ne rien faire pendant des heures, caresse par le soleil de l’ete. A m’enivrer de vins fins et de bieres de bonne qualite quand mes economies me le permettaient. Tres souvent, le commerce de mes contemporains m’ennuyait, surtout celui des males. Alors, j’aimais prendre la tangente et me refugier dans le coeur doux et chaud, duveteux, d’une histoire : je devorais les livres comme peut le faire un autodidacte. Avec urgence, passion et desordre, et me jetais sur toutes les pages qui passaient a ma portee avec la meme gourmandise qui me conduisait a retirer les strings de mes conquetes. Je n’avais pas d’ecole, ne frequentais aucune chapelle litteraire, passant de Diderot a Sartre, naviguant sur la frele embarcation de Larbaud avant de sauter dans l’ocean de Balzac, picorant chez Jacques Perret avant de bafrer chez Maupassant.