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Berty Albrecht

Auteur : Dominique Missika

Date de saisie : 09/10/2005

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Perrin, Paris, France

Prix : 21.00 / 137.75 F

ISBN : 978-2-262-02383-6

GENCOD : 9782262023836

  • Les presentations des editeurs : 14/05/2006

10 novembre 1945 : Paris est plonge dans l’obscurite. Cinemas, theatres et restaurants sont fermes. Paris est vide – seuls trois longs corteges funeraires de quinze cercueils filent vers les Invalides. Sur l’un d’entre eux, une plaque : “Berty Albrecht, resistante du mouvement Combat, 15 fevrier 1893-31 mai 1943, Compagnon de la Liberation, Medaille militaire, Croix de guerre avec palmes, medaille de la Resistance avec rosette”. Le lendemain, elle sera inhumee au Mont-Valerien. Dominique Missika est partie sur les traces de cette heroine au destin tragique. Son enquete revele une femme etonnante et complexe : issue de la bonne societe protestante de Marseille, cette mere de famille deviendra surintendante d’usine et militante feminine avant de vivre une grande passion avec Henri Frenay, un saint-cyrien catholique de douze ans son cadet, qu’elle entraine dans sa lutte contre le nazisme. Figure emblematique de la Resistance, elle meurt clans des circonstances longtemps mysterieuses, a l’origine d’une legende ici elucidee. En consultant documents de justice, archives privees et temoignages inedits, l’auteur retrace avec talent les raisons de son engagement, les circonstances de son arrestation par les Allemands et redonne toute sa place a cette femme exceptionnelle.

Dominique Missika est editrice, productrice a France Culture, membre de la Fondation pour la Memoire de la Shoah. Elle est l’auteur notamment de La guerre separe ceux qui s’aiment et de Petit Louis, histoire d’un heros de la Resistance.

  • La revue de presse Laurent Douzou – Le Monde du 16 decembre 2005

Berty Albrecht, qui recut la croix de la Liberation a titre posthume en aout 1943, est une des plus pures figures de la Resistance francaise… Dominique Missika releve, a son tour, le defi en mettant sa plume, alerte et chaleureuse, au service de cette forte personnalite, dont elle s’attache a comprendre le cheminement… Cette vie bien remplie gagna encore en densite a partir de 1940. Au cote d’Henri Frenay, Berty Albrecht fut une pionniere de la Resistance et travailla a faire eclore le mouvement Combat. Il lui fallut une energie peu commune pour surmonter les epreuves en 1942… On ne peut lire les pages que lui consacre Dominique Missika sans penser a la definition qu’Andre Postel-Vinay donne du heros en parlant de Pierre Brossolette : “C’est celui qui va jusqu’a la limite du courage et au-dela, qui renouvelle sans cesse son effort et qui en meurt.” Non sans preciser : “Mais l’heroisme, c’est autre chose aussi. Il n’y a pas de veritable heroisme si l’on garde des illusions sur les hommes, pas d’heroisme vrai sans vision realiste des evenements et de leurs lendemains desenchantes, sans la vivacite d’imagination qui fait mesurer a l’avance l’ampleur et les details du peril.” A cette aune, la vie que mena Berty Albrecht entre 1940 et 1943 fait bien d’elle une heroine au sens exact du terme.

  • La revue de presse Laurent Theis – Le Point du 3 novembre 2005

Elle a tout donne a la France : son confort, sa liberte, sa famille, et maintenant sa vie. Ainsi, dans ses Memoires, Henri Frenay, chef du mouvement de resistance Combat, rend hommage a sa compagne de coeur et de lutte Berty Albrecht, qui, tombee par trahison dans les mains de la Gestapo dans les memes conditions que Jean Moulin un mois plus tard, se suicida dans sa cellule, le 31 mai 1943, pour ne pas parler… Dans sa biographie, Dominique Missika a trouve les mots justes et sensibles pour rendre a sa verite cette personnalite lumineuse, l’un des quinze martyrs inhumes au mont Valerien.

  • La revue de presse Yannick Ripa – Liberation du 6 octobre 2005

Alors que tout semblait avoir ete dit sur la resistante Berty Albrecht dans la passionnante biographie redigee par sa propre fille (Mireille Albrecht, Vivre au lieu d’exister, Editions du Rocher), voila que trois ans plus tard Dominique Missika nous invite a redecouvrir le parcours unique et contradictoire de cette bourgeoise qui tourna le dos aux conventions de son milieu. La justification de ce nouveau recit de vie serait, a en croire l’editeur, de mettre fin a la legende de la decapitation de Berty Albrecht. Les archives la detruisent, revelant que la prisonniere s’est pendue, geste salvateur pour echapper aux tortures de ses bourreaux et preserver le secret, mort inscrite dans la logique de son existence aux dires memes de ses proches. Dominique Missika deconstruit le mythe a la vie longue : Francois Mitterrand, dont les beaux-parents, les Gouze, hebergerent la resistante jusqu’a son arrestation, ne sait en 1989 si la hache ou la corde causerent sa mort. Pareille hesitation persistante fait sens, ce que s’attache a montrer l’auteur qui remonte aux sources de la construction de cette version. Mais c’est la la conclusion de l’ouvrage, dont la valeur est ailleurs. Mireille Albrecht avait redige un recit intime qui s’attachait davantage a la personne et a son engagement qu’a l’inscription de l’une et de l’autre dans leur temps. C’est precisement cette dimension retrouvee qui fait l’interet de cette etude, nourrie des travaux en histoire des femmes… Electron libre et incontrolable, ces traits de personnalite qui furent des qualites pour refuser la defaite et resister etaient par trop avant-gardistes quand ils servaient la cause feministe, la grande cause de sa vie. Est-ce pour cette raison et par crainte que cet engagement la ne ternisse la figure de la resistante que la feministe Berty Albrecht a ete gommee des memoires ?…