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Homo sapiens technologicus : philosophie de la technologie contemporaine, philosophie de la sagesse contemporaine

Auteur : Michel Puech

Date de saisie : 28/03/2008

Genre : Philosophie

Editeur : le Pommier, Paris, France

Collection : Melete

Prix : 27.00 / 177.11 F

ISBN : 978-2-7465-0357-1

GENCOD : 9782746503571

Sorti le : 06/02/2008

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  • L’espace des editeurs : Michel Puech – 17/09/2008

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Michel Puech – 13/03/2008. Cette chronique a ete produite en partenariat avec l’editeur

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

Le monde change vite, si vite. Et nous changeons aussi. Ne sommes-nous pas devenus une espece nouvelle, Homo sapiens technologicus ? Car, pour habiter le monde d’aujourd’hui, il ne suffit pas a Homo d’etre technologicus, de coevoluer avec ses techniques, il lui faut aussi etre sapiens, sage : le monde que nous avons fabrique nous met au defi d’etre a la hauteur de nos exploits techniques. Comment faire ? Car nous sommes ecarteles entre les promesses vertigineuses d’un monde nouveau, et les desuetudes, les fonctionnements anciens du vieux monde, qui nous engluent dans un univers aux references depassees. Les institutions, culturelles et mediatiques, politiques et economiques, nous en offrent chaque jour de desolantes illustrations.

Comment resister ? C’est a la creation d’une sagesse que nous sommes invites, d’une sagesse nouvelle integrant l’abondance, le confort, la puissance qui sont notres aujourd’hui. C’est aussi a une attitude resolue, consistante, s’exprimant par des microactions, c’est enfin a une transformation de notre etre – et non de nos savoirs ou de nos savoir-faire – que nous sommes invites. Ainsi saurons-nous peut-etre vivre, au present, dans cette serenite qui caracterise le sage.

Philosophe de formation classique, Michel Puech s’est interesse a la philosophie des sciences et des techniques sous l’angle d’une analyse critique de la modernite. Quelques annees en entreprise et un engagement dans la diffusion culturelle (Les Gouters philo) l’ont convaincu que faciliter l’acces de tous a des outils philosophiques de qualite etait une tache prioritaire. Il enseigne aujourd’hui a l’universite de Paris-Sorbonne et a Sciences Po (IEP Paris).

Et pour prolonger le livre : http ://technosapiens.free.fr

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

1. Habiter technologiquement le monde

Philosopher, c’est-a-dire se connaitre soi-meme, sera le commencement de la sagesse recherchee. Pour analyser le mode d’etre d’Homo sapiens technologicus, une premiere question se pose : que signifie habiter le monde technologique contemporain ? ou plutot habiter technologiquement le monde ?

Homo sapiens technologicus pose une question de philosophie premiere. La question philosophique sur la technologie porte sur l’humain dans son ensemble, tel qu’il est aujourd’hui, tel qu’il est devenu. Le mode d’etre de l’humain, la maniere dont il habite son monde, c’est-a-dire dont il le constitue et le comprend, sont l’objet de cette recherche.
Pour faire avancer cette question, il faut recueillir non seulement les elements des philosophies de la technique, mais aussi ceux des reflexions actuelles sur la modernite, et les mettre en lien avec les questions fondamentales de la philosophie. Nous devons, nous, Homo sapiens technologicus, nous reapproprier par la reflexion notre propre potentiel d’etre. En cela, la philosophie de la technologie est une chance pour la philosophie contemporaine, une chance de renouveau.
En 1978, l’un des pionniers de la philosophie de la technologie contemporaine en precisait les questions consensuelles : Ceux qui reconnaissent la legitimite de ce mouvement acceptent les idees suivantes :
1) il existe des problemes urgents, lies a la technologie et a notre culture technologique, qui demandent une clarification philosophique ;
2) une grande partie de ce qui a ete ecrit jusqu’ici sur ces questions est inadequat – ce qui rend d’autant plus importante l’implication de philosophes serieux.
Derriere l’arrogante confiance en soi du pionnier, il faut voir la tension creee par une insatisfaction : la philosophie ne semble pas avoir pris conscience de cette urgence philosophique.
En France, a la suite de Gilbert Simondon, en Allemagne, a la suite de l’essai d’Arnold Gehlen (1957) qui tentait une anthropologie philosophique de l’homme technicien, aux Etats-Unis, dans la tradition pragmatiste, ces recherches d’une culture qui reconcilierait l’homme technicien avec lui-meme font exister une philosophie de la technique a l’interieur du domaine philosophique, mais dans une zone de peripherie et en cohabitation avec des philosophies d’ingenieur. Elle est appelee a devenir aujourd’hui une zone plus centrale, sous forme d’une philosophie de la technologie et peut-etre tout simplement d’une philosophie du contemporain.
Il faut bien comprendre ou se situe le besoin : la technologie n’a aucun besoin de la philosophie pour vivre, mais il se pourrait que nous ayons besoin d’une philosophie de la technologie pour vivre dans le monde de la technologie.
Le manque de reperes est evident : nous manquons de definitions, d’etudes de cas, d’analyse des notions de base. Le manque de normes ne l’est pas moins : en l’absence de consensus moral, dans notre societe liberale technologique, aucune base commune de valeurs n’est disponible pour statuer sur la technologie et nous sommes toujours a la recherche de ce que serait une societe technologique democratique et pas seulement liberale.
Pourtant, de nombreux engagements occupent le devant de la scene, des engagements technophobes souvent mediatiques, des engagements technophiles plus discrets et implicites, mais qui representent les choix les plus structurants de nos societes. Dans les questions d’ethique medicale, par exemple, le manque d’une philosophie de la technologie se fait sentir. On aggrave alors ce manque philosophique en faisant appel aux experts et a leurs comites : faute de sages, Homo sapiens technologicus a ses experts5. Nous serions trop chanceux s’il existait des experts dans un domaine ou nous ne savons a peu pres rien. L’absurdite, pourtant, a ses raisons : n’osant pas parler de sagesse ni reconnaitre la radicalite de la remise en cause qu’elle nous imposerait, nous considerons l’evaluation de la technologie comme une question… elle-meme technologique.