Auteur : Boubaker Ayadi
Illustrateur : Susanne Strassmann
Date de saisie : 06/11/2008
Genre : Folklore Moeurs et coutumes
Editeur : Flies France, Paris, France
Collection : Aux origines du monde
Prix : 20.00 €
ISBN : 978-2-910272-59-3
GENCOD : 9782910272593
Sorti le : 06/11/2008
- Le courrier des auteurs : 25/11/2008
La collection Aux origines du monde, publiee par Flies France, nous propose un choix varie de contes et legendes des quatre coins du monde. Le dernier en date est un recueil consacre a la Tunisie, recueil rendu possible par le desir de Boubaker Ayadi, ecrivain tunisien vivant en region parisienne depuis vingt ans, de faire connaitre aux lecteurs francophones les contes et les legendes de son pays d’origine, qui n’ont ete que rarement collectes en Tunisie et encore moins traduits ou commentes.
Apres une introduction bien fournie sur les origines de ces contes et legendes d’un pays trois fois millenaire, sur les seances de contage aux differentes epoques : berbere, romaine, arabe, ottomane… ainsi que sur les causes de la disparition des conteurs populaires des scenes publiques, le collecteur-traducteur nous transporte aux differents genres transmis de generation en generation, et nous fait gouter les joies de la decouverte d’un monde fabuleux de contes, de legendes et d’historiettes.
Des contes etiologiques dans l’ensemble sur les origines de l’univers, des astres, des matieres, des plantes, des animaux, des phenomenes de la nature, de certains proverbes… Le choix est varie, l’ecriture limpide, le passage de l’oral a l’ecrit faisant la part belle au rythme de l’oralite. Les illustrations de Susanne Strassmann ponctuent avec esprit des contes savoureux, parfois brefs, souvent assez longs, destines a un large public.
Boubaker Ayadi
- Les presentations des editeurs : 25/11/2008
On raconte que deux amis, rentrant chez eux le soir a la nuit tombee, apercurent des animaux au bord d’une lagune. Le premier pretendit que c’etaient des chevres. Le second, etonne que des chevres pussent se trouver a cet endroit, lui affirma que c’etaient plutot des flamants roses.
– Ce sont bien des chevres, insista le premier.
– Des chevres au bord d’une lagune ! Cela m’etonnerait, dit le second.
Ils s’approcherent si pres que les oiseaux, paniques, s’envolerent.
– Tu vois ! fit ce dernier.
– Je maintiens ce que j’ai dit. Ce sont bien des chevres.
– Mais tu vois bien qu’ils volent !
Le premier, ne voulant pas donner raison a l’autre, lui dit :
– Ce sont des chevres, meme si elles volent.
Boubaker Ayadi est ne en 1949 a Jendouba, en Tunisie. Il vit en region parisienne depuis 1988. Il a publie, en arabe, trois romans, quatre recueils de nouvelles et dix contes pour enfants. Derniers parus : Le dernier des sujets (roman), et dans la collection La legende des Mondes : Le reve du sultan, Le presage, La monture du roi Grenouille (editions Harmattan).
- Les courts extraits de livres : 18/12/2008
Extrait de l’avant-propos :
Ce recueil est tire d’un repertoire d’une extreme richesse de contes populaires, transmis et enrichis a travers les siecles par des conteurs ou des conteuses anonymes, veritables gardiens de la tradition orale.
On distingue trois grandes categories pour l’ensemble de ce repertoire :
– les contes et les legendes d’origine berbere, phenicienne et romaine,
– les contes, les legendes et les gestes d’origine arabe,
– les contes proprement tunisiens.
On peut y ajouter les contes empruntes aux differentes cultures du bassin mediterraneen, qui, a l’instar des contes des deux premieres categories, se sont impregnes des valeurs et des coutumes locales au point de se confondre avec les contes du terroir. L’ensemble reflete en effet les divers aspects de la vie collective tunisienne et temoigne de la vivacite creatrice de ce peuple, meme s’il presente parfois des traits communs a l’ensemble du monde arabo-musulman.
Ces contes apparaissent comme un exemple de la richesse de l’imaginaire tunisien. Ils traduisent, dans une abondance d’intrigues, d’aventures et de quetes, une sagesse millenaire. Car conter est divertir et enseigner en meme temps ; rares sont les contes qui ne prechent une morale, ne pronent une conduite, ou ne prodiguent un enseignement.
Depuis longtemps, en Tunisie, comme partout dans le monde arabe, le conte avait un role tres important a tenir dans la vie quotidienne. Il se devait de traduire le poids de la religion, des croyances et des valeurs grace a un langage simple (le parler tunisien) pouvant etre compris par tous.
Selon Othman Kaak, hormis l’epoque anteislamique ou l’on a peu d’indices sur la maniere dont se deroulaient les seances de contes et qui laisse supposer que cela se passait en milieu familial ou tribal restreint pendant les veillees, l’art de conter est devenu, avec l’arrivee des Arabes a la fin du VIP siecle, une veritable institution. Les conteurs tenaient le haut du pave, dans les enceintes des mosquees, relatant les mythes et les legendes de la peninsule arabique des temps preislamiques (l’epopee de Saif Ibn Dhi Yazan, les aventures de Antar Ibn Chaddad), les faits marquants des compagnons du Prophete, l’epopee de la conquete islamique (les conquetes du Yemen et d’Ifriqya), et plus tard, la geste des Beni Hilal. Ils ont ete deloges des mosquees par les jurisconsultes le jour ou ils ont repris des contes d’origine israelite, pour s’installer sous les remparts des grandes villes ou sur les places publiques.