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Chibanis

Auteur : Philippe Bohelay | Olivier Daubard

Preface : Jean-Michel Belorgey

Date de saisie : 07/08/2006

Genre : Sociologie, Societe

Editeur : Bleu autour, Saint-Pourcain-sur-Sioule, France

Collection : La petite collection de Bleu autour

Prix : 8.00 / 52.48 F

ISBN : 978-2-912019-42-4

GENCOD : 9782912019424

  • Les presentations des editeurs : 16/09/2008

Quand on part au pays, ils coupent la retraite en deux. La France elle te retire l’allocation supplementaire… Tu as travaille toute ta vie, les patrons te declaraient a moitie et, maintenant que tu es vieux, tu n’as meme pas le droit de partir quand tu veux. ” Parole de chibani (vieux, en arabe) qui est ” de la-bas et d’ici, pas tout a fait de la-bas, pas tout a fait d’ici “, et qui raconte des bribes de sa vie, maintenant que ” le temps a passe ” et qu’ ” il passe pour rien “.

Olivier Daubard, artiste et photographe est ne en 1964 a Moulins et Philippe Bohelay, metteur en scene et ecrivain, est ne en 1962 a Angers. Ils dirigent a partir de Clermont-Ferrand une compagnie artistique impliquee dans le champ social, les Voleurs de poules. Ils sont aussi les auteur de Lettre de Tchetchenie (Bleu autour, 2004) et de Val-Vert mon amour (Ville du Puy-en-Velay, 2006).

  • Les courts extraits de livres : 16/09/2008

Une ou deux fois par jour, il venait s’asseoir parmi nous, prendre le the, se reposer. On ne le trouvait que tres rarement chez lui et cela ne nous etonnait guere. Dans notre village, sa presence se dispersait au fil des jours. Chaque maison lui presentait ses fils. Mon oncle ecoutait vaguement, souriait aux exigences. Il n’y a que chez nous qu’il semblait se trouver bien. Il me suivait aux champs, me regardait travailler en fumant des gauloises. Ce n’est que la veille de son depart que je compris qu’il m’avait ausculte comme un medecin militaire, jaugeant ma force et ma resistance a la chaleur d’un ete algerien. Je le trouvai a la maison comme souvent apres la priere du soir mais avec, cette fois, une valise posee a cote de lui. Tandis qu’il parlait des promesses faites a mon pere de veiller sur nous apres sa mort, des responsabilites que j’avais vis-a-vis de mes six freres et soeurs, du souci de mon mariage qu’il me faudrait gagner par le travail, je me taisais, sachant que la decision avait ete prise avec ma mere et qu’il serait inutile de l’interrompre : Tu pars dans un mois, apres la recolte.

J’ai pense aux autres, a tous les garcons du village qui attendaient que quelqu’un les choisisse. J’etais un elu que desormais les peres regarderaient pour leurs filles.