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Dans le cafe de la jeunesse perdue

Couverture du livre Dans le cafe de la jeunesse perdue

Auteur : Patrick Modiano

Date de saisie : 04/10/2007

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Gallimard, Paris, France

Collection : Blanche

Prix : 14.50 €

ISBN : 978-2-07-078606-0

GENCOD : 9782070786060

Sorti le : 04/10/2007

  • Le choix des libraires : Choix de Christel Gossard de la librairie GOSSARD a FISMES, France – 18/10/2007

C’est un roman surprenant ! Tout s’articule autour d’un cafe parisien “Le Conde” au debut des annees 60. Quatre personnes habituees du Conde vont s’exprimer et nous aider a comprendre une jeune femme enigmatique.
Sans etre un thriller c’est un roman a suspens.

  • Le courrier des auteurs : Courrier de Patrick Modiano – 10/10/2014

Lors de la sortie de son roman “Dans le cafe de la jeunesse perdue” Patrick Modiano nous a recus, Patricia Martin (Le Masque et la Plume, France Inter) et votre serviteur :

“Quand je commence a ecrire un livre, j’ai l’impression que les personnages sortent du neant. Je me trouve sans doute dans la meme situation que le lecteur quand il commence le livre. J’ecris, et au fur et a mesure, les choses se precisent. Mais au depart je ne sais rien de mes personnages. Je suis comme le lecteur. Ca donne une espece de flottement, une demarche particuliere. Les choses s’eclaircissent un peu, quand j’ecris mon livre. J’avance a l’aveuglette.

Des le depart, il y a des petites choses ponctuelles a mettre en place, comme de trouver la premiere phrase ou de trouver le nom. Parfois je tatonne pour trouver un simple prenom : je fais des listes, puis finalement je choisis le prenom. On voit mieux le personnage dont on a trouve le prenom…

Avant l’ecriture, il y a une reverie initiale, qui n’est pas tres precise. En revanche ce qui est determinant, c’est de trouver une premiere phrase : j’essaye de comparer, comme un chanteur qui fait des exercices de voix pour trouver le ton. La premiere phrase donne le ton en fait. C’est deja quelque chose d’un peu ferme a quoi je m’agrippe pour continuer.

La plupart du temps j’ai besoin de savoir quelle est la premiere phrase, et le titre du livre aussi. C’est tres curieux d’avoir le titre avant meme d’avoir ecrit le livre, car je ne sais pas vraiment ce que va etre le livre mais le titre m’aide, comme la premiere phrase. Cela me donne la tonalite generale, une sorte de lumiere. Je ne sais pas ou je vais, mais il y a quand meme une vague indication, une lumiere, une tonalite, qui vont m’aider, alors que tout est flou.

Les librairies sont des endroits magiques. Elles font partie de la magie de Paris. C’est tres bizarre parce que un jour je me suis amuse a recenser toutes les librairies que j’avais connues dans tous les arrondissements de Paris : j’arrivais a des centaines de librairies… Beaucoup ont disparu, mais j’ai une memoire topographique de ces librairies. Je me souviens meme de la voix des libraires. Ces endroits m’ont tellement marque. Quand j’ai commence a ecrire, ce n’est pas tellement le fait d’etre publie que je trouvais invraisemblable c’etait surtout de voir un jour un livre de moi dans une librairie. C’etait un reve : voir mon livre dans une librairie, ces lieux magiques qui sont mon refuge”.

