Auteur : Jacques Bonnet
Date de saisie : 11/09/2008
Genre : Litterature, essais
Editeur : Denoel, Paris, France
Collection : Mediations
Prix : 12.00 / 78.71 F
ISBN : 978-2-207-26054-8
GENCOD : 9782207260548
Sorti le : 11/09/2008
- Les presentations des editeurs : 18/09/2008
Avez-vous peur de mourir dans votre sommeil, enseveli sous l’ecroulement de votre bibliotheque ? L’accumulation de livres ne met-elle pas en danger l’existence meme de votre famille ? Classez-vous les volumes par theme, langue, auteur, date de parution, format ou selon un autre critere de vous seul connu ? Peut-on faire voisiner sur une etagere deux auteurs irremediablement brouilles dans la vie ? Autant de graves questions se posant a cette espece en voie de disparition : les bibliomanes, qui, outre la passion de posseder les livres, ont celle de les lire.
Les bibliotheques sont des etres vivants a l’image de notre complexite interieure. Elles finissent par composer un labyrinthe dont pour notre plus grand, et dangereux, plaisir nous pouvons tres bien ne plus sortir.
Dans ce petit traite sur l’art de vivre avec trop de livres apparaissent, parmi nombre d’autres, Pessoa tentant de devenir bibliothecaire, Matisse postulant au poste de controleur du droit des pauvres ou encore le capitaine Achab et le mystere de sa jambe abandonnee a Moby Dick. En fait, ces milliers de pages qui occupent nos etageres sont peuplees de fantomes bien vivants qui, une fois rencontres, ne nous quittent plus.
Jacques Bonnet est editeur et traducteur. Il a publie plusieurs ouvrages parmi lesquels Lorenzo Lotto (Adam Biro, 1997) et A l’enseigne de l’amitie (Liana Levi, 2003).
- La revue de presse Bruno Frappat – La Croix du 21 janvier 2009
Jacques Bonnet, grand liseur devant l’eternel, possesseur de plusieurs dizaines de milliers de livres, consacre a la passion des bibliomanes (qui se distingue de celle des bibliophiles, plus savants) un tres joli petit livre (evidemment…) riche en observations, anecdotes, citations et… listes de livres. Une seule anecdote, bien connue des passionnes : il se dit (mais a-t-on vraiment verifie ?) que, le 30 mars 1888, un compositeur, Charles- Valentin Alkan, est mort ecrase par sa bibliotheque. Voila, commente Bonnet, le saint martyr des fous de bibliotheques.
- La revue de presse Jerome Garcin – Le Nouvel Observateur du 22 octobre 2008
A la fois precis de rangement (ou classer les livres traduits du frison ?), traite de jardinage, exercice de gratitude (a l’egard des maitres-lecteurs), enquete policiere (mais qui est Jean-Marie Prades ?), roman d’aventures et autobiographie, ce recit borgesien est une promesse de bonheur. La bibliotheque est ce qui se rapproche le plus du paradis terrestre. On opine du Bonnet.
- La revue de presse Bernard Morlino – Le Figaro du 18 septembre 2008
Un erudit dit comment il a classe ses milliers d’ouvrages. Dans la lignee de Georges Perec qui, dans Penser/ Classer, nous devoila l’art et la maniere d’organiser sa bibliotheque…
En definitive, Jacques Bonnet opte pour le panachage de plusieurs ordres avec une grande liberte dans les regles que l’on s’est fixees. Jacques Bonnet a gagne son pari : son breviaire trouve sa place entre Ce vice impuni, la lecture… de Valery Larbaud et Les Mots de Jean-Paul Sartre. Il y a trop d’amour et d’humour dans ces pages pour les laisser en souffrance.
- Les courts extraits de livres : 23/09/2008
Le 1er septembre 1932 parut dans le journal portugais O Seculo l’annonce d’un poste de conservateur-bibliothecaire a pourvoir au musee Condes de Castro Gui-maraes a Cascais, une petite ville cotiere situee a 90 km de Lisbonne. Le 16 septembre, Fernando Pessoa envoya une lettre de candidature a la municipalite. Le document de six pages est reproduit dans l’ouvrage de Maria Jose de Lancastre, Fernando Pessoa, uma fotobiografia, coedite en 1981 par l’Imprensa Nacional-Casa da Moeda et le Centro de Estudios Pessoanos, que j’ai achete pour 500 escudos dans une librairie de Coimbra en novembre 1983. Il n’y en avait qu’un seul exemplaire. Dans les cafes de la ville, les tables comportaient encore sous leur plateau une tablette permettant de poser son chapeau, et je me souviens d’une femme marchant dans la rue, une machine a coudre en equilibre sur la tete. Le texte de la lettre est reproduit en trop petits caracteres pour que quelqu’un ne lisant pas couramment le portugais puisse le dechiffrer. Pessoa, fatigue de traduire le courrier commercial de societes d’import-export de Lisbonne pour un salaire lui permettant a peine de survivre et de s’enivrer quotidiennement, quoique raisonnablement, avait envie de changer de vie et pourquoi pas de quitter son appartement du 16 de la rue Coelho da Rocha pour une petite ville de la region de Lisbonne. Dans la Fotobiografia, quelques pages avant la lettre, une photo montre Pessoa en train de vider un verre de vin rouge dans la boutique d’Abel Ferreira da Fonseca. Derriere lui des tonnelets de Clairette, Abafado, Moscatel et autre Ginginha. Il s’agit de la photo que Pessoa adressa en septembre 1929 a Ophelia Queiroz, la seule relation sentimentale qu’on lui connaisse, avec pour dedicace Fernando Pessoa, em flagrante delitro, c’est-a-dire en flagrant delitre. L’envoi de cette photo renouait des liens interrompus depuis neuf ans, et qui cesseront, cette fois definitivement, six mois plus tard. En tout cas sous leur forme materielle. Ophelia ne se maria jamais et raconta que, peu de temps avant sa mort, Pessoa, rencontrant son neveu Carlos, lui avait demande : Comment va Ophelia ? et, les yeux pleins de larmes, lui serrant les mains, avait ajoute : La belle ame ! La belle ame !