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Figures et figurations du pouvoir

Auteur : Pierre Vaydat

Date de saisie : 05/04/2008

Genre : Politique

Editeur : Universite Charles de Gaulle-Lille III, Villeneuve-d’Ascq, France

Prix : 18.50 / 121.35 F

ISBN : 9782844671028

GENCOD : 9782844671028

Sorti le : 04/04/2008

  • Les presentations des editeurs : 11/04/2008

Le pouvoir, quelle que soit son origine, sa legitimation, la forme qu’il revet et les objectifs qu’il s’assigne, est invariablement la possibilite reservee a une minorite d’imposer sa volonte a une majorite (J. Baechler). Le paradoxe bien connu du pouvoir est d’etre a la fois indispensable, puisqu’il assure la cohesion sociale, et pervers, parce qu’il modifie le caractere et le projet de ceux qui l’exercent et faconne par-la les representations de ceux qui le subissent ; et cela meme dans les societes democratiques et liberales dont les membres recusent resolument toute derive vers une oppression. D’un autre cote, la carence ou la faiblesse du pouvoir, la derision plus ou moins continuelle bafouant le principe d’autorite d’un regime, ne rendent pas les hommes plus libres psychiquement, mais les lassent au contraire des discordes civiles et font naitre en eux la nostalgie d’un Executif puissant, garant de l’ordre et redoute, affranchi par la legitimite plebiscitaire des scrupules relatifs aux droits fondamentaux. C’est ainsi que, comme le notait Malcolm Muggeridge dans son livre-bilan Les Annees 30, les totalitarismes recemment apparus pouvaient s’appuyer sur le consensus populaire.
La protestation et la revolte – qui ont de tous temps existe – intensifient leur expressivite en recourant elles aussi a la figuration symbolique, subvertissant le deploiement de majeste dont s’entourent les pouvoirs.

  • Les courts extraits de livres : 11/04/2008

L’HOMME A LA TUNIQUE VARIABLE

Jacques BOULOGNE
HALMA-IPEL, CNRS UMR 8164
Universite Charles-de-Gaulle – Lille 3

Notable de la communaute juive d’Alexandrie, Philon vit le pogrom de l’ete 38, sur lequel le prefet d’Alexandrie Flaccus ferme les yeux par demagogie. Apres avoir, sans resultat, participe a une delegation pour demander audience a Caligula, il profite de l’avenement de Claude en 41 pour ecrire son Contre Flaccus, adresse implicitement au Pouvoir romain, et il entreprend une meditation sur l’homme politique. Age alors d’environ 45 ans et parvenu deja presque au terme de sa vie – on date sa mort d’avant 45 -, il entend, entre autres motivations, donner une lecon de politique au successeur de Flaccus.
A cette fin, il choisit comme modele la figure biblique de Joseph, dont il rappelle l’histoire telle qu’elle est racontee dans la Genese. Mais il ne se contente pas d’en rappeler les episodes. S’inspirant peut-etre des stasima de la tragedie grecque, apres chacun d’eux, il arrete le recit pour en proposer une interpretation allegorique, qui n’est pas sans faire penser aux commentaires des faits par les choreutes dans les parties chantees des pieces tragiques.
Ce qu’on pourrait appeler le mythe de Joseph s’organise autour de quatre temps forts : il s’agit de la vente de ce dernier par ses demi-freres, de sa calomnie par la femme de Putiphar, de sa promotion par le Pharaon et des retrouvailles familiales. A travers ces mythologemes des freres ennemis, des avances feminines repoussees, du revirement inattendu de la fortune et de la reconnaissance notamment entre un pere et un fils, Philon brosse un portrait de l’homme politique ideal, qui se definit par trois ensembles de merites : la servitude sans alienation, la perspicacite sans demesure et l’indulgence sans faiblesse. C’est ce systeme de valeurs que nous proposons d’analyser a partir des stasima allegoriques, qui transforment cette biographie mythique en aretologie.

Une servitude sans alienation

Le destin de Joseph porte le sceau d’un paradoxe. Plus il perd sa liberte, plus grandit son pouvoir. Ce genre de situation se produit a deux reprises et, de l’une a l’autre, l’aggravation de l’accident produit un grandissement de la victime.
Vendu d’abord comme esclave par ses demi-freres a des caravaniers d’Arabie, apres avoir echappe de peu a un fratricide, il se retrouve en Egypte, revendu au cuisinier du roi. Et, la, en peu de jours, il se voit confier le commandement de tout le personnel et la gestion de la maison’. Etonnant retournement ou la servitude ne signifie plus asservissement ! Mais l’etonnement augmente avec l’infortune suivante.
De meme qu’il s’etait involontairement attire la haine de ses demi-freres en leur racontant en toute confiance un songe, qu’ils ont interprete comme un reve de puissance royale sur eux, de meme il blesse mortellement l’amour-propre de la femme de son maitre Putiphar, en repoussant ses avances. Accuse calomnieusement d’avoir voulu seduire la maitresse de ceans, il est jete en prison. En apparence, voila une degradation supplementaire de la condition de Joseph. Or de la privation du peu de liberte qui lui restait il tire l’occasion d’un tour de force encore plus remarquable que l’autre : dans ce milieu carceral particulierement hostile il finit par recevoir du geolier la fonction de commander a tous les prisonniers. Plus inattendu que le precedent, ce nouveau retournement de situation est encore plus spectaculaire et confirme que le premier n’est pas fortuit.
Quelles qualites revelent ces deux peripeties ? C’est ici qu’interviennent les explications de Philon, qui applique au recit biblique une grille de lecture platonicienne. Qu’il s’agisse de la domesticite de Putiphar ou des detenus de la prison, Joseph se montre, en pasteur qu’il est par l’education qu’il a recue de sa famille, capable de conduire un troupeau, meme s’il est compose d’etres humains (chapitres 2-3). Il se comporte donc spontanement en homme politique. Or d’ordinaire l’homme politique flatte le peuple dont il quemande les faveurs, et la quete de la vaine gloire le rend instable et pret a vite changer de maitre, afin de vendre toujours ses services au plus offrant. C’est pourquoi on peut le tenir pour l’esclave de la foule. D’ou le theme de la vente : Joseph se trouve circonstanciellement place dans la situation de l’homme politique habituel. Cependant la ressemblance s’arrete la. Ce n’est pas la demagogie qui lui permet d’exercer le pouvoir a la place et au nom de ceux qui en sont les depositaires institutionnels.

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