
Auteur : Augusten Burroughs
Traducteur : Christine Barbaste
Date de saisie : 16/05/2007
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : 10-18, Paris, France
Collection : 10-18. Domaine etranger, n 4022
Prix : 7.80 / 51.16 F
ISBN : 978-2-264-04377-1
GENCOD : 9782264043771
Sorti le : 03/05/2007
- Les courtes lectures : Lu par Joachim Salinger – 01/06/2007
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Joachim Salinger – 31/05/2007
- Les presentations des editeurs : 01/06/2007
Augusten, autodidacte ambitieux et la vingtaine bien tapee, se trouve propulse comme creatif dans l’univers impitoyable de la publicite a New York. Seulement voila, toujours hante par les demons de son passe, le jeune homme voue un amour immodere a l’alcool sous tous ses derives. Une tare qui l’expulse illico de sa boite de Pandore pour le catapulter dans un centre de desintoxication aussi gay qu’invraisemblable et tout bonnement decale… Avec son style incomparable, un humour et une detresse touchants, Augusten Burroughs nous surprend une fois encore en nous offrant une nouvelle tranche de sa drole de vie et une belle lecon de fraternite.
Augusten Burroughs est un surdoue des lettres.
Elle
- Les courts extraits de livres : 01/06/2007
Rien dont on puisse etre fier
Quelqu’un est cense venir me chercher a mon arrivee a l’aeroport du Minnesota. Tandis que l’avion, mis en attente, decrit des cercles avant de pouvoir atterrir, j’essaie d’imaginer a quoi peut bien ressembler la personne qui m’accueillera, puisque au telephone, l’administrateur n’a pas pu me fournir de description.
Ce sera l’un des assistants de l’equipe, j’ignore encore lequel. Il vous reconnaitra, soyez sans crainte.
Je me demande bien comment il va me trouver. Les alcooliques emettent-ils un genre de pheromone parfumee au daiquiri que seuls les autres alcooliques peuvent percevoir ? Dans ma tete, je vois un homme plus age que moi, une figure paternelle avec une barbe freudienne et un regard complice d’alcoolique repenti, adouci par des annees d’abstinence et d’epanouissement interieur. Peut-etre citera-t-il le Yi King dans la voiture.
Tandis qu’il se prepare a atterrir, l’avion donne l’impression de tanguer violemment, a cause du vent de travers, je crois. D’abord, une aile va heurter le tarmac, et le reacteur va exploser. Ensuite, l’autre cote de l’appareil heurtera a son tour le sol, et son reacteur explosera a son tour. Puis, la boule de feu devalera la piste, eparpillant sur son passage debris de carlingue et morceaux de corps, avant de s’immobiliser dans un champ au-dela des pistes – un tas fumant, meconnaissable.
L’appareil se pose sur la piste sans menagement, refait un bond en l’air, puis touche a nouveau terre. Au debut, je me sens soulage, puis, ce soulagement cede le pas a une peur bleue.
Une fois dans l’aeroport, je m’efforce de prendre des poses de New-Yorkais afin que l’alcoolique repenti qui va me servir de chauffeur puisse me reperer plus facilement. En depit d’un ciel couvert, je porte des lunettes noires pour masquer mes yeux injectes et bouffis. J’essaie de ne regarder personne. Je me comporte comme si j’etais au Gotham Bar & Grill, lasse de croiser la sempiternelle bande de mannequins et d’acteurs. Je me poste a cote du carrousel a bagages, mes deux sacs pleins a craquer a mes pieds. Ce sont les memes sacs qui m’ont suivi sur tous les tournages a travers le monde, et que j’embarque maintenant en cure de desintox. Une vraie trahison.