Auteur : Yasmin Hoffmann
Date de saisie : 22/03/2006
Genre : Litterature Etudes et theories
Editeur : J. Chambon, Paris, France
Prix : 17.00 / 111.51 F
ISBN : 978-2-87711-291-8
GENCOD : 9782877112918
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
Le 7 octobre 2004, a douze heures trente, dans le 14e arrondissement de Vienne en Autriche, Elfriede Jelinek apprend qu’elle vient de recevoir le prix litteraire le plus prestigieux du monde. En decernant le Nobel a cette romanciere, femme de theatre et essayiste, l’Academie suedoise a fait un choix esthetique courageux, elle a aussi recompense un engagement politique sans equivoque, une femme trouble-fete du consensus, une intellectuelle qui ne desarme pas, dans un pays ou l’extreme droite est un partenaire politiquement correct. Elle a recompense enfin un travail qui n’a jamais devie de sa route et jamais ne s’est laisse intimider par les attaques et campagnes de haine.
Jusqu’ici Elfriede Jelinek n’avait jamais envisage de raconter des aspects de sa vie autrement qu’a travers des figures romanesques ou theatrales. Cependant a force d’echanger des lettres, de multiplier rencontres et entretiens echelonnes a travers le temps, Yasmin Hoffman a decide de publier le dialogue qui s’etait instaure depuis tant d’annees, un dialogue complete et resserre autour de son parcours litteraire, avec pour fil conducteur la composition ou recomposition de son roman familial. Le but etant d’explorer ce curieux processus qui transforme un silence, une parole, une caresse, un sentiment de honte ou de culpabilite en une histoire qui interesse le monde. Il s’agissait d’ecouter comment elle s’inscrivait dans une constellation familiale, une lignee culturelle et sociale de connaitre la composition du tissu narratif ou le monde devient personnage. Ce n’est pas ce que vit un auteur qui le rend interessant, mais comment il raconte – se la raconte -, cette vie qu’il a vecue ou non. Kafka Pere avait un jour traite son fils de vermine et c’est Gregor Samsa qui se reveille un beau matin metamorphose en cafard ; Madame Jelinek mere, chef d’orchestre de sa fille, avait programmee une artiste-virtuose triomphant sur les scenes musicales du monde, et c’est Erika Kohut, papillon lourdement charge, […] qui est entrainee dans des tramways par le poids d’instruments de musique ballottant dans son dos, sur son ventre, sans compter la serviette bourree de partitions musicales (La Pianiste).
Quand, en 1987, Yasmin Hoffmann, accepte de traduire La Pianiste avec Maryvonne Litaize, l’entreprise semblait risquee, le texte a la limite du traduisible. Cinq autre romans suivront qui tous repousseront plus loin cette frontiere. Entre temps une these d’etat soutenue par Y. Hoffmann sur Jelinek scellera entre elles une etroite collaboration et une amicale complicite. Cette recherche au plus secret de l’ecriture la fera assister a l’elaboration de ce monde que cree toute grande oeuvre. C’est ici que ce situe ce desir de biographie : a quelle realite eparse, l’unite de ce monde renvoie-t-il ?
Le projet de cette biographie d’Elfriede Jelinek a germe bien avant que celle-ci recoive en 2004 le prix Nobel de litterature. Quand Yasmin Hoffmann commence, en 1987, a traduire La Pianiste avec Maryvonne Litaize, elle sait tout de suite qu’elle est en presence d’une oeuvre exceptionnelle. Au fil des traductions, la complicite intellectuelle de la traductrice avec l’ecrivain se double bientot d’une amitie entre les deux femmes. Elfriede Jelinek lui declarant un jour qu’elle n’ecrira jamais son autobiographie, Yasmin Hoffmann lui propose alors de l’ecrire a sa place. Le texte s’elabore au cours de multiples conversations enregistrees, de coups de telephones, d’innombrables e-mails mais aussi, durant de longues promenades dans Vienne. Jelinek se livre avec grace, evoquant sa famille ou son enfance, mais s’explique avant tout sur son travail d’ecrivain, sur sa facon de concevoir son oeuvre. Donc un document precieux pour ceux qui prennent au serieux l’ecrivain Jelinek, sans doute l’un des plus representatifs de sa generation.
Yasmin Hoffmann, nee a Duisburg en Rhenanie, est professeur de litterature allemande contemporaine a l’universite d’Orleans. Elle a traduit, avec Maryvonne Litaize, six romans de Jelinek ainsi que de nombreux textes. Elle a soutenu en France une these de doctorat en allemand sur l’ecriture de Jelinek.
Pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension et à élargir leurs connaissances sur ce sujet particulier, nous recommandons vivement d'utiliser les ressources et les matériaux disponibles sur cette page : http://www.bellatrixobservatory.org/cvaaI/15/. Ceux-ci ont été soigneusement sélectionnés et publiés dans le but de fournir des informations complètes, précises et à jour pour vous aider dans votre parcours d'apprentissage.