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Hermitage selon Chave

Couverture du livre Hermitage selon Chave

Auteur : Marie Denis | Philippe Favier | Paul Fournel | Patrick Othoniel

Date de saisie : 30/06/2008

Genre : Cuisine, Gastronomie, Vins

Editeur : les Cahiers intempestifs, Saint-Etienne, France

Collection : Petits cahiers intempestifs du vin, n 1

Prix : 20.00 €

ISBN : 978-2-911698-39-2

GENCOD : 9782911698392

Sorti le : 30/06/2008

  • Les presentations des editeurs : 16/07/2008

Les petits Cahiers intempestifs du vin se proposent de visiter un grand cru au travers de l’art et de la litterature N1 Hermitage selon Chave avec la participation artistique de Marie Denis, Philippe Favier, Patrick Othoniel et la presence litteraire de Paul Fournel French/English bilingual book

  • Les courts extraits de livres : 16/07/2008

La fille de la vigne

La jeune fille de la vigne se glisse par la petite porte au pied des Bessards, vive et trainant par la main son Prince Sarment.
– Viens, dit-elle faisant sa voix menue pour ne pas deranger le raisin qui dort. La nuit est avancee, un trait de fraicheur monte enfin du Sud en rampant depuis le Rhone. Escaladant la pente, l’esprit frais vient se glisser sous sa robe d’ete, comme un signe des douceurs de la nuit. Les basses feuilles de la vigne frissonnent. Ce petit vent rampant est le seul autorise de ce cote-ci de la colline. Le grand Mistral glace s’epuise a limer le versant nord et puis il saute haut dans le froid de la nuit pour retomber plus loin dans la vallee qui l’aspire.

– Tu sens l’odeur de l’eau ? demande-t-elle a son amoureux.

Il ne sent rien. Il a chaud. Il vient d’un pays ou le chaud et le froid n’ont pas le meme gout. Un pays sans vigne. Quand il est arrive de si loin a Tain-l’Hermitage, a la fin de l’ete, il a ete saisi par la chaleur de l’air. A l’ecole ou tout le monde parlait avec ce drole d’accent, il a vite vu la fille parce qu’elle avait les pieds et les mollets rouges et que, pendant la classe, elle otait toujours ses chaussures, prete a fouler. Il la croisait le samedi, au marche, sur la place du Taurobole, il la voyait de loin traverser en courant la passerelle Marc-Seguin, il croyait reconnaitre sa tete rieuse au-dessus des tourbillons du fleuve. Il la suivait du regard dans les pentes de la colline bien rangee qui bouchait l’horizon de la rive gauche. Jamais il n’aurait pense qu’un jour elle lui prendrait la main.