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Dorian El

Auteur : Fabrice Allegoet

Date de saisie : 15/03/2008

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Carrefour du Net, Domptin, France

Prix : 19.00 €

ISBN : 9782354510053

GENCOD : 9782354510053

Sorti le : 15/03/2008

  • Les presentations des editeurs : 15/03/2008

Dorian El nous bluffe… il mene une vie comme beaucoup dejeunes gens de son age… Sorties, alcool, cigarettes, drogue…
Puis un etre cher disparait ! La solitude, les regrets, le mal etre, les questions, la recherche de soi, pourquoi ?
Une descente aux abysses comme irreelle mais magistrale se produit.
Des sentiments naissent, or aussi vite, ils meurent, brutalement, definitivement…
Sa vie devient un enfer. Il faut qu’elle cesse…
Une renaissance se produit, encore un secret de famille, lourd, tres lourd a porter, ce n’est que plus tard qu’il se rendra compte de son importance.
Il nous livre ses pensees, son itineraire d’enfant perdu au travers d’un kaleidoscope d’images, de ses attitudes provocatrices, de son langage souvent grossier qui nous revele a quel point il est prisonnier de ses actes entre ce qui doit se dire ou pas, selon le regard des autres.
Ses deceptions sont a la hauteur de ses attentes. Partage entre l’espoir et le desespoir, il se cherche, s’egare dans la vie, d’experience en experiences, jusqu’ou ira-t-il ?

Cet ouvrage ne laisse pas indifferent, il est emprunt de poesie, de pensees profondes, mais reste resolument pour adultes concernant certaines scenes.
Domine par son passe, l’auteur a laisse transpirer son vecu de pupille de la Nation dans un recit au gout etrange de temoignage. Rien n’a ete laisse au hasard. Les mots ont ete tortures de sorte a perdre le lecteur en chemin, laissant ainsi planer le doute des sens et des contresens et ajouter ainsi a l’histoire, l’ironie qui ne manque pas. Fabrice Allegoet a debute sa vie professionnelle comme cuisinier, puis il devint policier, secretaire, attache de direction, juriste… bref, il n’a cesse de se renouveler tout en gardant une passion commune a toutes ces vies : ecrire. Raconter des histoires empreintes de realisme et de souvenirs, tantot empruntees a la memoire des autres, tantot a la sienne. Amoureux de poesie et des livres qui parle de la vie, Fabrice Allegoet nous livre son regard sur la durete de l’existence, en abordant sans retenue, l’obsession de survivre a soi-meme.

  • Les courts extraits de livres : 09/06/2009

ILLUSIONS PERDUES

Dorian, notre regard n’a plus que le vide a combler pour voir. Notre sourire, legere grimace que les autres devinent. La peur, c’est une crainte que l’on a en soi, que personne ne voit, et moi j’ai tout, de tout cela. Avec ton amour j’ai decouvert passion et tendresse, puis a la mort le froid dans chacun de mes gestes. A la poudre un autre univers, le chemin que je prends ne me mene a rien, pourtant j’ai besoin de continuer cette route, partir et ne plus revenir. Tout abandonner pour effacer et recommencer avec toi. Le monde est devenu peril a chacun de mes pas ; cette societe ne veut plus de moi. Betises ou compte-rendu, l’ecart qui nous separe me rend indigne de toi. Je serai un fidele et toi mon pacha. L’histoire nous le dira, mais dans l’immediat, mes pas ne me menent nulle part. Partir et ne plus souffrir, une fine larme de regret, les yeux encore clements des erreurs passees. Tout quitter, tu ne me laisses plus le choix. Ne mejuge pas, le courage ne vient pas, attendre et se surprendre, que vieux l’on deviendra, sans qu’aucune chose ne change ni pour toi, ni pour moi. Les raisons sont parfois plus fortes que tes larmes, et meme si tes cris assourdissants me dechirent, sache que seul le bruit du canon sera ma delivrance. La voie que j’ai choisie est sans issue ; sache le, sache le bien. Partir. Personne ne sait mieux que moi : la vie est faite pour mourir, pourquoi pas comme cela ? Je sais, j’ai mal agi, mais je ne suis qu’un matelot. Libre, reste le pacha, impuni, je sais tout, de tout cela. Un monde nouveau s’ouvre devant moi, un appel de l’au-dela je crois. Je sais maintenant que la poudre ne delivre pas l’extase comme unique pouvoir, mais aussi celui de vivre loin de tes bras. Un jeu dont personne ne voit le piege, un jeu qui t’achevera, si comme moi tu ne t’arretes pas. Partir, je sais maintenant ce que cela veut dire. Mon temps finit avec ca. Ces quelques mots seront ma delivrance, comme si la souffrance enfin decidait de s’eloigner et de ne plus revenir. Mon amour, avons-nous eu le choix ?

Ce coup de telephone avait comme stoppe ce monde bruyant autour de nous. J’avais referme la porte avant de deguerpir pour te rejoindre. Une derniere fois. En tournant la cle, j’avais clos une annee de douleur. Derriere moi, l’ombre qui me poursuivait s’etait effacee, ne laissant plus de trace. Je marchais comme flottant dans les airs, drape de blanc, le visage meurtri de ces traits qui en disent longs sur nous. Pourtant, je n’avais jamais ressenti une telle serenite, comme berce par la quietude et la paix. Je respirais enfin cette saveur sucree du bonheur apres l’acidite de nos epreuves. Ce miel coulait au fond de ma gorge comme une eau de jouvence inepuisable et delicieuse. Je n’entendais plus un bruit et mes yeux rougis voyaient a nouveau. Le soleil me faisait face ce jour-la. La mort rode depuis toujours, mais c’est la lumiere qui est venue te chercher. Je progressais sur cette route, tandis que mon corps devenait plus leger encore. L’inconnu se profilait devant moi sans que cela ne me fasse plus craindre.

C’etait fini. Tu etais delivree. Liberee de tes chaines. Ma main sur ton visage, et mes baisers qui se faisaient plus tendres. J’etais la, au-dessus de ta couche, pour te dire o combien je t’aime. Mon coeur t’appartient comme scelle dans ta chair. Une promesse de nous aimer plus fort. Notre serment. Combien de larmes ai-je versees et au prix de quelle souffrance ? Ne t’ai-je jamais dit tout ce que mon coeur a saigne ? Suis-je encore cet homme dont les croyances s’effondrent comme des chateaux de cartes ? Mes limites ont recule sous le poids des ans, des cris et des doutes. Ma colere s’est enfuie pendant que tu t’envolais. Ma rancoeur s’est evanouie, malgre la force du temps qui passe. J’ai tant prie ces heures pour que tu restes pres de moi. Ces jours ou je te savais heureuse, je les ai tant glorifies. Des rayons de soleil avant la tempete. Avant les pleurs et les bourrasques. Avant ces journees passees a t’attendre. Esperer que tu me reviennes. Ces annees gachees par un mal qui nous a ronges jusqu’a la moelle. Je te jure, ma cherie, de jeter cette poudre qui nous a eloignes. Cette pourriture qui nous a separes. Je me battrai pour defendre, au nom de ta memoire, ces annees que tu ne vivras pas, a tes parents, je rappellerai la belle femme, la fille que tu etais, et peut-etre un jour, de leur pardon je pourrais etre digne.