  • Le courrier des auteurs : Courrier de Patrick Modiano – 15/10/2007

… A partir de dix-sept ans, quand je suis revenu a Paris, les librairies etaient des refuges pour moi, au point que je restais quelquefois tres longtemps dans les librairies. Les libraires etaient gentils, ils acceptaient que des gens de mon age… En meme temps, ce qui est terrible, c’est que je me souviens de toutes ces librairies ou j’allais et je m’apercois a quel point, en l’espace de trente ou quarante ans, elles ont disparu. Par exemple, les deux librairies dont je parle dans mon livre. L’une s’appelait la librairie Vega, les livres etaient plutot esoteriques, elle etait boulevard Saint-Germain, et malheureusement ete remplacee par une societe de vetements, a l’angle de la rue des Saints-Peres et du boulevard Saint-Germain si je me souviens bien. C’est maintenant une entreprise de pret-a-porter. La librairie de Clichy dont je parle et qui etait ouverte jusque tres tard, la librairie Mattei, n’existe plus. Alors evidemment quand je pense a ce quartier du 6e arrondissement, c’est terrible, ou de Saint-Michel, toutes ces librairies ou j’allais a Saint-Michel, la librairie Picard, les Presses universitaires de France, il y avait encore plusieurs librairies boulevard Saint-Germain. Et c’est terrible de penser a toutes ces librairies, surtout dans ce quartier, qui ont disparu, Le Divan, et ces librairies qui etaient pour moi des refuges. Et justement, je pensais a des gens de vingt ans maintenant… Peut-etre sont-ils dans d’autres quartiers ou il y a encore des librairies, heureusement, mais c’est terrible de penser a toutes ces librairies qui ont disparu. Pour moi, une librairie, c’etait un refuge, comme un oxygene, en fait, quelquefois, dans des moments de solitude ou d’incertitude… Je continue a aller dans des librairies. C’est une espece d’habitude que j’ai prise de mon adolescence. Je reste souvent longtemps dans certaines librairies. Je retrouve – c’est la seule chose qui me reste de cette periode de mon adolescence – cette habitude que j’avais justement de rester longtemps dans les librairies, et je crois que je fais maintenant la meme chose en fait. Ce sont des endroits magiques, ca fait partie de la magie de Paris aussi, les librairies. Pour moi, c’est magique. C’est tres bizarre parce qu’un jour, je m’etais amuse a recenser toutes les librairies que j’avais connues dans tous les arrondissements de Paris. J’arrivais a des centaines de librairies. Evidemment, c’est ce que je vous disais avant, ce qui est terrible, c’est que beaucoup ont disparu, mais j’ai une memoire photographique de toutes ces librairies. Dans le roman, quand je parle de la librairie du boulevard de Clichy, je me souvenais meme de la voix des libraires. C’etait des endroits qui m’avaient tellement marque… Et d’ailleurs, c’est tres etrange parce que quand j’ai commence a ecrire… C’est tres bizarre parce que ce n’etait pas tellement le fait d’etre publie que je trouvais invraisemblable ; c’etait le fait de voir un jour un livre de moi dans une librairie. C’est ca qui me paraissait comme dans un reve, plus que le fait d’etre imprime. C’etait de voir un livre dans une vitrine, dans ces lieux qui etaient plus que des refuges… C’est le mot magique en fait qui me… Et souvent, il m’arrivait de faire comme des especes de periples de librairie en librairie d’apres les quartiers, a travers les arrondissements de Paris. J’avais meme envie a un moment d’ecrire une sorte de trajet a travers tous les arrondissements de Paris, comme des etapes, de parler de toutes les librairies que j’avais connues. Ca me hante, ca… J’avais envie… Ca me revient de faire cette espece de deambulation que je faisais depuis les annees soixante, de decrire toute cette deambulation en prenant les arrondissements et toutes les librairies qu’il y avait dans les differents arrondissements de Paris, un Paris pas souterrain, mais un Paris parallele. Il y a un roman de Jules Romains ou il imagine qu’il y ait des appartements… C’est-a-dire qu’il y a tout un trajet qu’on peut faire a travers certains appartements en passant par des caves, en remontant, et on pourrait arriver a traverser tout Paris. Et moi, j’imagine aussi quand je pense a toutes ces librairies successives ou j’allais, a une sorte de traversee de Paris en allant de librairie en librairie… Une sorte de Paris parallele, un Paris qui a ete preserve de tout ce qui l’abime en fait. Parce qu’en fait, ce qui est terrible par exemple dans ce 6e arrondissement, c’est qu’il est devenu un peu inhumain, et je ne le reconnais plus a cause des librairies qui n’existent plus… La decouverte de Paris que je faisais aussi quand je n’etais plus enfant, c’etait toujours lie a une librairie… Par exemple dans ces passages du cote du Palais royal, ca fait partie du mystere de Paris. Elles font partie de ce qu’on peut appeler les mysteres de Paris. Et puis, il y a toujours eu chez les libraires des personnages tres pittoresques. C’etait un monde qui me… La seule chose triste, c’est que beaucoup de ces librairies ont disparu, et je trouve ca absurde, parce que quand les librairies ne sont plus la, la ville devient totalement inhumaine, surtout quand ca a ete remplace par ces magasins rutilants de vetements. Il y en a dans le 6e… On a l’impression que tout ce qui faisait l’ame du quartier avait ete arrache, comme si tout devenait empaille. Et en fait, je m’apercois que c’est la disparition de ces librairies qui rend le quartier inodore. D’ailleurs, je crois que dans mes livres, la librairie et le libraire reviennent toujours comme un leitmotiv. La, cette fille qui se refugie dans ces librairies, mais dans d’autres livres aussi, il y a toujours un libraire… Ce sont des sensations… C’est aussi a certaines heures de la journee… Ce sont des souvenirs… C’est toujours aux heures ou il fait nuit assez tot l’hiver. Pour moi, c’est lie a ca aussi. C’est bizarre a dire : c’est un refuge, et c’est lie a certaines heures, en fin d’apres-midi l’hiver, ou la nuit est deja tombee. C’est peut-etre lie aussi aux periodes ou on est oblige encore d’aller au lycee, les rares moments ou j’etais au lycee a Paris, ou on revient… On n’a pas envie de rentrer chez soi, et donc on va dans une librairie. Alors c’est lie a la nuit, a une nuit qui tombe avec la vitrine eclairee. Pour moi, c’est lie a ca aussi, l’entree dans les librairies, le refuge des librairies, cette heure disons crepusculaire, mais d’hiver. C’est lie a ca aussi.

