Auteur : Juan Jose Saer
Traducteur : Philippe Bataillon
Date de saisie : 23/08/2007
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Seuil, Paris, France
Collection : Cadre vert
Prix : 25.00 €
ISBN : 978-2-02-086111-3
GENCOD : 9782020861113
Sorti le : 23/08/2007
- Le choix des libraires : Choix de Claudia de Bonis de la librairie DU ROND-POINT a PARIS, France – 14/07/2012
… Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un livre qui est sorti a cette rentree litteraire et qui sans doute a ete peut-etre un peu efface par la grande vague des nouveautes annuelles. C’est un livre d’un tres tres grand, d’un immense auteur argentin, un des auteurs de langue espagnole les plus importants, qui habitait Paris depuis 1968 et qui s’appelle Juan Jose Saer. Le titre de son roman, c’est Grande fugue, et c’est un roman qui helas ! parait a titre posthume puisque Saer nous a quittes il y a deux ans, en 2005. Ce roman vient faire une espece d’epilogue inachevee a l’oeuvre de Saer qui est une oeuvre a nulle autre pareille. Il a ecrit une serie de romans tres ambitieux, assez complexes, avec une grande grande limpidite d’ecriture, ou il met en scene un groupe de gens, un groupe d’amis, dans une region de l’Argentine qui est sa region natale, Santa Fe, et ce groupe d’amis vit une serie de peripeties mais qui est, vis-a-vis de l’intrigue du roman, chaque fois minime. Ce qui se passe, c’est surtout l’art de la conversation, l’art de l’amitie, la complicite, les evenements historiques, une perception du monde, et le tout correspond a un grand projet litteraire qui definit aussi une maniere de voir le monde et de refleter ce monde-la, unique, evanescent, dans l’ecriture. Le roman Grande fugue parle d’un personnage qu’on avait apercu tres fugacement dans les romans precedents, qui s’appelle Gutierrez, et qui rencontre un jeune marchand de vin qui est aussi philosophe amateur, et donc la peripetie se resume a qu’ils vont organiser un asado, un barbecue, une semaine plus tard, qui sera l’evenement du village. Donc le roman se deroule en six journees, et c’est un roman vraiment magnifique, avec une musique qui est propre a Juan Jose Saer qui est vraiment un tres tres tres grand auteur de la litterature argentine et de la litterature, je le repete, espagnole tout court…
- Les presentations des editeurs : 14/07/2012
Parti du jour au lendemain de Santa Fe, Gutierrez revient dans la ville de sa jeunesse apres avoir vecu de nombreuses annees en Europe.
Il s’achete une maison et fait la connaissance de Nula, philosophe amateur et marchand de vin, de trente ans son cadet. Entre eux une amitie se noue. Chacun a sa maniere cherche a revisiter le passe : Gutierrez voudrait retrouver le monde de sa jeunesse, Nula cherche a comprendre un episode trouble et opaque qui a eu lieu cinq ans auparavant et auquel est melee Lucia, la fille de Gutierrez. A leurs cotes, Gabriela et Soldi, qui font des recherches sur un mouvement litteraire provincial des annees cinquante, le precisionnisme, ainsi que les personnages des autres romans de Juan Jose Saer.
Du mardi au dimanche, entre la rencontre de Gutierrez et de Nula et un grand dejeuner, tous vont pratiquer l’art de la conversation et des non-dits, et completer des episodes mentionnes dans les livres precedents – ou en reveler de nouveaux : amours cachees, morts tragiques, mensonges, compromissions, secrets erotiques, vie de boheme, repression militaire. Tout ce qui agite l’univers romanesque saerien revient dans cette Grande Fugue majestueuse, culmination d’une oeuvre immense qui marque, apres Borges et Onetti, le renouveau de toute la litterature latino-americaine et compte parmi les plus seduisants projets de la creation litteraire contemporaine.
Juan Jose Saer a publie plusieurs recueils de poesie et de nouvelles, des essais et des romans parmi lesquels Cicatrices (1976), Nadie Nada Nunca (1982), L’Ancetre (1987), L’Occasion (1989, prix Nadal 1987), L’Enquete (1996) et Lieu (prix France Culture 2003). Ne a Santa Fe, Argentine, en 1937, il est mort a Paris en 2005.