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Contre Son Coeur

Auteur : Hanif Kureishi

Traducteur : Jean Rosenthal

Date de saisie : 21/01/2005

Genre : Litterature Anglo-Saxonne

Editeur : Christian Bourgois

Collection : Litterature Etrangere Bourgois

Prix : 21.00 / 137.75 F

ISBN : 9782267017441

GENCOD : 9782267017441

Sorti le : 21/01/2005

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  • Les presentations des editeurs : 23/12/2009

La fierte, la tendresse, la colere et l’amour jaillissent de ce livre de souvenirs d’Hanif Kureishi sur son pere comme le ferait la pate dentifrice de son tube. Ce livre d’une grande intensite rejette le ton facilement elegiaque, l’humour lenifiant et les scenes a tirer des larmes que vous pouvez attendre du genre desormais familier de la confession, est neanmoins drole et emouvant.
Refugie en Angleterre apres la partition entre l’Inde et le Pakistan, Shannoo Kureishi epousa une britannique et devint petit fonctionnaire a l’ambassade du Pakistan. Il adorait le criquet et a appele son fils Hanif en hommage au joueur pakistanais Hanif Mohammed. L’entrainement intensif par Shannoo et son mepris constant de son fils provoquent chez le jeune garcon des eruptions volcaniques : J’avais des crises de sanglots hysteriques, de petites depressions, des tantrum. Les raquettes de tennis et les battes de cricket etaient detruites en les jetant violemment au sol. Mais Shannoo aimait les livres par-dessus tout et a ecrit des romans non publies et des pieces non produites. Il a montre a Hanif comment un ecrivain determine devait travailler et a poursuivi son reve litteraire avec passion et obstination alors que la carriere de son fils decollait. Shannoo, deja jaloux de son frere Omar qui avait plus de succes que lui, est desormais aussi jaloux de son fils. Cela se compliquait entre la fierte et l’espoir que les contacts brillants d’Hanif pourraient enfin lui permettre d’etre publie. Mais tel ne fut pas le cas. Les romans de Shannoo etaient-ils vraiment mauvais ? Hanif aurait-il pu le conseiller, l’aider Ces souvenirs tournent autour de la decouverte par Kureishi, des annees apres la mort de son pere, de deux textes non publies de Shannoo. Le premier decrit la vie cachee de Shannoo, le personnage pesant et libidineux du pere Col Kureishi et la mere qui se plonge dans l’Islam religieux ainsi que l’amour de Shannoo pour son frere Omar mais en meme temps sa jalousie envers lui. Le second texte retrace la desillusion et la deception de
Shannoo envers la vie et son irritation face a son fils a la mode.
Ces livres ne sont jamais cites, il est donc difficile de se rendre compte du talent litteraire de M. Kureishi pere.
Mais le veritable drame c’est la lecture de ces textes par Hanif, homme au debut de sa cinquantaine, et sa reponse douloureuse au pere qui a amene son fils vers une carriere qu’il aurait tant souhaite pour lui.
Kureishi, auteur de romans, de pieces de theatre, de scenarios et de scripts pour la TV, cite sans rougir une lettre de compliments qu’il a recue de Philip Roth : si vous ne m’en voulez pas de vous le dire, j’ai l’impression que vous pouvez nous transmettre votre monde de maniere plus puissante dans vos ecrits que dans vos films. C’est peut-etre le cas. De toutes facons, je ne crois pas qu’il ait fait quelque chose d’aussi beau, dans quelque medium que ce soit, que ce livre emouvant et d’une grande honnetete. (Peter Bradshaw,
The Guardian).

Hanif Kureishi est ne et a grandi dans le Kent. Il a etudie la philosophie au King’s College de
Londres ou il commenca a ecrire des pieces de theatre. Auteur de scenarios (My Beautiful
Laundrette, Sammy et Rosie s’envoient en l’air, My Son the Fanatic, The Mother), realisateur
(London kills me) et romancier (Le Boudha de banlieue, Black Album, Des Bleus a l’amour, Le
Corps, Contre son coeur), il vit aujourd’hui a Londres.

  • La revue de presse Manuel Carcassonne – Le Figaro du 24 fevrier 2005

… Dans ce livre, entre autopsie d’un cadavre qui bouge encore et caresse pieuse devant l’autel des ancetres, le fils confesse ce qu’il doit a un pere ecrivain gache mais pedagogue entete. J’ai l’impression de n’aller jusqu’a mon bureau que pour obeir a mon pere, ce qui expliquerait pourquoi je suis si furieux quand j’y arrive et desoriente quand je le quitte.

