Date de saisie : 09/12/2006
Genre : Litterature Etudes et theories
Editeur : Minuit, Paris, France
Prix : 11.00 / 72.16 F
ISBN : 978-2-7073-1974-6
GENCOD : 9782707319746
Sorti le : 16/11/2006
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
Le Jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet est une adaptation. Bernard-Marie Koltes avait lu Shakespeare a partir de 1969 dans l’edition d’Oxford (1965), puis dans plusieurs traductions, en particulier celle de Francois-Victor Hugo (Editions Rencontre, 1969) qu’il avait lue dans son integralite.
Mais en 1974, pour ecrire ce condense de l’oeuvre originale, il choisit la traduction d’Yves Bonnefoy, publiee au Mercure de France (1962, 1988) et egalement dans la collection Folio chez Gallimard. Les emprunts a cette traduction sont fragmentaires : cependant, l’auteur a utilise ce texte comme principe de son travail. On les retrouvera dissemines dans toute l’oeuvre.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
La Nouvelle Judeophobie de Pierre-Andre Taguieff est sans doute le plus marquant de toute une serie d’ouvrages – etudes savantes, enquetes sociologiques, interventions polemiques, travaux psychanalytiques ou philosophiques -, qui depuis quelques annees interrogent l’echec du philosemitisme francais a prevenir cette resurgence, tandis que des romans comme celui de Nathalie Azoulai, Les Manifestations, expriment l’angoisse et la solitude suscitees par ce nouvel antisemitisme post-11 Septembre. Mais des 1997, l’universitaire americaine Elizabeth J. Bellamy avait explore les apories du philosemitisme philosophique a la francaise et du Trauerspiel de la Shoah dans la theorie postmoderne. On regrettera au passage qu’Elisabeth de Fontenay n’y renvoie pas dans Une tout autre histoire, son exemplaire meditation, d’un respect sans complaisance, sur les apories de la pensee de Jean-Francois Lyotard touchant les Juifs et la Shoah.
Le philosemitisme, passion ambigue, s’alimente d’abord de la celebration chretienne de l’abjection et du martyre juifs, comme l’a recemment rappele Shmuel Trigano et comme l’avait analyse Jeffrey Mehlman a partir de l’exemple du philosemitisme messianique de Leon Bloy et de ses etranges echos chez Jacques Lacan. Selon le philosemitisme humaniste et republicain, la vocation du Juif est de devenir homme. Zola prescrivait ainsi, au moment de l’affaire Dreyfus, d’embrasser les juifs, pour les absorber et les confondre en nous. Nulle incompatibilite, en fait, entre cette etreinte mortifere de l’universalisme humaniste et dreyfusard, entre cette mise a mort du particulier par amour debordant de l’Humanite, d’une part, et l’universalisme paulinien de l’autre, puisque dans le meme souffle Zola ecrivait : Que Jesus dise donc a ses fideles exasperes qu’il a pardonne aux juifs et qu’ils sont des hommes. Defendre les Juifs, pour Zola, ce n’etait pas les exonerer de l’accusation de deicide, c’etait les en absoudre et leur delivrer un certificat d’humanite par la grace du sacrifice du Fils.