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Chalut

Couverture du livre Chalut

Auteur : Bryan Stanley Johnson

Preface : Jean-Michel Ganteau

Traducteur : Francoise Marel

Date de saisie : 23/04/2007

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Quidam editeur, Meudon, France

Prix : 18.00 / 118.07 F

ISBN : 978-2-915018-21-9

GENCOD : 9782915018219

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  • Les presentations des editeurs : 16/09/2008

Publie en 1966, Chalut nous plonge au coeur de la condition humaine a travers le monologue interieur d’un solitaire monte a bord d’un chalutier, parti en mer de Barents, afin de faire le point sur lui-meme. Isole du monde qu’il connait, en proie a un mal de mer irrepressible et surnomme le plaisancier par l’equipage, ce passager-narrateur, qui n’est autre que B.S. Johnson, y decortique son moi, revisite avec obsession ses relations aux femmes entre deux haut-le-coeur… Le tout dans une prose lyrique et inventive. C’est pour ca que Je suis ici, filer les mailles etroites du chalut de mon esprit dans le caste ocean de mon passe.

B.S. Johnson (1933-1973) a recu le Prix Somerset Maugham pour Chalut en 1967.

Sans doute le plus emouvant des romans de Johnson. Jonathan Coe

Chalut releve du grand oeuvre […] et Johnson n’est pas un romancier mineur. Le mettre dans le meme panier que Sterne releve de l’evidence. Quand il ne passe pas ses charniers au bulldozer, il en demantele la morgue, et reussit la ou D.H. Lawrence et George Orwell ont essaye : sortir les lettres anglaises du bourbier de la bienseance. kenneth Tindall. The Review of Contemporary Fiction

Chalut est remarquable – d’un naturel evident dans la duperie moderniste, niais surtout, c’est une autobiographie superbe. Nicholas Lezard, The Guardian

  • Les courts extraits de livres : 16/09/2008

Un point de depart, n’importe lequel :.. Joan, elle s’appelait Joan, ce n’est pas un prenom que j’aime, Joan, non, il est banal, deplace, demode, ce n’est pas du tout un nom qui retenait mon attention, pas du tout : mais en meme temps, a cette epoque, j’etais tres mal place pour faire le difficile avec les femmes, n’importe quelle femme, encore moins a cause d’un nom, loin de la, ou pour tout autre raison d’ailleurs, aussi, lorsque ce jour-la, elle m’a dit, dans ce pub, juste a quelques pas de Sussex Gardens, propriete de l’eglise, dans le temps au moins, pres de la gare de Paddington en tout cas, qu’elle s’appelait Joan, je n’ai pas fait attention, n’ai pas remarque, ou si peu, que jamais je n’aurais choisi une fille avec un nom pareil, si j’avais ete en position de choisir, ce qui bien sur, n’etait pas du tout le cas. Elle etait avec son amie, Renee, lorsque nous nous sommes rencontres, dans ce pub, et Jerry et moi avons tous les deux craque sur Joan : je ne sais pas ce qu’il y avait en elle, sans doute Renee paraissait-elle trop desabusee, trop inconsistante, trop etriquee, trop improbable pour que l’on ait envie de tenter sa chance, je n’en sais rien : en tout cas, j’ai eu la chance d’etre choisi par Joan, allez savoir pourquoi, peut-etre parce que j’etais nettement plus jeune que Jerry, meme si l’on ne peut pas vraiment dire qu’il ait ete vieux, perime, ou un truc de ce genre, c’est clair… Je ne sais pas non plus pour quelle raison mon desir s’est porte sur Joan : plus tard j’ai regrette de n’avoir pas choisi Renee, ou de n’avoir pas ete choisi par elle, ou d’avoir ete choisi par Joan : enfin bref, nous avons atterri dans un tout nouveau lieu, une sorte de cafe-boite que j’avais decouvert, presque par hasard, la veille, et j’ai fait croire aux trois autres que j’etais un habitue de ce genre d’endroit, y avais pour ainsi dire elu domicile, y evoluais comme en terrain conquis, c’est du moins ce que je croyais, a l’epoque, meme si aujourd’hui tout ca me parait pitoyable, c’est clair, illusoire aussi, enfin : Jerry ne se sentait pas a sa place, il avait donc pelote Joan, pour s’en faire une, de place, j’en passe et des meilleures, et comme elle, elle s’est mise a chipoter, alors on s’est tires juste apres avoir avale un sandwich danois et un cafe serre : aujourd’hui, je me rends compte a quel point nous devions avoir l’air faux, tellement deplaces, tellement inconscients de l’etre, et le pire, c’est de me rendre compte a quel point ca me blesse encore, aujourd’hui, a quel point je ressens tout l’embarras que nous aurions du eprouver alors : etrange…