Auteur : Francois Begaudeau
Date de saisie : 14/01/2005
Genre : Litterature Francaise Romans Nouvelles Correspondance
Editeur : Verticales, Paris, France
Collection : Litterature Francaise Verticales
Prix : 17.00 / 111.51 F
ISBN : 9782843352027
GENCOD : 9782843352027
Sorti le : 14/01/2005
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les presentations des editeurs : 27/11/2009
Dans la diagonale nous installe d’emblee dans la conscience troublee d’un trentenaire. Sa hantise ?
Croiser dans la rue d’anciennes connaissances et se mettre en devoir d’echanger avec elle (ou lui) les sempiternelles repliques de circonstance . Pour se preserver de telles retrouvailles impromptues, il passe son temps a bifurquer, s’ecarter, fuir les fantomes de sa vie passee.
Jusqu’au jour ou, tombant sur Jacques, un ami de lycee, il se fait inviter en week-end, a la campagne.
Nulle echappatoire, cette fois. L’asocial maladif est comme pris au piege.
Apres un periple a rebondissements en auto-stop, il rejoint la maison de son ex-camarade de classe et cherche ses marques en terrain inconnu. Deja, la soiree bat son plein. Une quinzaine de convives, couples et celibataires, echangent des banalites middle-class, s’attablent et trinquent, se defient puerilement au ping-pong, commentent tautologiquement les images TV de l’armee americaine entrant dans Bagdad, se resservent a boire, commencent a se reluquer salement, a se peloter en douce, a s’eclipser dans les toilettes, comme l’exige la fievre du samedi soir. Simple ersatz de debauche ? Regression pseudo-festive ? Au terme de ce coma collectif tout derape jusqu’au viol, consomme ou non, de la femme de Jacques, Anabelle, par le narrateur.
Bouc emissaire de cette fin de beuverie, lui n’a plus qu’a fuir loin de ce milieu devenu hostile, loin des moeurs rituelles de sa generation. Fuir en rase campagne, bientot rejoint par un certain J?, autre trouble-fete de la soiree. Des lors, leur cavale endiablee va esquisser une autre aventure possible, une vraie complicite a deux, puis a trois, et tant d’autres compagnons de viree maintenant que tous les ponts sont coupes.
On ne saisirait pas toute l’inquietante etrangete du deuxieme roman de Francois Begaudeau, si l’on ne parlait pas de sa construction. Tout le livre est en effet centre sur la perception d’un narrateur qui n’arrive pas a dire je , qui n’est jamais que le temoin passif de chaque scene, sa boite d’enregistrement. D’ou l’etonnante sensation d’assister a un jeu de roles social et psychologique du point de vue clinique d’une camera de surveillance. Ne restent ainsi que des comportements et des dialogues cruellement mis a distance pour mieux reveler leur convention ou leur vacuite.
Mais cette satire glacee des us et coutumes d’une generation n’aura pas le dernier mot. Elle va connaitre un brutal dereglement qui permettra au heros, jusque-la hors -jeu (hors -je ?), de prendre enfin la tangente, de partager des sensations neuves et de retrouver l’usage d’une langue vivante. Comme si l’hyperrealisme desenchante de cette fiction trouvait enfin son issue, son second souffle debride dans un roman d’emancipation.
- La revue de presse Christine Ferniot – Telerama du 12 janvier 2005
Les yeux fixes, le buste droit, il avance dans la rue avec une seule crainte : croiser de vieilles connaissances, etre oblige de s’arreter, de prononcer quelques phrases futiles,… Alors, il manoeuvre, bifurque, se glisse dans l’angle mort. Mais avec Jacques, l’ami de lycee, il n’a pas su esquiver. Et c’est l’engrenage… D’une rare violence satirique, le romancier ne se contente pas de gratter la mediocrite qui l’entoure, il place le lecteur dans une position de desequilibre etrange et vertigineux. Dans la diagonale est un livre aussi troublant que brillant et mechant.