Auteur : Jacques Arnould
Date de saisie : 00/00/0000
Genre : Documents Essais d’actualite
Editeur : Albin Michel, Paris, France
Collection : Essais cles
Prix : 20.00 / 131.19 F
ISBN : 978-2-226-17591-5
GENCOD : 9782226175915
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- Le journal sonore des livres : Lu par Julien Dailliere- 29/01/2007
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Julien Dailliere – 29/01/2007
- Les presentations des editeurs : 28/12/2006
Peut-on concilier foi religieuse et raison scientifique ? La Bible est-elle un manuel d’histoire naturelle ? Darwin est-il en croisade contre Dieu ? Autant d’anciennes questions et de debats houleux qui reviennent aujourd’hui au premier plan de l’actualite. Aux Etats-Unis particulierement, ou les Etats, un siecle et demi apres la publication de L’Origine des especes, sont amenes a legiferer sur l’enseignement de la theorie darwinienne ou de ses opposantes ; mais les pays europeens sont desormais eux aussi confrontes aux memes revendications de la part des lobbies creationnistes. Dans un monde ou la science a perdu sa capacite a emerveiller et suscite parfois la mefiance, tous les discours semblent se valoir. Il faut le genie pedagogique de Jacques Arnould, dominicain, theologien et historien des sciences, pour nous aider a demeler les arguments et les enjeux, les positions theologiques et politiques. Il nous aide ainsi a situer la theorie dite de l’Intelligent Design, sous-marin creationniste pour les uns, compromission scientiste pour les autres, et, surtout, il prend clairement position : non pas Dieu ou Darwin, mais Dieu et Darwin. A travers cette relecture limpide de l’eternel debat entre foi et raison, il nous ouvre a une intelligence nouvelle de notre modernite.
- La revue de presse – Le Figaro du 22 fevrier 2007
Car il y a, au fil des pages de l’ouvrage de Jacques Arnould, une ironie remarquable : les theories creationnistes evoluent. Elles se transforment. De dogmatiques, elles se definissent comme scientifiques. Elles s’adaptent a leur milieu d’enonciation, et surtout aux breches juridiques parfois ouvertes par les tribunaux americains ou australiens. Ces creationnistes sont-ils une espece vouee a l’extinction ? Les proces recents des theories de l’Intelligent Design demontrent une vitalite certaine.
- La revue de presse Samuel Blumenfeld – Le Monde du 9 janvier 2007
L’auteur fait le point sur la polemique actuelle, et sa longue histoire, en examinant longuement les positions du Vatican vis-a-vis de la theorie de l’evolution, et son accueil de tout temps controverse aux Etats-Unis. Controverse qui culmina, en 1925, par le fameux “proces du singe” au cours duquel un enseignant de Dayton (Tennessee), poursuivi par les creationnistes, fut condamne pour avoir enseigne la theorie de l’evolution…
L’auteur stigmatise a la fois le caractere dogmatique et integriste du creationnisme, qui se refuse tout autant a une critique litteraire de la Bible qu’a une critique scientifique des donnees geologiques ou paleontologiques. Mais il critique aussi une certaine forme de scientisme. Sur ce terrain, il ne devrait y avoir pour lui ni vainqueur ni vaincu, mais seulement, a la maniere des universites medievales, une dispute entre acteurs, dont l’objet serait le sens de la vie et de l’existence humaine.
- Les courts extraits de livres : 28/12/2006
Petite typologie des creationnismes
Premieres difficultes de classification
Si Dieu, au commencement du monde, a cree les especes vivantes suffisamment differentes les unes des autres pour etre bien classees dans les vitrines et les tiroirs des museums d’histoire naturelle, le Createur ne semble pas s’etre soucie de ses fideles creationnistes, ceux qui ont peuple dans le passe et qui peuplent encore notre Terre. Leur luxuriance n’a rien a envier a celle de la nature qui faisait l’admiration de Darwin, au terme de son Origine des especes. Certes, quelques traits principaux finissent par apparaitre aux yeux de l’observateur attentif : des credo et des chartes, des mises en garde et des excommunications permettent de poser de fragiles frontieres et lignes de demarcation. Mais les transfuges ont vite fait de surgir, les disputes de s’engager sur quelque point de detail, qui mettent en peril toute tentative de classification un peu trop rigide…
Une premiere ligne de partage apparait selon qu’est posee ou non l’existence d’une influence surnaturelle sur l’Univers, la Terre, la vie, l’humanite et (eventuellement) sur leur histoire ; on parle alors de positions theistes et non theistes. L’idee est interessante, mais sujette a caution : elle fait echo aux debats, deja anciens, autour des notions d’atheisme, de theisme et de deisme. Apres Bayle, c’est Voltaire qui, dans son Dictionnaire philosophique, a propose de definir le theisme comme un systeme philosophique posant l’existence d’un Dieu personnel qui soit la cause du monde. Autrement dit, au Dieu du theiste il conviendrait de reconnaitre non seulement la transcendance, mais aussi une forme d’immanence ; et au terme de theisme, celui de deisme pourrait sembler preferable puisqu’il exclut l’immanence et pose la seule existence de Dieu. Le choix aurait alors l’avantage de distinguer aussi, toujours selon la tradition philosophique, la reconnaissance (ou le refus) d’une revelation : le theiste est pret a l’admettre, le deiste la nie, precise deja Diderot dans son Essai sur le merite et la vertu.