Auteur : Stephen King
Traducteur : William Desmond
Date de saisie : 11/04/2008
Genre : Policiers
Editeur : Albin Michel, Paris, France
Collection : Thrillers
Prix : 19.90 / 130.54 F
ISBN : 978-2-226-18235-7
GENCOD : 9782226182357
Sorti le : 02/04/2008
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- Le choix des libraires : Choix de Noemie Roussel de la librairie PRIVAT SORBONNE a NICE, France (visiter son site) – 11/04/2008
Vingt-trois ans apres sa disparition, on vient de retrouver le dernier roman de Bachman et cela aurait ete bien dommage de passer a cote ! Avec un clin d’oeil tres agreable a Steinbeck, Stephen King/Bachman nous attache au personnage de Blaze, un geant tout en tendresse, malmene par la vie et pourtant si surprenant. Loin du Stephen King de l’horreur, on retrouve avec plaisir un Bachman, peintre de la nature humaine, dans ses meilleurs jours. Un thriller captivant donc, a devorer !
- Les presentations des editeurs : 29/03/2008
Colosse au cerveau ramolli par les raclees paternelles, Clay Blaisdell, dit Blaze, enchaine les casses miteux. Son meilleur pote, George, lui, est un vrai pro, avec un plan d’enfer pour gagner des millions de dollars : kidnapper le dernier ne des Gerard, riches a crever. Le seul probleme, c’est qu’avant de commettre le crime du siecle, George s’est fait descendre. Mort. Enfin, peut-etre…
Un suspense mene en quatrieme vitesse, un vrai roman noir qui rappelle le meilleur de Jim Thompson ou James Cain.
Un inedit de King/Bachman miraculeusement retrouve. Stephen King n’a pas fini de nous surprendre.
Un certain Richard Bachman ecrivit Blaze en 1973 sur une machine Olivetti qu’il passa ensuite a Stephen King, lequel l’utilisa pour ecrire Carrie. Bachman mourut en 1985 du “cancer du pseudonyme ” apres avoir ecrit plusieurs romans, dont La Peau sur les os ou Marche ou creve (Albin Michel). En 1995, un autre de ses romans fit surface, Les Regulateurs, publie en meme temps que Desolation signe Stephen King, qui lui ressemblait etrangement…
Il y a un an, Stephen King a retrouve le manuscrit original de Blaze dans une bibliotheque de l’universite du Maine. Apres l’avoir relu et partiellement reecrit, il a decide de le publier.
- Les courts extraits de livres : 29/03/2008
GEORGE ETAIT QUELQUE PART dans le noir. Blaze ne pouvait pas le voir, mais sa voix lui parvenait, forte et claire, rude et un peu enrouee. George donnait l’impression d’etre toujours enrhume. Il avait eu un accident, enfant. Quoi exactement, il ne l’avait jamais dit, mais sa pomme d’Adam presentait une cicatrice bien visible.
Pas celle-la, cretin, elle a des autocollants partout. Trouve-toi une Chevy ou une Ford. Bleu fonce ou verte. De deux ans. Pas plus, pas moins. Personne ne s’en souvient. Et pas d’autocollants.
Blaze depassa la petite voiture avec ses autocollants et continua d’avancer. Le martelement assourdi des basses lui parvenait, alors qu’il etait a l’autre bout du parking du bar a bieres. Samedi soir, l’etablissement etait bonde. Il faisait un froid mordant. Il etait venu dans le centre en stop, mais il etait dehors depuis quarante minutes et il ne sentait plus ses oreilles. Il avait oublie sa casquette a rabats. Il oubliait toujours quelque chose. Il avait sorti les mains de ses poches pour les plaquer sur ses oreilles, mais George y avait mis le hola. George disait que ses oreilles pouvaient geler, mais pas ses mains. On n’a pas besoin de ses oreilles pour braquer une bagnole. Il faisait moins dix au thermometre.
La, dit George, a ta droite.
Blaze regarda et vit une Saab. Avec un autocollant. Pas du tout la voiture qu’il fallait, apparemment.
Celle-la, elle est a ta gauche, dit George. J’ai dit a ta droite, cretin. Comme la main avec laquelle tu te cures le nez.
– Desole, George.
Oui, il jouait a nouveau les cretins. Il pouvait se curer le nez avec l’une ou l’autre main, mais il savait ou etait sa main droite – celle avec laquelle on ecrit. Il pensa a cette main et regarda du meme cote. Il vit une Ford vert fonce.
Blaze se dirigea vers elle d’un pas naturel tres etudie. Il regarda derriere lui. Le bar a bieres etait un abreuvoir pour etudiants situe en sous-sol et appele The Bag – ce qui etait stupide, bag etant l’autre nom des couilles. Un groupe y jouait les vendredi et samedi soir. Sans doute y faisait-il chaud et sans doute y avait-il plein de monde, des tas de gamines en jupe courte se dehanchant comme des folles. Ce serait chouette d’y entrer juste pour jeter un coup d’oeil…
Tu es ici pour faire quoi, au juste ? demanda George. Tu te crois sur Commonwealth Avenue ? Tu ne serais pas fichu de rouler ma vieille grand-mere aveugle. Alors fais ce que tu as a faire.
– D’accord, je voulais juste…
– Ouais, je sais ce que tu voulais juste. Pense seulement a ce que tu dois faire.
– D’accord.
– Tu es quoi, Blaze ?
Il inclina la tete et renifla une chandelle de morve. Je suis un cretin.
George disait toujours qu’il n’y avait pas de honte a ca, mais que c’etait un fait et qu’il fallait l’admettre. On ne peut faire croire a personne qu’on est intelligent quand on est un cretin. Les gens te regardent et constatent ce qu’il en est : les lumieres sont bien allumees mais il n’y a personne a la maison. Quand on est un cretin, on fait son boulot et on se casse. Et si on se fait prendre, autant tout raconter, sauf les noms des types qui etaient avec toi, vu qu’a la fin, de toute facon, ils t’auront tire les vers du nez. George disait que les cretins, question mensonge, sont archinuls.
Blaze sortit les mains de ses poches et fit jouer deux fois ses articulations, qui craquerent dans l’air glacial.
Pret, le baleze ?
-Oui.
– Alors je vais prendre une biere. Tu t’occupes de tout. Blaze sentit la panique monter. Elle montait dans sa gorge, qui se serrait. He, non, j’ai jamais fait ca avant ! Je t’ai juste regarde.
– Eh bien, aujourd’hui, tu vas faire plus que regarder.
– Mais…
Il s’interrompit. Inutile de continuer, sauf s’il avait envie de crier. Il entendait les crissements secs de la neige tassee sous les pas de George en route vers le bar a bieres. Bruit rapidement noye dans les battements de la basse. Bordel, marmonna Blaze, bordel de Dieu ! Et ses doigts ! Ils devenaient de plus en plus gourds. Par une telle temperature, il ne pourrait s’en servir que quelques minutes. Moins, peut-etre. Il passa cote conducteur, supposant qu’il trouverait la portiere fermee. Avec la portiere fermee, impossible de piquer cette bagnole : il n’avait pas le Slim Jim. C’etait George qui avait le rossignol. Sauf que la portiere n’etait pas fermee a clef. Il l’ouvrit, farfouilla a l’interieur pour trouver l’ouverture du capot, tira dessus. Puis il passa a l’avant de la voiture, chercha le levier de securite, le trouva et souleva le capot.