Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Ecrivains multilingues et ecritures metisses : l’hospitalite des langues

Auteur : Axel Gasquet | Modesta Suarez

Date de saisie : 04/04/2007

Genre : Litterature Etudes et theories

Editeur : Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, France

Collection : Litteratures

Prix : 30.00 / 196.79 F

ISBN : 978-2-84516-338-6

GENCOD : 9782845163386

Sorti le : 04/04/2007

Acheter Ecrivains multilingues et ecritures metisses : l’hospitalite des langues chez ces libraires independants en ligne :
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)

  • Les presentations des editeurs : 11/04/2007

ECRIVAINS MULTILINGUES ET ECRITURES METISSES.
L’HOSPITALITE DES LANGUES

Cet ouvrage vise a faire le point sur le probleme du multilinguisme et du metissage dans la litterature moderne et contemporaine, en particulier sur les ecrivains d’expression litteraire autre que dans leur langue maternelle. La motivation decoule du constat que la plupart de ces ecrivains expriment aussi bien leur sentiment d’inconfort dans leur langue d’origine que devant leur classement comme ecrivains appartenant a leur langue d’adoption. Ils sont pour la plupart des ecrivains consideres comme inclassables par la critique specialisee, demeurant en dehors tant des corpus litteraires de leur pays d’origine que de ceux de leur pays d’adoption. Il s’agit donc d’ecrivains qui se concoivent eux-memes comme etant entre deux cultures, comme des passeurs qui ne doivent pas choisir pour autant entre ces deux univers linguistiques, mais qui, au contraire, batissent leur territoire dans ce terrain vague de l’entre-deux situe entre plusieurs langues et plusieurs cultures.
Entre ces deux langues – la langue maternelle et la langue d’expression litteraire – s’instaure un rapport conflictuel, fait de tensions multiples, et traverse par des moments d’attraction et de repulsion, delimitant ainsi deux poles : l’inconfort de la langue d’origine et l’hospitalite de la langue d’adoption. Ce systeme, a deux ou plusieurs langues, constitue chez l’ecrivain multilingue une sorte d’identite litteraire desaxee, qui ne rattache pas en general les problemes propres a l’usage et a la pratique d’une langue, a la definition de sa propre identite litteraire nationale.
Quelques questions constituent le fil rouge de cette reflexion : y a-t-il une specificite litteraire propre a l’ecrivain bilingue ou plurilingue ? Peut-on considerer l’ecrivain plurilingue comme le germe d’une citoyennete exilee et cosmopolite ? L’ecrivain bilingue ou plurilingue est-il un phenomene propre aux cultures peripheriques ? Inversement : l’hospitalite de la langue d’accueil est-elle un phenomene propre aux cultures du centre ? L’ecrivain bilingue est-il le paria par excellence des differentes histoires litteraires nationales ? Doit-on alors reformer le carcan des histoires litteraires nationales ?

Axel Gasquet

  • Les courts extraits de livres : 11/04/2007

Au-dela des differences qui apparaissent immanquablement lorsqu’on compare des situations historiques complexes, on aura remarque une convergence. Chaque configuration se caracterise par la coexistence d’un public unilingue (francophone en Belgique, hispanophone en Espagne, anglophone au Canada) et d’un public bilingue (flamand dans la Belgique d’hier, catalan, acadien, franco-ontarien, franco-manitobain ou franco-albertain dans l’Espagne et le Canada d’aujourd’hui), double public qui permet un changement de langue intracommunautaire, creant la possibilite du bilinguisme d’ecriture que j’ai appele endogene. Le rapport de ces ecrivains avec ce deuxieme public releve d’une logique inclusive (ET-ET), beaucoup plus que de la logique exclusive (OU-OU, l’un ou l’autre) typique de la demarche des bilingues exogenes, qui s’adressent (ou pretendent s’adresser) alternativement a deux publics unilingues que tout separe et qui d’ailleurs s’ignorent souvent.
Il est vrai que la possibilite de jouer sur les deux tableaux, que je viens d’evoquer au sujet des bilingues endogenes, semble prevaloir dans des litteratures qui font rarement la une, dont la position dans la Republique mondiale des Lettres (Pascale Casanova) peut a peine etre qualifiee de concurrentielle, et encore moins d’hegemonique. Est-ce a dire que l’ecrivain bilingue constituerait un phenomene propre aux cultures peripheriques ? Pour y repondre, il faut revenir une derniere fois sur la distinction que j’ai mise au coeur de la reflexion qui precede, parce qu’elle me parait fondamentale. En tant que phenomene individuel, l’ecrivain bilingue peut bien sur apparaitre n’importe ou : a la limite, il suffit qu’une personne socialisee dans deux langues decide, pour quelque raison que ce soit, de laisser son oeuvre porter la marque de cette double identite linguistique. Cela est vrai a plus forte raison a une epoque comme la notre, ou la migration et l’extraterritorialite (Steiner) sont le lot d’un nombre croissant de gens. Mais il s’agira toujours d’un phenomene individuel : le bilinguisme de ces ecrivains ne saurait etre dit structurel ou systemique, au sens ou il affecterait le fonctionnement interne d’une des litteratures a l’actif desquelles on serait tente d’inscrire leur oeuvre.