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Clara Stern

Auteur : Eric Laurrent

Date de saisie : 24/09/2005

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Minuit, Paris, France

Prix : 14.00 / 91.83 F

ISBN : 978-2-7073-1929-6

GENCOD : 9782707319296

  • Les presentations des editeurs : 14/05/2006

Sitot l’eus-je rencontree, je mis tout en oeuvre pour seduire Clara Stern. Je ne croyais alors que la desirer – il m’apparut bientot que je l’aimais eperdument. Mais elle ne m’aimait pas.

  • La revue de presse Daniel Martin – L’Express du 6 octobre 2005

Les bons conteurs sont legion. Plus rares sont les auteurs capables de porter un sujet en litterature. Eric Laurrent est du nombre. Il le prouve une fois de plus avec Clara Stern, son huitieme roman, le plus abouti, le plus mature. Il s’est apaise. Juste assez pour desesperer ses contradicteurs, ceux qui deploraient une ecriture inutilement sophistiquee, un vocabulaire trop recherche. Avec l’age et le temps, il a delaisse la pure virtuosite pour en venir a plus de simplicite formelle, sans perdre une once d’ambition. C’est d’une prose extremement elegante qu’il depeint la debauche et la trivialite, les affres du desamour, le desespoir. De la futilite a la solitude… Le roman est en deux parties, la premiere brillante, la seconde de plus en plus sombre. De quoi laisser le lecteur K-O. Sonne d’etre ainsi passe en quelques pages de Paris a Venise, le soir ; de la futilite tapageuse a la solitude. On pense au Pierre Louys de La Femme et le pantin, ou a ce beau passage des Memoires de Casanova dans lequel il relate comment une jeune Londonienne lui resista et ce qui s’ensuivit.

  • La revue de presse Pierre Assouline – Le Nouvel Observateur du 22 septembre 2005

Clara Stern sonne comme Dora Bruder. Ils n’ont rien d’autre en commun que la musicalite du titre, mais c’est deja beaucoup. Elle donne le la d’une ecriture. L’incipit est proustien en ce qu’il lance a l’assaut du lecteur desarme une superbe phrase de 18 lignes, melant le Jugement dernier, de Giotto a Padoue, le solstice d’ete, la borne d’appel d’une station de taxi du boulevard Saint-Germain et un snack borgne de la rue de l’Ancienne-Comedie aux douleurs manducatoires du narrateur. Lequel ne va pas chez le dentiste comme tout le monde, mais se resout a mobiliser les competences du corps medical comme personne… Qu’importe si l’on nourrit quelques doutes sur le sens de melarance, terebrant, chamerops,… l’orchestre de chambre d’Eric Laurrent s’est installe des les premieres pages pour notre plus grand plaisir.

La partition ? Une douce petite musique de nuit : le narrateur desire Clara Stern des leur premiere rencontre, mais comprend vite qu’il l’aime, bien que ce ne soit manifestement pas reciproque. Delices du spectacle et cruaute de l’observation quand un libertin se prend au piege du badinage amoureux. Rien ne demasque un cynique comme de prendre ces choses-la au serieux. Tout le roman dit la souffrance de voir s’incarner la forme exacte du bonheur tandis qu’au meme moment s’eleve l’impossibilite absolue de son avenement. Jusqu’a la sentence mortelle lachee par Clara Stern dans un nuage de fumee bleue : Tu ne m’aimes pas assez pour que je t’aime davantage…. En fait, le langage est le veritable fond de ce roman. On n’ose ecrire : sa trame. Les mots ne sont plus un moyen au service de quelque chose qui les depasse, mais une fin… Mais jamais il ne sent le dictionnaire. Son vrai mystere et sa reussite tiennent a ce que, malgre tout ce qui nous echappe de son sens, on ne se precipite pas pour le connaitre. Faut-il qu’un roman possede un charme puissant pour nous decourager de comprendre ce qui n’a pas a etre explique.