
Auteur : Nathalie Cottin
Date de saisie : 23/05/2007
Genre : Biographies, memoires, correspondances…
Editeur : Toute latitude, Toulouse, France
Collection : Documents et temoignages
Prix : 24.00 €
ISBN : 978-2-35282-010-9
GENCOD : 9782352820109
Sorti le : 23/05/2007
- Le courrier des auteurs : 02/06/2007
Plus de quarante ans que Gerard Xuriguera sevit dans l’art contemporain au point d’etre considere comme l’un des critiques parmi les plus actifs et les plus reconnus. Les expositions, les livres qu’il n’a pas encore fini de monter et d’ecrire ne se comptent plus.
C’est cet itineraire singulier, accompli en toute independance, en marge des diktats institutionnels, celui d’un homme passionne qui n’a eu de cesse de faire du vivant avec du vivant, que raconte le livre.
Pas question ici de savantes et hermetiques exegeses sur la situation artistique. L’ouvrage fourmille d’une multitude d’anecdotes souvent truculentes a propos des innombrables artistes, fideles allies, avec lesquels Xuriguera a oeuvre, a la fois pour etendre leur audience et dans le but de mettre l’art a la portee du plus grande nombre.
Son interet pour la peinture ne l’a pas empeche de devenir un fin specialiste de la sculpture monumentale depuis 1988 ou, a l’occasion des Jeux Olympiques de Seoul, il a ete le grand ordonnateur du plus grand parc de sculptures a l’air libre du monde. Une experience epoustouflante qui l’a amene a realiser depuis, plus d’une vingtaine de manifestations de ce type, toujours avec des artistes de toute nationalite.
Ce temoignage, fluide et savoureux, s’adresse aussi bien aux amateurs d’art qu’a tous ceux qui voudraient bien s’y pencher et n’osent pas encore !
Nathalie Cottin
- Les presentations des editeurs : 02/06/2007
Gerard Xuriguera met son energie, sa plume et sa vie au service de l’art. Tour a tour et simultanement critique et historien de l’art, ecrivain et commissaire d’expositions, complice des createurs et en marge de l’Institution, il a croise depuis les annees 1970 les plus grands artistes internationaux contemporains. Sa trajectoire et ses prises de position souvent polemiques en ont fait un personnage hors norme de la sphere artistique…
Plein de seduction, d’humour et parfois de colere, il nous guide a travers ses souvenirs dans l’intimite de la vie artistique et donne son point de vue amuse, bienveillant ou caustique sur les acteurs de ce vaste jeu de roles.
Dans cet ouvrage magnifique, temoignage sensible d’une passion sincere, Gerard Xuriguera, pousse par Nathalie Cottin dans ses ultimes retranchements, se revele entierement dans un propos libre, fidele a ce melange de chaleur, de simplicite et de style qui est la signature de cet homme de l’Art. Un temoignage qui fera date.
Cet ouvrage n’est pas seulement un voyage extraordinaire au coeur de l’art contemporain. En filigrane au vaste panorama de la peinture figurative, puis de la sculpture monumentale que brosse Nathalie Cottin dans les pas de Gerard Xuriguera, nous decouvrons le parcours d’un homme.
De son initiation a ses habitudes d’homme public en passant par l’influence de son statut de fils de Republicain espagnol, c’est tout un monde qui se revele cote coulisses tandis que s’affirme la personnalite entiere et sans concession d’un homme de l’art, Gerard Xuriguera.
Nathalie Cottin est critique litteraire au magazine DS. Elle a ete la redactrice en chef du magazine Questions de Femmes qu’elle a lance en 1996. Elle a publie Le Peintre, Dieu et la Femme, entretiens avec Maurice Rocher, editions Altamira, 1994.
Gerard Xuriguera est l’auteur d’ouvrages de reference sur la peinture et la sculpture contemporaines. Il a redige plus de huit cents prefaces de catalogues d’art et a ete le commissaire de plus de sept cents expositions sur tous les continents. Specialiste reconnu de l’art monumental dans le monde, il proposera en 2008 une synthese ambitieuse intitulee Regard sur la Sculpture contemporaine (Editions FVW).
- Les courts extraits de livres : 08/06/2007
I. Les Premices
L’Algerie
A mon retour a Paris, j’ai traverse une periode de vadrouille et d’incertitude occupee par des cours de theatre chez Bauer-Therond et Andre Voisin au theatre Marigny. Jusqu’au moment ou, atteignant mes vingt ans, je me suis trouve dans l’obligation de choisir entre l’Espagne et la France. A cause de l’armee ! Si j’optais pour mon pays d’origine, je devais me soumettre a Franco. Et ca, c’etait impensable. Si je me decidais pour la France, je devais endurer un service militaire de vingt-huit mois !
Sans aucun enthousiasme, j’ai retenu cette derniere solution qui m’a valu d’etre incorpore en mars 1958 dans le train des equipages. A Bordeaux, ou j’ai effectue mes classes, je me suis fait un copain, Jean Mondain. Fils d’un inspecteur de police de Rouen, ce grand type d’un metre quatre-vingt-dix etait acteur dans les tournees Barret bien connues au debut des annees cinquante, puis au Theatre National de Paris, dans la troupe de Jean Vilar. Il avait aussi joue dans The et Sympathie aux cotes d’Ingrid Bergman et Jean-Loup Philippe. Ce Mondain ne perdait jamais une occasion de jouer la comedie. Meme chez les militaires. Un soir, dans un bar a soldats, un type avait demande ou etait le grand. Mondain s’etait retourne brutalement, avait pointe un couteau a cran d’arret comme s’il etait sur scene et lui avait lance arrete causeuse ! Il m’amusait beaucoup. Je me souviens aussi d’un matin de salut au drapeau. Tous les gars etaient au garde-a-vous pour l’appel. Et soudain, au second etage de la caserne, on a entendu Mondain qui chantait a pleine voix. D’abord surpris, l’adjudant, evidemment un abruti, a hurle : Dis donc, Mondain, tu veux peut-etre que je t’accompagne a la guitare ? Ensemble, nous avons fait les quatre cents coups. Responsables de l’habillement, nous faisions de l’obstruction pour ouvrir les reserves. Ou alors, nous exigions des gars du refectoire qu’ils se presentent avec leur tablier releve, signe d’une recompense gourmande ! De Gaulle etait souvent notre cible car nous le trouvions theatral et sentencieux. La vie n’etait pas trop dure. En plus, je pouvais aller a Bergerac en permission voir ma grand-mere.