Auteur : Saphia Azzeddine
Date de saisie : 04/01/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Leo Scheer, Paris, France
Collection : Litterature
Prix : 15.00 €
ISBN : 978-2-7561-0119-4
GENCOD : 9782756101194
Sorti le : 04/01/2008
- Le choix des libraires : Choix de Anouk de la librairie LA MUSE AGITEE a VALLAURIS, France (visiter son site) – 05/02/2008
Jbara est une bergere, nee dans les montagnes du Maghreb. Comme si cela ne suffisait pas de naitre pauvre, elle est nee femme. Enfant femelle moins bien traitee que les chevres dont elle s’occupe, objet de jouissance et de peche, elle sera digne dans la prostitution, revoltee sous les coups, naive dans son espoir d’une vie meilleure car elle croit en dieu.
Sa religion a elle, c’est d’aimer Allah dans un amour qu’elle lui offre pur, genereux et qu’elle choisi de vivre non pas dans la crainte mais dans la confiance.
Allah est son seul allie, son protecteur et son guide.
La vie de Jbara est une vertigineuse lutte pour Etre.
Un parcours terrifiant de cruaute et d’injustice, dans lequel se cotoient tour a tour la rage, l’espoir, l’humour, l’absurde et la foi.
- Le choix des libraires : Choix de Anne-Lise Mazet de la librairie CHRYSALIDE a ANGERS, France (visiter son site) – 16/01/2008
C’est pas facile de faire des confidences… encore moins a Dieu… et encore moins sans doute a Allah quand on est une femme ! Jbara s’en moque, elle Lui parle sans ambages, sans pudeur, puisque de toutes facons Il voit tout. Tout de sa vie, de ses errances, ses erreurs…Mais au moins, elle a appris et compris que chacun est Responsable de sa vie, et elle le crie Au lieu de se bouger, ils (les gens) attendent que Tu te bouges, Toi. Elle, elle n’a pas attendu, elle a empoigne la vie, Sa Vie, et sans nier le pernicieux, elle nous livre ce qu’elle a garde de plus precieux…
Merci, Saphia Azzeddine, pour ce puissant temoignage !
- Les presentations des editeurs : 16/01/2008
A qui parler quand on est pauvre, perdue, rejetee de sa famille ? Jbara, petite bergere des montagnes du Maghreb, parle a Allah. Il est, dans un monde qui ne voulait pas d’elle, son seul confident. Elle lui raconte sa vie, la misere, le mepris, son pere ignorant et brutal qui la traite en servante, les hommes qui la traitent en objet, la decouverte progressive du pouvoir de la beaute, la prostitution, la prison, le desir d’ailleurs : une vie semblable a tant de vies de femmes, aujourd’hui.
Monologue fievreux, porte par une rage irrepressible, que la verve et l’humour rendent encore plus aceree, Confidences a Allah est un temoignage direct, cru, sur l’oppression des femmes, mais aussi, et d’abord, le portrait d’une jeune fille resolue a exister par elle-meme, et qui ne se soumettra pas.
- Les courts extraits de livres : 29/02/2008
Tafafilt c’est la mort et pourtant j’y suis nee. Je m’appelle Jbara. Il parait que je suis tres belle mais que je ne le sais pas. Ca me fait une belle jambe a moi d’etre belle. Je suis pauvre et j’habite dans le trou du cul du monde. Avec mon pere, ma mere, mes quatre freres et mes trois soeurs.
Ca baise comme des salauds chez les pauvres, parce que c’est gratuit.
De toute facon, personne, a l’epoque, ne m’a jamais dit que j’etais belle. On ne dit pas ces choses-la chez moi. Ce n’est pas quelque chose qui compte, la beaute, a Tafafilt, ca ne rapporte rien. Surtout on ne sait pas ce qui est beau ou ce qui ne l’est pas. Mon pere serait incapable de vous dire si je suis belle, ma mere aussi. Ils diraient tout au plus : C’est une fille travailleuse, Jbara ! C’est une notion de riche, la beaute. Moi, pour l’instant, je suis travailleuse, on va dire. On n’est pas tres eduques dans mon bled. D’ailleurs on ne m’a jamais eduquee, on de Miloud, il n’a jamais connu l’eau. Il s’essuie avec des cailloux et se seche avec du sable. C’est un berger, il habite dans un bled a une cinquantaine de kilometres de chez moi. Il passe de temps en temps faire du commerce avec des mecs comme lui. Et se faire du bien avec moi.
Un jour, ma mere la pauvre elle m’a dit que ce qu’il y avait de plus haram dans la vie, c’etait de ne plus etre vierge. Son pere le lui avait dit. Son mari le lui avait confirme. J’aurais tout fait pour ne pas decevoir ma mere, mais le Raibi Jamila l’a toujours emporte sur tout. Je crois bien que meme sur Allah ca l’emportait. Je ne compare pas Allah a un Raibi, ca n’aurait aucun sens, je dis juste que le Raibi ca a un bon gout sucre et que Allah jusqu’a present il me laisse un gout doux-amer…
Parce qu’il faut toujours Le craindre. Mon pere, des qu’il m’en parle, c’est pour me dire qu’il va me chatier si je fais encore des conneries. Un jour j’ai juste dit devant lui qu’il faisait trop chaud et que c’etait penible : eh bien il m’a flanque une baffe. Dans sa logique, a ce con, comme c’est Allah qui fait le temps, j’avais blaspheme. Maintenant, vous avez une idee de qui est mon pere. C’est un ignorant et il l’ignore. Un vrai cancer a lui tout seul. Il ne sait que gueuler et de preference sur les gonzesses. C’est un pauvre, mon pere. Et c’est un con. C’est un pauvre con.
Je Lui en veux un peu a Allah de m’avoir laissee pourrir dans ce trou a rats. A droite il y a des montagnes, a gauche il y a des montagnes. Et au milieu il y a nous, notre tente en peau de chevre et notre troupeau de brebis. C’est moi qui m’en occupe. Je les aime bien. Elles sont gentilles et tres mignonnes. Je leur gueule dessus aussi mais c’est parce que je ne sais pas parler normalement. Ca gueule tout le temps chez moi. Sauf quand mon pere n’est pas la, il y a du silence. Il est souvent chez le fkih du village voisin. Un fkih, c’est – comment dire en restant polie ? – c’est… c’est comme un imam. Non, pas du tout. Jamais. Ce n’est pas juste pour les vrais imams. Non, un fkih c’est en general le plus idiot du village qui ne veut pas bosser pour de vrai alors un jour il decide de devenir imam. Enfin, c’est eux qui s’appellent comme ca.