
Auteur : Laurence Hansen-Love
Date de saisie : 09/12/2006
Genre : Philosophie
Editeur : Belin, Paris, France
Prix : 19.90 / 130.54 F
ISBN : 978-2-7011-4445-0
GENCOD : 9782701144450
Sorti le : 20/11/2006
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les courtes lectures : Lu par Emma Barcaroli – 16/09/2008
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Emma Barcaroli – 06/02/2007
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
Cet ouvrage est un cours particulier, ce qui signifie qu’il ne s’adresse pas a tous, mais a chacun, et qu’il n’est pas systematique, encore moins exhaustif. Parmi les seize questions retenues, certaines sont classiques, comme Peut-on definir l’homme ? d’autres le sont moins, comme Le cinema est-il un art ? mais elles comportent toutes, de facon plus ou moins marquee, une ouverture sur le monde contemporain. Non que la philosophie doive se presenter a toute force comme etant en prise avec l’actualite : est-il necessaire de rappeler en effet que la lecture et le commentaire des textes classiques est une priorite ? De fait, la philosophie pratiquee ici ne se presente pas comme une discipline scolaire seulement, dont le seul public serait les eleves de terminale ou de classe preparatoire : elle apparait plutot comme la recherche d’une certaine forme d’acuite, d’une maniere d’agir ou de penser plus stimulante, plus sensible, d’un art de vivre dont la recette ne figure – et c’est heureux ! -dans aucun dispositif connu de nous.
Laurence Hansen-Love, agregee de philosophie, co-auteur de Philosophie de A a Z (Hatier, nouvelle edition 2004) et de Philosophie (anthologie pour les Terminales L, ES, S, Belin, 2004), enseigne actuellement a Paris en classe de Terminale au lycee Buffon et en classe preparatoire litteraire au lycee Jules Ferry.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
Nous redoutons plus que tout, parfois plus que la mort meme, la privation de la liberte. A l’inverse, nous nous representons volontiers l’independance, lorsqu’elle est assortie d’un minimum d’aisance materielle, comme la promesse d’une suite illimitee de satisfactions. Mais qu’imaginons-nous exactement lorsque nous associons, comme nous le faisons spontanement, liberte et bonheur, autonomie et bien-etre ? Nous n’aimons guere les obligations, mais cela signifie-t-il que la levee de toute contrainte est toujours bien vecue ? L’incertitude, l’hesitation, le vide peuvent nous sembler pesants a leur tour. Ou, pour le dire autrement, si le bonheur est bien l’accord entre nos desirs et l’ordre du monde, on ne voit pas pourquoi la liberte serait necessairement la cle d’un tel accord. Nous desirons l’argent, la reussite, la reconnaissance… mais une position sociale avantageuse n’entame-t-elle pas necessairement notre liberte ? Elle met a mal, en tout cas, une certaine idee de la liberte. Il existe en effet plusieurs formes de liberte, et les vouloir toutes a la fois n’a pas sens. Il est impossible de ne pas etablir des priorites, mais opter pour une forme de liberte aux depens d’une autre, c’est tirer un trait sur une partie de nos aspirations. Ainsi, par exemple, ce que les philosophes nomment la liberte eclairee exclura la liberte d’indifference (l’insouciance, la desinvolture, l’inconsequence). Le mot de liberte renvoie donc a des representations difficilement compatibles entre elles. Dans ces conditions, est-ce bien la liberte en tant que telle que nous desirons, lorsque nous croyons vouloir la liberte ? Ou bien n’aspirons-nous qu’a certaines formes de liberte ? La liberte concrete, celle de l’adulte autonome et responsable, n’est-elle pas un fardeau ? Une personne adulte et saine d’esprit doit repondre de ses actes ; or ce souci nous est epargne dans l’enfance mais aussi lorsque nous sommes pris en charge par des tuteurs attentionnes.