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Combattre : une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe-XXIe siecle)

Auteur : Stephane Audouin-Rouzeau

Date de saisie : 22/05/2008

Genre : Politique

Editeur : Seuil, Paris, France

Collection : Les livres du nouveau monde

Prix : 21.00 / 137.75 F

ISBN : 978-2-02-097508-7

GENCOD : 9782020975087

Sorti le : 06/03/2008

  • Les presentations des editeurs : 20/03/2008

L’experience du combat a suscite de nombreux temoignages, mais peu de reflexions approfondies dans le champ des sciences humaines et sociales. Comme si la guerre au ras du sol etait un objet pour eux interdit, rares sont les anthropologues et les historiens a s’y etre interesses, y compris parmi ceux qui porterent les armes et connurent le feu des batailles (Marcel Mauss, Marc Bloch, Norbert Elias, Edward Evans-Pritchard, Edmund Leach, pour ne citer que les plus celebres). C’est a partir d’une enquete sur cet etrange silence que Stephane Audoin-Rouzeau tente de poser les jalons d’une anthropologie historique de la guerre moderne, depuis le debut du XIXe siecle jusqu’a l’aube du XXIe. Penser la violence de guerre au plus pres du combattant, la placer au centre de l’investigation, c’est non seulement s’efforcer de combler une lacune, mais accepter de la regarder en face, dans ses moindres details, et s’interroger a nouveaux frais sur la nature profonde de nos societes.

Stephane Audoin-Rouzeau est historien, directeur d’etudes a l’EHESS, vice-president du Centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre (Peronne-Somme). Il a consacre la plupart de ses travaux a la Grande Guerre. Parmi les plus recents : 14-18. Retrouver la Guerre (avec Annette Becker), Gallimard, 2000; Cinq deuils de guerre, 1914-1918, Noesis, 2001 ; La Guerre des enfants, 1914-1918, Armand Colin, 2004 (reedition); Encyclopedie de la Grande Guerre, 1914-1918, (avec Jean-Jacques Becker), Bayard, 2004 ; La Guerre au XXe siecle. L’experience combattante, Documentation photographique, 2004.

  • La revue de presse Dominique Kalifa – Liberation du 22 mai 2008

Alors que la litterature, puis le cinema, ont produit depuis plus d’un siecle une masse considerable de recits sur l’experience de la guerre contemporaine, les sciences sociales sont demeurees sur ce sujet etonnamment discretes. A quelques exceptions pres, la guerre, la violence du combat, l’attitude effective des soldats sur le champ de bataille n’ont que tres peu retenu leur attention. C’est cet etrange silence, difficilement comprehensible au regard de la centralite du fait guerrier au XXe siecle, qui constitue le point de depart de l’enquete de Stephane Audoin-Rouzeau…
On pourra sans doute estimer l’essai empirique un peu bref au regard du programme affiche et s’etonner d’un ton parfois un peu condescendant. Mais ce serait oublier que, ici comme dans ses travaux precedents sur la Premiere Guerre mondiale, Stephane Audoin-Rouzeau avance a decouvert, presque en demineur, ne craignant pas de s’exposer et poursuivant avec courage une oeuvre d’historien consacree a cette part maudite de nous-memes qu’il n’est pas si facile de regarder en face.

  • La revue de presse Laurent Larcher – La Croix du 6 mai 2008

L’historien specialiste de la Premiere Guerre mondiale scrute, dans un essai apre et exigeant, la realite et la brutalite du combat du XIXe au XXIe siecle.D’entree de jeu, Stephane Audoin-Rouzeau choisit de suspendre son jugement pour regarder en face l’objet de son etude : l’exercice de la violence dans la guerre moderne (XIXe-XXIe siecles), le combat en lui-meme et pour lui-meme. A la question souvent posee aux historiens du tragique et de l’immonde, Peut-on comprendre sans juger ?, Doit-on devoiler sans s’emouvoir ?, l’auteur veut repondre par la rigueur et la distance du scientifique.Il plonge dans les horreurs du combat moderne sans d’inutiles tremblements, et propose d’examiner en adultes cette realite que l’on ne cesse de fuir : le passage a l’acte sur le champ de bataille.

