Auteur : Christian de Montella
Date de saisie : 25/02/2008
Genre : Jeunesse a partir de 9 ans
Editeur : Castor poche-Flammarion, Paris, France
Collection : Castor poche, n 1064
Prix : 6.20 / 40.67 F
ISBN : 978-2-08-121010-3
GENCOD : 9782081210103
Sorti le : 15/02/2008
- Les presentations des editeurs : 26/02/2008
La Nef du Lion
CHRISTIAN DE MONTELLA
Apres Lancelot et Perceval, c’est au tour de Galahad de partir a la quete du Graal. Mais le jeune homme au visage blanc est-il vraiment l’Elu, le Pur, le Predestine ? Saura-t-il poser les Deux Questions et accomplir la prophetie selon laquelle : “Celui qui trouvera le Graal fera regner Notre Seigneur mille ans sur ce monde” ?
Apres Le Chevalier sans nom et La Neige et le Sang, la legende du Graal se poursuit…
L’AUTEUR
Christian de Montella est ne en 1957. Il a fait des etudes de lettres et de philosophie. Il vit en banlieue parisienne. Il a deja publie des romans au Seuil, chez Gallimard, Fayard et Stock. Il ecrit egalement pour la jeunesse a l’Ecole des Loisirs, Je Bouquine, et au Livre de Poche Jeunesse.
L’ILLUSTRATEUR
Olivier Nadel enseigne l’illustration aux Arts Decoratifs de Strasbourg et vit en region parisienne.
- Les courts extraits de livres : 26/02/2008
La messagere
La veille de la Pentecote, jour ou l’on fete la descente du Saint-Esprit sur les apotres du Christ et ou les rois chretiens ont coutume de faire chevaliers les varlets qui ont grandi a leur service, une jeune femme a cheval se dirigeait vers l’entree de Camaalot. Elle etait vetue et voilee de blanc. Personne ne pouvait voir son visage. Sa jument aussi etait blanche, comme neige de janvier.
Lorsqu’elle se presenta devant le pont-levis releve, les gardes l’interpellerent.
– Que veux-tu, etrangere ? Qui es-tu ?
– Dites a Lancelot, votre maitre, que le roi Pelles m’envoie !
Aucun des hommes en faction sur les remparts n’avait jamais entendu ce nom. Depuis la mort d’Arthur, il n’y avait plus de rois : seulement des chevaliers – et des ducs, des chefs de guerre saxons, des ennemis. Ils scruterent les parages des remparts, essayant d’y deviner une troupe, une bande de Guerriers Roux prets a investir Camaalot des qu’on aurait abaisse le pont-levis. Ils ne virent rien ni personne.
– Nous ne connaissons pas de roi Pelles !
– Lancelot le connait. Allez ! Et vite !
La jeune femme voilee de blanc avait tant d’autorite que les gardes ne poserent plus de questions. Un sergent devala les marches de pierre du rempart, sauta a cheval et galopa, a travers les rues depeuplees du bourg, jusqu’au chateau. Il deboula en courant dans la salle. Lancelot y etait attable, entoure de la reine Guenievre, de son fidele ami Galehot, et de la douzaine de jeunes gens qu’il avait choisis, formes et adoubes pour etre ses chevaliers.
– Que t’arrive-t-il ? demanda Lancelot. Pourquoi es-tu si presse ?
– Monsieur, repondit le sergent, une femme toute blanche, et son cheval aussi, sont a la porte principale. Elle veut vous rencontrer.
– Tu penses que c’est un piege ?
– Je n’ai vu personne aux alentours. Mais ce qu’elle m’a dit… est etrange…
Le sergent hesitait.
– Que t’a-t-elle dit ?
– Qu’elle etait envoyee par un roi.
Il y eut une rumeur, de surprise et d’amusement, autour de la table.
– A-t-elle donne son nom, a ce… pretendu roi ?
– Oui : Pelles.
Lancelot palit. Guenievre, qui se tenait a sa droite, s’en apercut et posa sa main sur celle du chevalier. Il la retira vivement, ferma les doigts ; ses phalanges blanchirent. Il croisa le regard de Galehot, y lut la meme incredulite que la sienne, detourna les yeux.
– Que me veut-elle ?
– Je l’ignore, Monsieur. Elle a seulement dit que vous connaissiez ce roi Pelles et que vous deviez la recevoir.
Lancelot hocha lentement la tete.
– Je le connais, en effet, dit-il et, s’adressant a Galehot, il ajouta : Toi aussi, n’est-ce pas ?
Galehot haussa les epaules.
– Vous avez vecu une aventure, chevalier, dont nous pensions qu’elle n’aurait plus de suite.