  • Le journal sonore des livres : Patrick Modiano – 09/10/2014

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Patrick Modiano, Prix Nobel de Litterature, au micro de Patricia Martin, en 2007…

  • Les presentations des editeurs : 07/01/2008

Encore aujourd’hui, il m’arrive d’entendre, le soir, une voix qui m’appelle par mon prenom, dans la rue. Une voix rauque. Elle traine un peu sur les syllabes et je la reconnais tout de suite : la voix de Louki. Je me retourne, mais il n’y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces apres-midi d’ete ou vous ne savez plus tres bien en quelle annee vous etes. Tout va recommencer comme avant. Les memes jours, les memes nuits, les memes lieux, les memes rencontres. L’Eternel Retour.

  • La revue de presse Douglas Kennedy – Lire, octobre 2007

Dans une certaine mesure, c’est un livre a suspense, meme si le mystere est surtout lie au peu que nous connaissons des autres et aux defenses que chacun de nous edifie entre lui, ou elle, et le reste du monde. C’est ce qui lui donne une atmosphere toute en ombre et clair-obscur, bien que le style de Modiano ne bascule jamais dans le melodrame ou le pseudo-gothique. Au contraire, sa langue est epuree, sans fioriture, et c’est avec cette economie de moyens qu’il recree le Paris des annees 1960. Il a un don particulier pour les details revelateurs qui nous ramenent a un monde ou un numero de telephone s’enonce Auteuil 15-28, ou il existe une boulangerie ouverte toute la nuit au debut de la rue de Douai et ou, pres de la place Blanche, un petit cinema toujours desert – sauf le samedi – propose des films qui se passaient dans des pays lointains, comme le Mexique et l’Arizona… Narrateur accompli, il sait comment captiver le lecteur et le tenir en haleine. A vrai dire, Dans le cafe de la jeunesse perdue exerce une attraction que je dirais presque hypnotique, en s’attachant aux fictions que chacun de nous s’invente dans un espace urbain a la fois imaginaire et d’une troublante realite, un espace qui menage en son sein des zones neutres, ces no man’s land ou l’on [est] a la lisiere de tout, en transit, ou meme en suspens.

