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Deux testaments

Auteur : Serge Filippini

Date de saisie : 21/08/2008

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Phebus, Paris, France

Collection : Litterature

Prix : 20.00 / 131.19 F

ISBN : 978-2-7529-0316-7

GENCOD : 9782752903167

Sorti le : 21/08/2008

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  • Les presentations des editeurs : 30/09/2008

A l’heure ou debute l’ascension d’Hitler, Sacha Rozner, un petit Juif parisien, jette au fourneau son livre de prieres, sans savoir que meme pour celui qui se veut incroyant, la vie et l’histoire s’ecrivent sur cette page blanche, fragile, qui separe l’Ancien et le Nouveau Testament.
Adolescent, il participe a la Resistance dans les maquis de Montauban, il y rencontre la mort. 1 injustice, le courage aussi. Adulte, il epouse une survivante de la Shoah et donne naissance a deux filles, qui seront eduquees laiquement.
Mais en depit de ses efforts pour atteindre la paix de l’ame, le sentiment mysterieux et persistant du religieux ne cessera de le poursuivre, dans un siecle pourtant attache a tuer la religion.

Philosophe de formation, Serpe Filippini est ne en 1950 dans une famille d’origine italienne et espagnole. Il est Fauteur d’une dizaine d’oeuvres de fiction dont L’Homme incendie (Phebus, 1990) et Haut Mal (Phebus, 1993) qui connurent un vif succes.

  • La revue de presse Jean-Claude Lebrun – L’Humanite du 20 novembre 2008

Le onzieme roman de Serge Filippini se presente comme une oeuvre pleine et inspiree. Plusieurs destinees s’y donnent a lire, qui furent bouleversees par les convulsions de l’histoire au milieu du XXe siecle…
Si le roman de Serge Filippini brasse une epaisse matiere historique, il fait egalement venir au jour une multitude de perturbations individuelles, de derangements intimes en echo aux tremblements du dehors. Car d’apres combats se deroulent dans le mutisme des consciences et des ames. Le recit atteint la grandeur d’une tragedie antique, quand enfin l’on decouvre combien ses personnages sortent de la norme, portes par ces deraisons visibles ou soigneusement cachees. Comme si tous, croyants et incroyants, juifs et non-juifs, en ce temps de Shoah, se trouvaient condamnes a revivre les violences et les delires de l’Ancien Testament…
Le narrateur, homme d’affaires aise, marie a une survivante de la Shoah, pere de deux filles, est desormais entre dans le crepuscule de sa vie. Dans son bureau, au milieu de ses livres, il continue son empoignade avec sa conscience, sinon sa foi. Jusqu’a ce qu’une face inattendue du passe se decouvre tardivement a lui : de ce tumulte quelque chose etait ne. Sacha pouvait ecrire le recit qu’il portait en lui, donner enfin forme a ce passe terrible.

  • La revue de presse Astrid de Vergnette – Le Figaro du 12 novembre 2008

Ce roman initiatique retrace la vie d’un Juif qui traverse le XXe siecle en refusant de se soumettre a la Torah…
Il y a peut-etre une morale a ce roman de Serge Filippini ou l’on voit, a travers les mesaventures de Sacha, qu’il ne suffit pas de se fier a sa conscience pour agir justement : les gens normaux, qui se croient assez raisonnables pour se conduire sans guide et a leur guise, sont peut-etre moins sages que les fous qui placent la loi au-dessus de leur volonte. Ce n’est que lorsqu’il comprend cela que Sacha trouve la paix. Il a alors plus de soixante-dix ans. Dieu est coriace.

  • Les courts extraits de livres : 30/09/2008

En verite, je ne me sentis peut-etre jamais a ce point Sacha Rozner que ce jour-la, quand je roulai jusqu’au village indique sur le carton de Simon Vidal. L’adresse correspondait a une construction blanche, sans etage, abritee sous des pins parasols. J’observai la maison de la route. Puis j’allai garer la traction dans un chemin creux, avant de revenir a pied sur mes pas. On n’entendait d’autre bruit que le roucoulement des tourterelles sur le toit. Aucun chien ne surveillait les lieux. Les volets de bois n’etaient pas fermes. Je regardai a l’interieur par les fenetres : personne. La porte coulissante du garage glissa dans son rail a la premiere pression de ma main sur la poignee. Je l’entrebaillai. Je me faufilai a l’interieur. Je refermai la porte. Je vis briller dans la penombre une collection d’armes habillant le mur. Il y avait des carabines, des fusils d’assaut, des Luger voles aux Allemands, des 9 mm Beretta, un.38 Smith & Wesson a crosse blanche, un fusil militaire anglais Lee-Enfield, et meme un coffret de deux pistolets de duel. Du garage, par une porte en contreplaque qui raclait le sol en beton, on accedait au logement de Guerin – une salle a manger, un salon eclaire par une baie vitree, une chambre, une cuisine, un cabinet de toilette. Je trouvai dans la chambre la photo de feu Mme Guerin – ce meme portrait qu’il gardait aupres de lui quand il se faisait raser par Kopel pendant la guerre. Il n’y avait nulle part le moindre signe d’une presence feminine vivante. Guerin vivait seul. Il etait sorti. Il ne tarderait pas a rentrer. Je consultai ma montre. Je patientai, assis sur une chaise dans la cuisine ou flottait un parfum de cafe. La maison demeurait silencieuse. La campagne alentour etait livree aux seuls cris des oiseaux. Oui, j’etais bien moi-meme. J’habitais pleinement mon corps, mon etre, mon histoire et mes intentions.