Enquete au vitriol

A La Roche-sur-Yon, en Vendee, quatre amis desabuses et au passe plus ou moins trouble ont pris l’habitude de se rencontrer dans un bar denomme le Gaz. Il y a la Marc, un romantique tenebreux surnomme Celine, Lucien, le scientifique du quatuor, dit Big-Bang, Mathieu, le va-nu-pieds instable qui passe son temps a chercher sa voie, et enfin le mysterieux Jean, philosophe esoterique, le dernier arrive dans la bande, a qui ses amis ont donne le surnom de Socrate.

A la suite d’une banale partie de tarot, la vie de ces quatre hommes va basculer. Socrate decouvre en effet que l’une des cartes porte une curieuse inscription. Alarme, il quitte le bar et rejoint son domicile, alors que ce dernier est en flammes. Son laboratoire, ou il pratiquait l’alchimie, est detruit, et les precieuses gravures d’Andrea Mantegna, peintre italien du XVe siecle, heritees de son pere, ont ete derobees.

Pour Socrate et ses amis, puis, un peu plus tard, pour le commissaire Beranger, c’est le point de depart d’une longue enquete mettant leur vie en peril. Quel rapport peut-il y avoir entre Jean Roussin, les gravures de Mantegna et Gilles de Rais, le fameux Barbe-Bleue ?

Les protagonistes de cette histoire sauront-ils aller au bout de leur quete personnelle et trouver leur Graal ? Ou seront-ils plonges comme l’ancien compagnon de Jeanne d’Arc dans ce que l’ame humaine peut avoir de plus noir ?
Gilbert Montassier vit a La Roche-sur-Yon, en Vendee. Il signe un premier roman haletant ou mysteres et revelations prennent solidement appui sur des faits et lieux historiques. De la maison Renaissance au chateau de Gilles de Rais, a Tiffauges, sans oublier le Gaz, l’un des bars les plus connus de La Roche-sur-Yon, l’auteur entraine le lecteur dans une aventure peu ordinaire tout en laissant une impression constante de verite.

Catherine apparut une seconde fois a la fenetre du troisieme etage de la batisse. Pourtant l’homme hesitait, il savait qu’il n’aurait pas une autre opportunite de sitot.
Les pulsations de son coeur s’acceleraient, la sueur inonda son front d’un seul coup.
Il respira profondement, essayant de maitriser sa peur tout en se lancant mentalement des encouragements : vas-y, tu peux le faire. Tu dois le faire.
L’homme sortit enfin de son abri d’un pas qu’il voulait sur. Il traversa la place en direction de la maison de la jeune femme sous l’indifference des passants.
La porte etait grande ouverte…
Il se retrouva bientot seul dans un vestibule sans que personne n’eut fait attention a lui. La fraicheur de la piece le detendit un peu.
Immobile, il guettait le moindre bruit provenant des etages superieurs. Au-dessus de lui, un aspirateur etait en marche, des glissements de meubles sur le sol venant ponctuer regulierement son ronronnement. Ce doit etre un nettoyage de printemps, pensa-t-il.
Cela le rassura definitivement.
Les consignes lui revinrent en memoire : chercher la cave ou un endroit en sous-sol, elles se trouvent la.
L’homme commenca ses recherches. Il parcourut trois vastes salles avant de decouvrir un escalier de pierres qui descendait vers l’inconnu.
Il l’emprunta sans hesitation.

Il deboucha dans une piece a l’atmosphere etrange. Sans vraiment savoir pourquoi, cette derniere le mettait mal a l’aise.
Le lieu ressemblait a toutes les caves anciennes, voutees, qu’il connaissait. Pourtant ce qu’elle renfermait le surprit. Il se trouvait dans une sorte de laboratoire : un echafaudage de verre, ressemblant plus ou moins a un appareil distillatoire, tronait sur une table et semblait avoir ete bricole avec les moyens du bord.
Sur les etageres etaient disposees pele-mele toutes sortes de fioles portant des signes cabalistiques, indechiffrables pour des profanes, inscriptions qui n’avaient absolument aucune signification pour lui.
Un curieux four parachevait ce decor. Il tronait sur un trepied de bonne taille a l’angle de la cave. L’homme se demanda a quoi pouvait bien servir cette enorme marmite.
Un doute s’immisca dans son esprit. Ou donc pouvait bien se trouver ce qu’il recherchait ? Ses yeux s’etaient habitues a la penombre de l’endroit. Au bout d’un moment, un objet qu’il n’avait pas vu de prime abord prit forme sous l’etroit soupirail.
Un coffre de grande dimension lui apparut. Ce ne pouvait qu’etre la.
Il fit quelques pas et l’ouvrit, restant un instant immobile tout en regardant son contenu. L’homme fut soulage, la description correspondait parfaitement.
Sa premiere mission etait accomplie. Il referma le coffre et deverrouilla le soupirail.