Aurait-il atteint l’age ou l’on decortique sa genealogie ? Ces archives du Sud, Inde et Pakistan d’avant l’exil dans une Angleterre souvent plus raciste qu’on ne pense, reliques d’un Empire ou l’on jouait au cricket pour s’integrer a un ordre immemorial, brulaient encore d’etre ouvertes et lues. Hanif a lu ces piles de feuillets si vains. Le pere voulait ecrire, s’y disciplina quotidiennement avant que le refus de chaque manuscrit ne le tue a petit feu, puis le fils lui succeda et reussit : toute education passe par le meurtre d’un geniteur, fut-il symbolique… Qui restera vivant ? Qui l’emportera ? Il y a un ton modeste, une absence d’emphase ou de melodrame, qui rassurent le lecteur. Nous ne sommes pas en presence d’une therapie. C’est une lettre d’amour qu’on a envoyee un peu tard a son pere. Il ne la lira pas mais nous, nous savons qu’elle existe, dette payee puisqu’il lui devait le gout des mots et la frequentation des bibliotheques le samedi matin…

  • La revue de presse Fabienne Pascaud – Telerama du 9 fevrier 2005

Comment devient-on ecrivain ? Par quelle revolte, quelle revanche ? Pourquoi certains reussissent-ils, d’autres pas… Shani Kureishi, pere de l’auteur… a toujours ecrit. Sans jamais etre publie… Retrouvant un manuscrit posthume de ce pere rate – mais qui a toujours pousse son rejeton vers l’edition -, Hanif Kureishi revisite sa jeunesse… Un etrange livre-quete, ou l’incisif romancier londonien analyse sans emotion, cruellement souvent, ce qui le forge et le tue aussi.

  • La revue de presse Christine Ferniot – Lire de fevrier 2005

Ce livre m’a permis de rembourser ma dette, affirme Hanif Kureishi dans les dernieres lignes de ce texte ou l’autobiographie se mele a la reflexion litteraire et culturelle. L’ecrivain y parle longuement de son pere disparu, Shani Kureishi… Kureishi parle egalement de l’influence des morts sur les vivants, de la transmission du savoir dans ce milieu indien aise ou l’on passe son temps a parler culture… Ne cessant de divaguer d’un sujet a l’autre sans jamais oublier le lecteur sur le bord de la page, il evoque les rituels d’ecriture, les auteurs cultes qu’il relit sans cesse, se penche sur sa propre creation. Son etonnant patchwork n’est jamais gratuit ni bavard mais intensement proche et d’une intelligence sans preciosite… Cette brillante retenue est sans doute le plus bel hommage qu’un ecrivain puisse creer et qu’un fils puisse offrir.

  • La revue de presse Natalie Levisalles – Liberation du 20 janvier 2005

… Qu’est-ce qui m’a pris d’ouvrir ainsi les entrailles de mon pere, de l’examiner, de le diagnostiquer, d’operer sur lui ? Mon ouvrage oscille entre l’oeuvre d’amour et l’autopsie ; en fait, j’ignore a quelle sorte de livre je travaille en prolongeant ses mots par les miens, ses histoires par les miennes, ecrit-il. Dans Contre son coeur, Kureishi raconte comment, il y a trois ans, il est tombe sur les manuscrits de son pere mort depuis dix ans, des romans tres autobiographiques, au moment precis ou il recevait les memoires (publies au Pakistan), de son oncle Omar. A partir de ces differentes pieces a conviction, il enquete, reconstruit, reflechit. Pourquoi son pere a-t-il ecrit desesperement et sans jamais perdre espoir, jusqu’a ses derniers jours ? Quelle etait sa place et sa fonction parmi ses onze freres et soeurs, entre Bibi, une mere absente, epouse bafouee et refugiee dans la religion,… Contre son coeur est ce qu’on pourrait appeler une entreprise ambivalente, c’est un livre ecrit dans deux mouvements opposes. D’un cote, Hanif rend public le travail de son pere, de l’autre il fait savoir au monde entier que son pere est un ecrivain rate, il prend le controle de ses textes, les cannibalise, en met des morceaux dans son texte a lui. Tout ecrivain utilise les histoires de sa famille, Kureishi utilise aussi des ecrits. D’ou peut-etre le ton particulier du livre qu’il en fait… Hanif Kureishi avait ecrit la derniere ligne de son livre lorsque a ete decouvert un nouveau manuscrit de son pere. Un rebondissement dramatique qui l’a oblige a ajouter un chapitre, mais qui leve le voile sur les circonstances qui entourent la naissance de Shani, et qui explique peut-etre son obstination a ecrire contre toute raison.