  • La revue de presse Patrick Kechichian – Le Monde du 5 octobre 2007

Ce n’est pas dans l’exces ou les profondeurs du reve que Patrick Modiano, en chacun de ses livres, nous entraine. Ce qu’il cherche a approcher n’est separe de la vie reelle que par une mince pellicule temporelle. On dirait qu’il suffit d’avancer pour la dechirer, pour abolir la distance, et se retrouver dans la realite perdue. Et pourtant non. Invisible, la frontiere est infranchissable. On s’y heurte d’autant plus que ce qui est au-dela semble a portee de main. Alors, en suivant les etres de papier dont Modiano fait ses ambassadeurs, on se met a l’ecoute d’une rumeur, celle du temps evanoui. La nostalgie, cet ardent desir voue a ne jamais recouvrer son objet, installe pour toujours cette rumeur dans notre esprit…
Certains livres nous endurcissent. Catalogue de solides pensees, manuel d’inflexibilite, traite pour dominer le monde – ou son monde. D’autres, bien plus precieux et necessaires, nous fragilisent, nous desarment. Ainsi de ce bouleversant portrait d’une femme si proche et si perdue, peint par Modiano, exactement a la lisiere de l’ombre et de la lumiere.

  • La revue de presse Philippe Lancon – Liberation du 4 octobre 2007

Parlons des morts, puisqu’ils nous aident a vivre. Dans le nouveau roman de Patrick Modiano, quatre voix reveillent une ambiance, certains quartiers de Paris, les annees soixante, une femme qui va mourir. La premiere est celle d’un etudiant qui veut quitter l’ecole des Mines ; la deuxieme, d’un detective prive qui pourrait etre celui d’un autre roman, par exemple Rue des boutiques obscures ; la troisieme, de la jeune femme qui va se tuer ; la quatrieme, de son ami ecrivain. Elles ont toutes en elles quelque chose de Modiano. Fermant le livre, c’est la voix du detective qui revient : l’enquete restitue la jeunesse et sauve de l’oubli. L’exergue de Livret de famille, publie en 1977, resume ce roman de Modiano comme les autres : Vivre, c’est s’obstiner a achever un souvenir. Vivre, autrement dit : ecrire. La phrase est de Rene Char. Et la memoire de Modiano degage une solitude qui console le lecteur de la sienne.

  • La revue de presse Nathalie Crom – Telerama du 3 octobre 2007

Il est plus que temps d’arracher a Patrick Modiano, a ses livres, l’etiquette nostalgique dont si souvent on les affuble. L’obsession passeiste, ce n’est vraiment pas l’affaire de l’ecrivain. Et si le passe revient en ses pages, d’entetante facon, ce n’est jamais nimbe de l’aura doucereuse du regret. Le passe – le Paris des annees 50 et 60 ou il a grandi, les etres cotoyes puis perdus de vue, les patronymes un jour entendus… -, Patrick Modiano en a certes fait son materiau poetique, mais l’agencement de ces fragments de memoire, patiemment recommence a chacun de ses livres, n’est pas une recherche du temps perdu, plutot une authentique et saisissante entreprise metaphysique – une tentative de dechiffrement de l’enigme humaine dont la profondeur et l’acuite hissent Patrick Modiano au rang des poetes, et des plus grands parmi ceux-la…
Mais tous ces indices, on se perdrait assurement a vouloir un a un les decrypter, faisant de ce Cafe de la jeunesse perdue le roman a cles qu’il n’est pas – car il est, a l’evidence, une variation nouvelle, poignante, lumineuse et tragique, de cet admirable poeme dont Patrick Modiano a entrepris la composition il y a tout juste quarante ans.

  • La revue de presse Jean-Paul Enthoven – Le Point du 27 septembre 2007

Mais cette obsession topographique n’est pas gratuite, tant le romancier et ses antiheros ont besoin de reperes, d’itineraires, d’adresses precises, afin de mimer quelque appartenance a une realite que tout, en eux, congedie par ailleurs. L’ensemble est parfait. C’est une version epuree et humide des registres de mains courantes qu’on trouve dans les commissariats. C’est un galet compact qui ricoche sur l’eau trouble d’un lac rempli de passe et de questions auxquelles nul ne repond.

