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Eternels etrangers a l’interieur ? : les groupes tsiganes en France

Auteur : Christophe Robert

Preface : Alice Ferney

Date de saisie : 15/11/2007

Genre : Sociologie, Societe

Editeur : Desclee De Brouwer, Paris, France

Prix : 29.00 / 190.23 F

ISBN : 978-2-220-05855-9

GENCOD : 9782220058559

Sorti le : 15/11/2007

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  • Les presentations des editeurs : 14/12/2007

Qui sont vraiment les Gens du voyage ? Peu satisfaisante, cette appellation renvoie a un ensemble de petits groupes de traditions, de religions et d’histoires souvent differentes qui s’auto-designent Roms, Gitans, Manouches ou Yeniches. Quatre cent mille en France, les Tsiganes, qu’ils soient sedentaires ou nomades, intriguent, suscitent de la fascination, provoquent le rejet.
Comment les definir ? Pourquoi ces populations se sont-elles distinguees de celles qui les entourent ? Comment s’approprient-elles les realites du monde auquel elles participent ? Quelles sont la nature et l’origine du rejet dont les populations tsiganes sont victimes ?
C’est tout l’objet de la recherche presentee ici par le sociologue Christophe Robert, pour mieux s’interroger sur l’affirmation de modes de vie et de positionnements en rupture avec le reste de la societe.

Sociologue, Christophe Robert est directeur des etudes a la Fondation Abbe Pierre, apres avoir ete chercheur dans un bureau d’etudes a Paris dans les domaines de l’habitat, de la politique de la ville, ainsi que sur les themes de l’exclusion, du developpement culturel et de la lutte contre les discriminations.

  • Les courts extraits de livres : 14/12/2007

Extrait de la preface d’Alice Ferney :

On n’a jamais fini, a travers les autres innombrables, de decouvrir l’Autre, de recevoir sa parole, et de l’aimer dans la distance qui nous separe de lui-meme, dans l’amitie ou l’amour. Tout ce qui, dans la vie et dans la pensee, nous rappelle que l’on ne saurait vivre en homme juste si l’on fait l’economie de ce chemin vers les autres, est precieux. Ainsi l’est ce travail, qui est plus qu’un livre, tout un morceau de vie, une essence d’attention, consacre aux groupes tziganes de France. Eternels etrangers de l’interieur est un titre a double sens, puisque l’interieur est autant celui du pays ou ils sont, que le dedans d’eux-memes qui, on l’apprend, s’eprouve comme etranger.
En quatre chapitres, l’auteur s’en va donc a la decouverte d’un groupe qui se croit autre au-dedans. Il espere comprendre la nature et l’origine du rejet dont les populations tsiganes sont victimes en France, et saisir les contours de l’evolution de leurs interactions avec les Gadges. Il est entre pour ce faire dans l’intimite d’un groupe tsigane dont la parole – de temps a autre, comme des percees vives au coeur du texte – nous est restituee.
Le premier chapitre se consacre a l’identite construite par-dessus une homogeneite : Roms, Gitans, Manouches et Yeniches que nous (nous les sedentaires) appelons ensemble Gens du voyage. Ils ont emprunte toutes sortes de chemins, ils se sentent plusieurs et sont percus comme Un. Qui a invente cette definition unitaire par l’errance ? Qui a donne autorite a ce mot de Gadge ? Bref, qui opere ce partage du monde entre Tsiganes et Gadges ? Christophe Robert entend repondre a ces questions, qui sont aussi des facons, en allant decouvrir ce qui fait sens chez les individus. Il existe, dit-il, une nation rom, une langue, le romani, ebauche d’unite nationale, signe d’une volonte. Mais la famille est la premiere unite, la communaute originelle et primordiale. C’est une famille elargie et non pas conjugale comme la notre, les pratiques y sont differentes, la solidarite elargie elle aussi. Ces pratiques, conscientes et resolues, definissent bien plus ce que les Tsiganes ressentent : ils s’affirment par la negation, ils ne vivent pas comme nous (ne font pas les memes erreurs), ils ne sont pas des Gadges.
Le deuxieme chapitre s’interesse a l’itinerance. Il souligne ce paradoxe d’une pratique epinglee par ceux qui ont fait le choix inverse, les sedentaires, et qui la concoivent a partir de son contraire : le sejour. Le monde gadge recoit le tsigane dans son propre systeme : un systeme de juridiction et d’autorisation de sejour. La notion d’aire d’accueil et la rarete de ces lieux deja stigmatises installent la perception des populations tsiganes dans les problemes qu’ils posent. Les Gadges essaient de les rassembler; qu’est-ce que ca leur fait, est-ce la bonne solution ? Ce ne sont pas les questions posees, elles devraient pourtant l’etre. Pour les Gadges, les Tsiganes sont ainsi devenus des autres parmi beaucoup d’autres, du folklore parmi d’autres folklores, des problemes parmi d’autres problemes. Pas un seul terme sans connotation negative dans cet enonce radical et ferme. Ainsi, prejuges, stereotypes et jalousie (il est remarquable que le gitan riche soit un phenomene insupportable) se developpent dans un temps de cruaute economique.