  • La revue de presse Christian Makarian – L’Express du 19 mars 2008

Hasard ou providence, c’est quand disparait le dernier poilu, Lazare Ponticelli, que parait un livre important, qui franchit un nouveau cran dans l’interpretation du conflit de 1914-1918. Avec Combattre (Seuil), du a l’historien Stephane Audoin-Rouzeau, brillant representant de la nouvelle histoire de la Premiere Guerre mondiale, voici la Grande Guerre venir jusqu’a nous, de Verdun a Bagdad, en passant par tous les Vietnam. Car c’est l’essence guerriere dont Audoin-Rouzeau ouvre le reservoir, laissant s’echapper des vapeurs qui nous entrainent non seulement a portee d’haleine des poilus mais aussi au trefonds de leur psychisme…
De son marteau, Audoin-Rouzeau frappe juste, pour faire entrer l’indomptable et brulante pulsion guerriere dans le moule froid d’une histoire raisonnee. Apres avoir tant travaille sur les tranchees, le front et l’arriere, les generaux et les fantassins, le deuil et l’enfance, il reussit a passer des effets multiples a la cause fondamentale, dans un grand effort de reflexion dont on ne sort pas indemne.

  • Les courts extraits de livres : 18/03/2008

Extrait de l’introduction :

La guerre, certes, demeure presente a la conscience de nos contemporains. Mais de quelle presence s’agit-il ? La disparition progressive des temoins des conflits guerriers du XXe siecle contribue a rarefier toute relation directe avec ce que fut la violence de tels episodes. Quant au metier des armes, il est desormais enclave, au prix d’une demilitarisation profonde de notre societe. Si presence de la guerre il y a, elle est donc d’ordre indirect desormais. Presence televisuelle. Presence filmique, surtout : partant de l’experience americaine du Vietnam et de ses traumatismes, le cinema de guerre, a travers une mutation amorcee des la fin des annees 1970 et poursuivie lors de la decennie suivante, a revisite de fond en comble l’ensemble de l’experience de guerre du XXe siecle et en a transforme nos perceptions.
Tres recemment, certains recits de fiction, ou meme certaines grandes enquetes journalistiques, ont joue sans doute un role comparable dans un processus d’immersion de plus en plus profonde, de plus en plus radicale aussi, dans les formes extremes de la conflictualite. Mais tout en nous laissant desempares, d’autant plus desempares que l’immersion est plus complete, la radicalite des pratiques plus marquee. Une impression demeure : l’etrangete tres grande de l’objet guerrier, et l’absence d’outils pour le penser.
C’est ici que devraient entrer en jeu les sciences sociales. La guerre et, dans la guerre, le combat constituent des sujets necessaires, des sujets parmi les plus importants auxquels elles puissent se confronter, et c’est l’un des objectifs de ce livre que de tenter de le montrer. Cette importance capitale saute aux yeux des lors que l’on veut bien considerer le role cle que joue le phenomene guerrier dans ce que l’on appelle parfois l’ere du temoin. Si nous souscrivons pleinement a la vision du XXe siecle que sous-tend une expression aussi heureuse, il nous parait en revanche plus difficile de soutenir que le phenomene trouve sa source dans l’experience de l’extermination des juifs d’Europe lors du Second Conflit mondial. L’ere du temoin, en tant que modalite specifique de l’historicite du XXe siecle, est d’abord issue du phenomene guerrier et, a ce titre, de la rupture representee par le Premier Conflit mondial. Elle est consubstantielle a la guerre de masse, ainsi qu’aux modalites specifiques du deploiement de l’activite guerriere occidentale au XXe siecle.
Car l’experience de guerre – vecue comme temoin, precisement, mais plus encore comme acteur et, au premier chef, comme acteur dans l’activite de combat – constitue une experience centrale dans le cours d’une vie humaine. Plus exactement, disons qu’elle a constitue une experience centrale dans la vie de dizaines de millions d’Occidentaux tout au long du premier XXe siecle. Alors que l’on affirme souvent que celle-ci s’est traduite ensuite par une pulsion de silence, il nous semble au contraire que pour exprimer cet evenement de vie d’une importance centrale, des dizaines de milliers d’entre eux ont pris la plume afin de dire ou de tenter de dire l’experience en question, ne serait-ce que pour la replacer sous la dependance du langage, au prix de processus de construction/reconstruction du souvenir qui font du temoignage de guerre un des sujets les plus complexes et les plus controverses de l’historiographie actuelle du phenomene guerrier. Mais peu importe ici : l’essentiel est de constater que c’est pour dire la guerre, pour dire plus particulierement le combat, que des milliers de temoins ont pris la plume, au XXe siecle, (…)

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