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Itineraire d’un salaud ordinaire

Auteur : Didier Daeninckx

Date de saisie : 27/09/2007

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Gallimard, Paris, France

Collection : Folio, n 4603

Prix : 6.80 / 44.61 F

ISBN : 978-2-07-034709-4

GENCOD : 9782070347094

Sorti le : 27/09/2007

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  • Les presentations des editeurs : 08/01/2008

Clement Duprest, brillant etudiant en droit, integre la police nationale en 1942. Contrairement a certains de ses collegues, Duprest ne fait pas de politique : il va se contenter de mettre au service de ses patrons son intelligence et son sens de l’observation. Au sein de la brigade des propos alarmistes, il est charge de reperer et de neutraliser les individus hostiles a Vichy… Ainsi commence la longue carriere d’un fonctionnaire que certains diraient irreprochable. A travers les faits et gestes quotidiens d’un salaud tout a fait ordinaire, Didier Daeninckx nous invite a revisiter quarante ans d’histoire francaise, de la rafle du Vel’ d’Hiv a la candidature de Coluche a la presidentielle de 1981. Un roman psychologique noir qui revele, avec un humour froid et une distance glacante, les aveuglements, les egarements et les silences de l’Histoire, et interroge sur le devoir d’obeissance.

  • Les courts extraits de livres : 08/01/2008

Les paulownias en fleur et le Restaurant des Intellectuels, c’est ce qui lui etait venu en tete quand il s’etait laisse aller aux nostalgies alors qu’on debouchait le Champagne. Clement Duprest avait ferme les yeux sur les floraisons mauves, inquiet a la seule idee d’offrir aux collegues qui l’entouraient le moindre acces a la confidence. Pres de quarante annees s’etaient ecoulees depuis l’eclosion, et bizarrement, bien qu’il n’y ait jamais songe, c’etait cela, la vegetation, qui lui revenait en memoire au moment de quitter pour toujours son bureau de la galerie nord. Quarante ans, et pourtant les images etaient intactes. Il se revoyait, jeune homme elance vetu de flanelle, chapeau legerement incline sur l’oreille droite, traversant l’allee centrale du Marche aux Fleurs, il se souvenait des odeurs. On etait en mai. Quinze jours plus tot, il avait ete recu dans les tout premiers au concours d’inspecteur de police, mettant a profit des etudes de droit ecourtees, et l’excellence de ses resultats lui avait permis de faire des voeux, pour son affectation. Il pensait grimper les echelons dans un commissariat de quartier, mais les nouvelles missions confiees aux Renseignements generaux, rebaptises Brigades speciales pour l’occasion, necessitaient des energies, des competences. La convocation lui demandait de se presenter sur l’ile de la Cite, a onze heures, et c’est en longeant les pavillons metalliques emplis d’arbustes, de bouquets, qu’il avait remarque les grappes lilas qui enveloppaient les branches des deux rangees d’arbres. Une femme occupee a remplir un seau a la fontaine lui avait souri. Elle portait des sabots et un tablier bleu. Il avait porte la main a son couvre-chef, puis ralenti pour ecouter ce qu’elle avait a lui dire.
– C’est arrive ce matin ! Il faut en profiter, ca ne dure pas longtemps… En plus, ils ne fleurissent qu’une fois tous les cinq ans. Vous ne voulez pas des roses, elles sont toutes fraiches… Mignon comme vous etes, vous devez savoir a qui les offrir.
Il avait baisse les yeux, ne sachant que repondre, et avait failli se cogner au socle vide sur lequel, quelques mois plus tot, se dressait la statue de Theophraste Renaudot avant que l’alliage cuivreux de l’hommage ne serve plus utilement dans le circuit de la production industrielle ou agricole. Un convoi militaire allemand s’etait immobilise sur le boulevard tandis qu’il presentait ses papiers au gardien de faction, des soldats en armes avaient surgi de sous les baches kaki pour prendre position devant les grilles du Palais de Justice a cent metres de la.
– Qu’est-ce qui se passe ?
Le policier, impassible, lui avait rendu ses documents.
– Rien, c’est la releve pour le proces des terroristes… Tres bien. Tout est en ordre, vous prenez l’escalier E, les bureaux de l’administration sont au deuxieme etage.
Le commissaire principal Rondier dirigeait la dizaine d’hommes rattaches a la brigade des propos alarmistes depuis la permanence centrale, une salle en longueur dont les fenetres hautes donnaient sur la cour interieure de la prefecture. A l’epoque, il n’avait pas encore ete victime de son attaque cerebrale, et ses levres se tenaient droites. Il avait compulse les papiers, a son tour, tout en tirant sur une cigarette dont les cendres maculaient son veston et les dossiers eparpilles sur le bureau.
– Vous faisiez quoi avant d’etre touche par la vocation, inspecteur ?
– Des etudes pour etre avocat, mais c’etait une idee de mes parents, mon pere surtout… Depuis un an, je travaillais au service juridique de la Compagnie du Metropolitain.
Le commissaire Rondier avait leve la tete.

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