
Auteur : John Cheever
Traducteur : Florence Levy-Paoloni | Dominique Mainard
Date de saisie : 00/00/0000
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Joelle Losfeld, Paris, France
Collection : Litterature etrangere
Prix : 24.00 €
ISBN : 978-2-07-078720-3
GENCOD : 9782070787203
- Le journal sonore des livres : Charlotte Etasse – 01/06/2007
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Charlotte Etasse – 01/06/2007
- Le journal sonore des livres : Xavier Clion – 15/05/2007
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Xavier Clion – 15/05/2007
- Le journal sonore des livres : Helene Lausseur – 15/05/2007
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Helene Lausseur – 15/05/2007
- Le journal sonore des livres : Xavier Brossard – 09/05/2007
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Xavier Brossard – 09/05/2007
- Les presentations des editeurs : 04/05/2007
Comme les deux recueils de John Cheever precedemment parus, Dejeuner de famille nous donne a voir l’univers des banlieues cossues de la cote Est des Etats-Unis, les cocktail parties, les plaisirs de la chair portes a une hauteur presque spirituelle, mais aussi la melancolie, le mal-etre dont souffrent presque tous les personnages en quete de quelque chose qu’ils ne savent nommer mais dont l’absence leur est insupportable. John Cheever epingle en douceur les faux-semblants de la classe moyenne. Mais il serait inexact de croire que ces nouvelles sont seulement noires, l’humour et la fantaisie y sont omnipresents. L’auteur manifeste vis-a-vis de ces hommes et de ces femmes a la derive une empathie qui les teinte d’une bouleversante tendresse.
- La revue de presse Martine Laval – Telerama du 13 juin 2007
Chez John Cheever, impitoyable raconteur d’histoires, la vie se joue sur un quai de gare, un embarcadere de ferry ou a un croisement de rues d’un minuscule centre-ville. Toujours prets a partir, a fuir, a rever a d’autres ailleurs, les personnages middle class de Cheever trop souvent renoncent…
La reussite sociale les piege, elle les rend muets…
Cheever, ecorche vif et dandy, est un maitre de l’elegance. Il scrute le monde et suit ses personnages a l’instinct, comme guide par sa propre solitude, la melancolie collee au bout des doigts. Il detecte les failles, les faux-semblants, le mal de vivre lancinant, et leur prete une ecriture raffinee, douce, sensuelle. Chez lui, malheurs et rancoeurs se jouent en sourdine, et c’est a la fois explosif et delectable.
- La revue de presse Frederic Vitoux – Le Nouvel Observateur du 31 mai 2007
Le ton Cheever est la. A des annees-lumiere d’Hemingway par ailleurs et de son tragique aux confins de la mort. Lui se borne a l’observation de personnages de la middle-class new-yorkaise, pour l’essentiel. Avec une tendresse detachee, une compassion qui serait dechirante si l’humour ne venait pas chez lui souligner ou eclairer la melancolie du constat. Quand il evoque par exemple un gardien d’immeuble de Manhattan et ses etats d’ame, les adulteres entre parents d’eleves qui se retrouvent a l’arret du bus scolaire ou les deboires d’un dramaturge amateur de province appele a Broadway par des producteurs flamboyants et douteux. Peu d’ecrivains sont aussi subtils que lui. Car la nouvelle, a la difference du roman, est aussi et avant tout le genre de la pure intelligence narrative.
- La revue de presse Eric Neuhoff – Le Figaro du 17 mai 2007
Voici le troisieme volume de nouvelles signe Cheever. Il faut feter ca. La magie opere toujours, cette melancolie discrete, cette perpetuelle anxiete doree sur tranche qu’on retrouve chez Hitchcock, ce vertige au ralenti. A sa facon, limpide et desesperee, Cheever illustre la formule de Bernanos : La mediocrite est trop compliquee pour nous….
La middle class a des etats d’ame. Ces employes de bureau en costume Brooks Brothers eprouvent un intense sentiment de vide…
Les existences coulent, dans les deux sens du terme, au rythme des meubles qu’on engouffre dans des camions rouge ecarlate.
- La revue de presse Mathieu Lindon – Liberation du 26 avril 2007
Autant John Cheever est brillant, autant les personnages de ses nouvelles ne le sont pas. La mediocrite qui les habite les attaque aussi de tous les cotes, offrant mille pretextes a leur createur de deployer son ironie. Ca ne les rend pas moins emouvants, bien au contraire, mais les sentiments se dechiffrent peu a peu. L’ecrivain americain, ne en 1912 et mort en 1982, est surtout celebre pour ses nouvelles (il en a ecrit plus de deux cents) dont Dejeuner de famille est le troisieme volume paru en francais, apres Insomnies et l’Ange sur le pont au Serpent a plumes. Ses heros font partie de la middle class et lorgnent vers le haut tout en tombant parfois plus bas, et un demenagement est souvent d’autant plus regrettable qu’il sanctionne une decheance sociale, comme cette femme, dans le Gardien d’immeuble, obligee de quitter non seulement un endroit familier mais un lieu ou son intonation et son allure, son manteau use et ses bagues en diamant, pouvaient encore imposer une trace de respect. Cheever lui-meme connut la faillite de son pere avant de reintegrer la bonne bourgeoisie par son mariage, en 1941 (son homosexualite ne sera publique qu’apres la publication posthume de son journal).
- Les courts extraits de livres : 07/05/2007
Lawrence est arrive du continent par le ferry de 16 heures un apres-midi a la fin de l’ete, et Chaddy et moi-meme sommes alles l’accueillir. Les arrivees et les departs du ferry qui circule l’ete ont tous les signes exterieurs du voyage – les sirenes, les cloches, les diables, les retrouvailles, et l’odeur de l’eau de mer – mais il s’agit d’un voyage sans importance et, comme je regardais le bateau entrer dans le port bleu, cet apres-midi-la, et que je songeais qu’il arrivait au terme d’un voyage sans importance, j’ai pris conscience qu’il s’agissait precisement du genre d’observation qu’aurait pu faire Lawrence. Nous avons cherche son visage derriere les pare-brise tandis que les vehicules quittaient le bateau, et nous n’avons eu aucune difficulte a le reconnaitre. Et nous nous sommes precipites, nous lui avons serre la main et nous avons embrasse gauchement sa femme et ses enfants. Tifty ! s’est ecrie Chaddy. Tifty ! Il est difficile d’evaluer les changements survenus dans l’apparence d’un frere, mais Chaddy et moi sommes tombes d’accord, tandis que nous regagnions Laud’s Head en voiture, sur le fait que Lawrence paraissait encore tres jeune. Il est arrive le premier a la maison, et nous avons sorti les valises de sa voiture. Quand j’ai franchi le seuil, il etait au salon, en train de discuter avec Mere et Diana. Elles portaient leurs plus beaux vetements et tous leurs bijoux et lui souhaitaient la bienvenue avec une extreme chaleur mais, meme a cet instant, alors que tout le monde s’efforcait de paraitre debordant d’affection, et dans des circonstances ou ces efforts sont les plus faciles, j’etais conscient d’une legere tension dans la piece. Y reflechissant tandis que je montais l’escalier avec les lourdes valises de Lawrence, j’ai realise que nos antipathies sont aussi profondement ancrees en nous que nos passions les plus tendres et je me suis souvenu qu’un jour, vingt-cinq ans plus tot, alors que j’avais frappe Lawrence sur le crane avec une pierre, il s’etait releve et etait alle tout droit se plaindre a notre pere.