Auteur : Akli Tadjer
Date de saisie : 20/08/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Lattes, Paris, France
Prix : 17.00 €
ISBN : 978-2-7096-2392-6
GENCOD : 9782709623926
Sorti le : 20/08/2008
- Le choix des libraires : Choix de Valerie Caroulle de la librairie MAJUSCULE DEMEY a SAINT-OMER, France (visiter son site) – 25/06/2009
Myriam presente son petit ami Gaston a son pere Mohammed.
Fille unique adoree, elle n’a aucun mal a convaincre son papa de s’occuper de Gaston desormais sans foyer, chasse par des parents qui ne supporte pas sa relation avec une “arabe”.
Ils vont se detester puis apprendre a s’apprecier.
Mohammed oublie ses soucis en racontant a ses chats et aux peluches de Myriam, la legende de ses ancetres qu’il contait chaque soir a sa fille : “il etait une fois, peut etre pas…”
Akli Tadjer nous emporte dans un roman surprenant, un conte ou il est question d’integrisme, de tolerance et d’amour.
On retrouve toute la sensibilite, toute la pudeur de l’auteur qui nous avait deja enchante dans ses precedents romans.
- Les presentations des editeurs : 25/06/2009
Elle a continue de rire. J’ai continue de me moquer de son gus.
– Un Francais de souche que tu es allee me pecher. Un noir, un jaune, meme un bronze comme nous, j’aurais ferme les yeux, mais un Gaston Leroux, blanc comme la cuvette des chiottes, franchement, tu te fiches de moi.
– Tu m’as appris que la beaute venait de l’addition des antagonismes. Il n’y a pas plus different que Gaston et moi. Tu devrais etre content. Il ne suffit pas d’avoir des belles idees. Il faut les assumer.
Elle a cale sa tete sur mon epaule. J’entendais battre son coeur.
– Qu’est-ce que je vais faire avec lui ? j’ai demande.
Apres vingt ans de tete-a-tete harmonieux avec son pere, Myriam part poursuivre ses etudes a Toulon et demande a ce dernier de s’occuper de Gaston, le nouvel homme de sa vie.
De quoi perturber l’equilibre affectif de cet artificier misanthrope qui, pour se consoler de l’ingratitude des vivants, convoque la legende glorieuse de ses ancetres algeriens, formidables Mille et une nuits qu’il contait chaque soir a sa fille chene pour l’endormir, et dont il brule de lui reveler la fin.
Akli Tadjer est l’auteur de plusieurs romans, dont Le Porteur de cartable, qui a fait l’objet d’une adaptation televisuelle, et le tres remarque Alphonse.
- Les courts extraits de livres : 25/06/2009
Je me suis decide pour le costume anthracite. Celui qui me sert les jours feries et les dimanches inutiles. J’ai meme passe la cravate. Mon unique cravate. Une cravate bleue a pois blancs que j’ai achetee pour son dernier anniversaire.
J’ai hesite toute la matinee a m’habiller, comme ca, en serieux. Au lever du jour, je voulais rester dans mes habitudes. Le jean tire-bouchonne aux chevilles. Le chandail jacquard un peu deforme aux coudes. Les mocassins enfiles sans chaussettes. Et surtout ne pas me raser pour bien lui montrer que pour moi cette journee etait sans importance.
Sur le coup des dix heures, je me suis senti gris de melancolie. Alors, je suis entre dans sa chambre. Je me suis assis sur le bord de son lit. Je suis reste a mariner dans mon pyjama, longuement. Des minutes et des quarts d’heure a me laisser bercer par le tic-tac de son gros reveil a oreilles de Mickey. Des quarts d’heure et des demi-heures a tenter de faire le vide dans ma tete. C’etait du temps gache a rien puisque je n’y arrivais pas.
J’ai ramasse une de ses peluches qui dormait par terre, sur le ventre. Un chat noir aux yeux rouges que j’avais degomme a la Foire du Trone, le jour de ses sept ans. Lucifer qu’elle l’avait baptise le greffier. Pourquoi Lucifer ? Pourquoi pas Dudule, Dugland ou Bebert ? je lui avais demande surpris. Elle avait ri les doigts devant sa bouche edentee et elle avait hulule : Lucifer a cause de ses yeux rouges comme les flammes de l’enfer !
J’ai presse Lucifer contre mon coeur. Il avait toujours son odeur. Un melange de chocolat, de confiture de fraise et du temps passe.
– Neuf mois qu’elle nous a quittes, Myriam. Neuf mois et voila qu’elle va me revenir avec un gus. Tu entends, Lucifer. Ma Myriam, notre Myriam avec un gus ! Je n’arrive pas a y croire. Et toi, tu arrives a y croire ?
– Qu’est-ce qu’on peut y faire ? C’est le sens de la vie, qu’il a miaule.
Je l’ai repose, comme il etait, sur le ventre parce que je voyais bien qu’il etait plein de chagrin lui aussi.