Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

J’ai deja donne.

Couverture du livre J'ai deja donne...

Auteur : A.D.G.

Date de saisie : 10/05/2007

Genre : Policiers

Editeur : Dilettante, Paris, France

Prix : 19.50 / 127.91 F

ISBN : 978-2-84263-139-0

GENCOD : 9782842631390

  • Les courtes lectures : Lu par Helene Lausseur – 15/05/2007

Telecharger le MP3

Helene Lausseur – 15/05/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Xavier Brossard – 09/05/2007

Telecharger le MP3

Xavier Brossard – 09/05/2007

  • Les presentations des editeurs : 04/05/2007

Avant la parade, revue de paquetage ! Alain Fournier (nom de guerre : A.D.G. ou encore Alain Camille; 1947-2004) est au neopolar francais d’apres 68 ce qu’on appelle dans un defile militaire un homme de base, a savoir le premier, tout en haut a droite, sur lequel les autres marcheurs au pas reglent leur cadence. A droite, il l’a ete, et ferme : a l’assaut en 68 dans les rangs royalistes tourangeaux contre la chienlit rouge, redacteur a Minute et, pendant dix ans, militant caldoche en Nouvelle-Caledonie. Quant a la cadence, il a donne le rythme, en compagnie de son ami J.-P. Manchette (tout en haut a gauche), au polar francais, revivifie par la gouaille celinienne et le vibrato hard-boiled, dans les annees 70. Les autres, comme on dit sur le Tour, n’ont eu qu’a leur sucer la roue (et la sucent encore).
Fruit des noces epiques de Bardamu et de Chandler, Machin, son heros d’origine russe, dont voici l’ultime tour de piste, aura eu neuf aventures. Maintenant musique ! Maitre Delcroix (Paul), ex-para (mais est-on jamais ex dans ce type de famille ?) et son escouade de donzelles apprend la mort de Machin (ne Djerbitskine) loin la-bas, en Nouvelle-Caledonie. Rendu sur place, il herite d’un manuscrit laisse par le defunt. Titre de la liasse : J’ai deja donne… Mise au point devastatrice avec une droite extreme qui doublejoue en permanence avec les idees et la morale, mais surtout recit pure province, hautancouleur, mine de vannes couenneuses a souhait et herisse de neologismes double-pot. On n’en dira pas plus, sauf que l’histoire passe en permanence d’une main a l’autre, celle de Machin qui rudanslebrancarde a celle de Delcroix qui notanmarge. Pour son dernier baroud, voici donc l’A.D.G. retrouve, en roue libre et pitonnant a souhait de la fournaise. Plume au canon, on !

Ne a Tours en 1947, A.D.G. est devenu en une dizaine de romans l’un des maitres du neo-polar francais. Autodidacte et devoreur de livres, il admirait Celine, Marcel Ayme et Jacques Laurent. Il meurt a Paris le 1er novembre 2004.

  • Les courts extraits de livres : 04/05/2007

Il me fallait, pour evoquer mes relations avec Jean-Loup Muller, revenir sur un passe lointain et passablement poisseux. J’etais alors jeune journaliste, dans la ville voisine de Blois, de cette Republique du Val-de-Loire dont j’etais devenu depuis chef des informations generales et j’avais epouse, par une sorte de desoeuvrement qui coupa le souffle a tous mes amis, Gisele, une jeune femme qui possedait un magasin de disques.
Jean-Loup etait un de ses amis, d’ecole je crois. Homosexuel papillonnant, vif et drole, ayant le sens de la fete, il s’etait naturellement introduit dans notre couple disparate sans que j’y voie la moindre equivoque.
Parfaitement depourvu de sens moral et meme de loyaute envers ses gouts les plus affiches, Jean-Loup Muller appartenait a ce genre de petits goujats pervers a qui l’on prete une delicatesse tellement cachee qu’elle ne se manifeste jamais et il en demontra bien l’inanite quand je le surpris, une apres-midi, en train de besogner vigoureusement ma femme, et dans mon lit.
Il parait que le cas n’est pas rare de ces homos qui cachent leurs talents ambivalents pour mieux surprendre la vertu des epouses et la bonne foi de leurs maris mais, je l’ai dit, j’etais jeune et les grandes proclamations monosexuelles du repugnant gredin m’avaient ote tout soupcon.
Une scene ecoeurante de comique croupier s’ensuivit qui me vit prendre mes cliques et donner des claques, divorcer d’avec Gisele aux torts reciproques et uniquement par esprit chevaleresque, muter a Tours allegro pour entamer une vie de celibataire au coeur d’artichaut pendant que, je suppose, le couple immonde du brocanteur et de la disquaire poursuivait ses jeux et ses ris teratologiques.
– Il y a dix ans de cela, dis-je a Pascal, et depuis, Jean-Loup avait lui aussi quitte Blois et achete un petit magasin d’antiquites a Tours, place de la Republique, en plein quartier des Halles.
– Je sais, murmura Pascal, je lui ai un jour achete une couple de pistolets de duel. Tu le revoyais ?