Auteur : Yves Boudard
Preface : Jean-Pierre Rosenczveig
Date de saisie : 25/02/2007
Genre : Biographies, memoires, correspondances…
Editeur : Regain de lecture, Orleans, France
Collection : L’ecrit d’alarme
Prix : 16.00 / 104.95 F
ISBN : 978-2-35391-000-7
GENCOD : 9782353910007
Sorti le : 22/02/2007
- Les courtes lectures : Lu par Joachim Salinger – 17/04/2007
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Joachim Salinger – 05/03/2007
- Les presentations des editeurs : 17/04/2007
Les tribulations d’un educateur de rue
Yves Bodard, travailleur social depuis plus de 20 ans et ancien educateur de rue, en est convaincu : C’est en tissant du lien social que l’on ravaudera les trous de la societe.
Ce matin-la, devant son miroir, alors que les emeutes des banlieues secouent la France, U se souvient :
Il a ete educateur de rue dans le quartier de La Source, grand et vaste ensemble betonne d’Orleans.
Pendant huit ans, dans l’ombre, il a travaille a retisser du lien social, il a partage le quotidien et la souffrance des plus demunis, des plus proches de la rupture… Il a cotoye l’exclusion mais aussi l’espoir d’une vie meilleure.
A travers ses tribulations, dans un recit plein d’authenticite, il nous raconte comment sans Karcher mais avec des mots, il est possible de redonner l’espoir et agir autrement…
Ce livre s’adresse a tous, jeunes, parents ou grands-parents, travailleurs sociaux, enseignants, mais surtout a vous, elus, decideurs et responsables associatifs car d n’est pas trop tard pour enfin se comprendre.
Certifie sans langue de bois.
- Les courts extraits de livres : 17/04/2007
7 mars 1989…
Devant le miroir de la salle de bains qui lui renvoyait implacablement l’image cernee et ridulee de son visage emacie, notre homme, rasoir a la main, n’en finissait pas d’interroger les stigmates qu’avaient ainsi scannes les tourments d’une vie si mouvementee.
Chaque sillon qui creusait et burinait sa face etait le temoignage ineffacable d’une epuisable ardeur a aider son prochain. Toujours droit dans ses bottes, il avait plie souvent mais jamais n’avait rompu.
Il n’etait pas cure ni bon samaritain, et pourtant s’il en fut un qui avait porte sa croix, c’etait bien cet homme-la, celui face au miroir. Meme si son grand-pere avait fait le petit seminaire et connaissait toutes les prieres en latin, meme si sa grand-mere se prenommait Marie et sa propre mere Anne-Marie, notre homme, celui qui portait sa croix, n’etait pas tres croyant, au contraire… Il croyait seulement un peu en lui et beaucoup en autrui, et il attendait.
Il attendait le miracle, celui ou les hommes enfin se donneraient la pogne pour former un cercle noir, blanc, gris et de toutes les couleurs sur le quartier de La Source ou il avait pose ses valises d’educateur de rue.
H ne demandait qu’un tout petit miracle, mais c’etait deja la une priere bien difficile a exaucer.
A 40 ans passes, ce fier homo sapiens, adultus pas fini, pere de famille, se preparait comme chaque matin a partir a la tache.