  • La revue de presse Jerome Garcin – Le Nouvel Observateur du 27 septembre 2007

Ce n’est pas un roman choral, c’est une autobiographie fragmentee, ecrite au cordeau, dans un style qui, une fois de plus, reussit la prouesse d’etre a la fois melancolique et lapidaire. Car il y a du Modiano – l’eternel etudiant, l’enqueteur obstine, l’amoureux des esseulees – chez chacun d’entre, et meme chez Louki, dont l’auteur des Boulevards de ceintures et de Quartier perdu partage, depuis son plus jeune age, la passion des deambulations circulaires dans un Paris d’autant plus reve qu’il est d’une tres precise topologie.

  • Les courts extraits de livres : 20/10/2007

Des deux entrees du cafe, elle empruntait toujours la plus etroite, celle qu’on appelait la porte de l’ombre. Elle choisissait la meme table au fond de la petite salle. Les premiers temps, elle ne parlait a personne, puis elle a fait connaissance avec les habitues du Conde dont la plupart avaient notre age, je dirais entre dix-neuf et vingt-cinq ans. Elle s’asseyait parfois a leurs tables, mais, le plus souvent, elle etait fidele a sa place, tout au fond.
Elle ne venait pas a une heure reguliere. Vous la trouviez assise la tres tot le matin. Ou alors, elle apparaissait vers minuit et restait jusqu’au moment de la fermeture. C’etait le cafe qui fermait le plus tard dans le quartier avec Le Bouquet et La Pergola, et celui dont la clientele etait la plus etrange. Je me demande, avec le temps, si ce n’etait pas sa seule presence qui donnait a ce lieu et a ces gens leur etrangete, comme si elle les avait impregnes tous de son parfum.
Supposons que l’on vous ait transporte la les yeux bandes, que 1 on vous ait installe a une table, enleve le bandeau et laisse quelques minutes pour repondre a la question : Dans quel quartier de Paris etes-vous ? Il vous aurait suffi d’observer vos voisins et d’ecouter leurs propos et vous auriez peut-etre devine : Dans les parages du carrefour de l’Odeon que j’imagine toujours aussi morne sous la pluie.
Un photographe etait entre un jour au Conde. Rien dans son allure ne le distinguait des clients. Le meme age, la meme tenue vestimentaire negligee. Il portait une veste trop longue pour lui, un pantalon de toile et de grosses chaussures militaires. Il avait pris de nombreuses photos de ceux qui frequentaient Le Conde. Il en etait devenu un habitue lui aussi et, pour les autres, c’etait comme s’il prenait des photos de famille. Bien plus tard, elles ont paru dans un album consacre a Paris avec pour legende les simples prenoms des clients ou leurs surnoms. Et elle figure sur plusieurs de ces photos. Elle accrochait mieux que les autres la lumiere, comme on dit au cinema. De tous, c’est elle que l’on remarque d’abord. En bas de page, dans les legendes, elle est mentionnee sous le prenom de Louki. De gauche a droite : Zacharias, Louki, Tarzan, Jean-Michel, Fred et Ali Cherif… Au premier plan, assise au comptoir : Louki. Derriere elle, Annet, Don Carlos, Mireille, Adamov et le docteur Vala. Elle se tient tres droite, alors que les autres ont des postures relachees, celui qui s’appelle Fred, par exemple, s’est endormi la tete appuyee contre la banquette de moleskine et, visiblement, il ne s’est pas rase depuis plusieurs jours. Il faut preciser ceci : le prenom de Louki lui a ete donne a partir du moment ou elle a frequente Le Conde. J’etais la, un soir ou elle est entree vers minuit et ou il ne restait plus que Tarzan, Fred, Zacharias et Mireille, assis a la meme table. C’est Tarzan qui a crie : Tiens, voila Louki… Elle a paru d’abord effrayee, puis elle a souri. Zacharias s’est leve et, sur un ton de fausse gravite : Cette nuit, je te baptise. Desormais, tu t’appelleras Louki. Et a mesure que l’heure passait et que chacun d’eux l’appelait Louki, je crois bien qu’elle se sentait soulagee de porter ce nouveau prenom. Oui, soulagee.

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