
Auteur : Nicole Avril
Date de saisie : 27/02/2007
Genre : Essais litteraires
Editeur : Plon, Paris, France
Collection : Litterature francaise
Prix : 22.00 / 144.31 F
ISBN : 978-2-259-20303-6
GENCOD : 9782259203036
Sorti le : 04/01/2007
- Les courtes lectures : Lu par Lise Maussion – 16/03/2007
Telecharger le MP3
Lise Maussion – 05/03/2007
- Les presentations des editeurs : 16/03/2007
La passion amoureuse surgit avec son hemorragie de sentiments dans la vie de chacun d’entre nous. C’est une delicieuse catastrophe, une volupte de l’enfer, une mort trop douce. On l’espere. On la redoute. Elle fascine. Aucune emotion n’a suscite a la fois une telle seduction et une telle aversion, car le domaine de la passion est celui des oxymores. On y souffre avec delectation. On aime au point de hair. Loin d’en vivre, on voudrait en mourir.
Elle a inspire nos mythes et nos createurs : Tristan et Iseult et l’amour courtois, Anna Karenine, Platon, Stendhal, Edith Piaf, Belle du Seigneur, Heloise et Abelard, La Duchesse de Langeais, Carmen, Werther, Wagner, Proust, Cocteau, Denis de Rougemont, Roland Barthes, L’Ange bleu, L’Empire des sens, Les Hauts de Hurlevent, Histoire d’O, La Femme d’a cote…
Cette passion amoureuse, Nicole Avril la fait a son tour scintiller de toutes ses redoutables facettes. De A jusqu’a Y. Entre l’amour et la passion, dit-elle, il n’y a pas seulement une difference d’intensite mais de nature. La passion serait a l’amour, ce que le cannibalisme est a la gourmandise.
L’oeuvre de Nicole Avril compte de nombreux romans. Entre autres, Les Gens de Misar, Monsieur de Lyon, La Disgrace, Jeanne. Elle a signe un recit, Dans les jardins de mon pere, et une biographie de Sissi, L’Imperatrice. Elle a publie chez Pion Le Roman du visage, Moi, Dora Maar, Le Regard de la grenouille et Derniere Mise en scene.
- Les courts extraits de livres : 16/03/2007
Baiser
Le verbe baiser, derive de basium, avait en latin une valeur erotique. On pouvait baiser soit la bouche, soit la petite bouche.
Le mot est entre en France pour designer le baiser de Judas. Des le XIIe siecle, il prend sa signification amoureuse qui inclut tres vite un double sens, le baiser du haut et le baiser du bas. Le plus intime n’est pas toujours celui que l’on pense. Les prostitues des deux sexes ne vendent que celui du bas, preferant offrir gracieusement et amoureusement celui du haut.
Quand, a Lyon, quelques poetes reunis autour de Maurice Sceve prirent le beau nom de Louise Labe pour oser une ecriture charnue et sensuelle qui rompait avec les affeteries de cour, la langue du XVIe siecle donnait deja au verbe baiser un second sens que les auteurs d’oeuvres burlesques se plaisaient a utiliser. Il n’est pas impossible que les poetes lyonnais aient sous-entendu les ambiguites du mot dans le celebre sonnet :
Baise m’encor, rebayse moy et baise :
Donne-m’en un de tes plus savoureus,
Donne-m’en un de tes plus amoureus :
Je t’en rendray quatre plus chaus que braise.
Longtemps le baiser fut la partie emergee des ebats amoureux, la seule que la censure hollywoodienne permettait de montrer a l’ecran. Il devint meme le symbole du happy end dans tous les melos americains ou europeens. Cependant, le baiser n’etait pas qu’un trompe-censure. Il vivait dans la realite ses beaux jours.